Chapitre 11 : Middle Of Night

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Evie

La situation était bien pire que je le pensais. Carter révélait petit à petit son vrai visage et j'avais déjà hâte que cette semaine se termine. Après sa petite démonstration de force, il m'avait laissée remonter dans ma chambre à mon plus grand soulagement. J'espérais qu'il me laisserait tranquille jusqu'à demain mais Lucrezia frappa à ma porte en début de soirée. J'avais passé l'après-midi à tourner en rond dans la suite luxueuse qu'il m'avait assignée mais je ne décolérais pas. La vieille femme entra doucement et je remarquais qu'elle tenait une grande boite qu'elle posa sur mon lit.

Carter aimerait que tu portes ça et que tu te prépares pour sortir, expliqua-t-elle avec un sourire compatissant.

Je n'avais aucune envie d'accepter quoi que ce soit de sa part. Heureusement pour lui, il avait envoyé quelqu'un à sa place. J'aurais préféré qu'il vienne lui-même pour que je puisse lui jeter ses cadeaux à la figure.

Merci Lucrezia.

Je ne pouvais pas en vouloir à cette pauvre femme, elle n'y était pour rien si le petit garçon qu'elle avait élevé était devenu un vrai connard au fil des années. Une fois qu'elle fût repartie, je repartis à mes occupations en tournant le dos à la boite. Je ne comptais même pas l'ouvrir. Quelques minutes plus tard, j'entendis à nouveau deux coups frapper sur ma porte. Max entra avant même que je l'y autorise. Il parcourut la pièce des yeux jusqu'à voir le cadeau de son ami intact alors que je lisais sur le lit.

Il savait que tu refuserais alors il m'a envoyé te menacer, annonça-t-il.

Il s'installa sur le lit à côté de moi sans aucune gêne. Mon sang commença à bouillir dans mes veines. Comment Carter pouvait-il savoir que je ne serais pas en train de me préparer et pourquoi envoyé quelqu'un me menacer ?

Il t'a envoyé à sa place parce qu'il avait peur de venir lui-même ? rétorquai-je.

Max passa un bras sous sa tête en regardant le plafond. Un petit rire s'échappa de sa bouche en entendant ma réplique. Lorsqu'il posa ses yeux sur moi, une lueur d'amusement flottait dans ses iris noisette.

Je vais éviter de lui rapporter ce que tu viens de dire parce que je te trouve amusante mais crois-moi, tu ne veux pas que ce soit lui qui vienne te menacer. Il m'a envoyé parce qu'il sait qu'il peut vite déraper quand il est aussi instable, expliqua-t-il.

L'homme qu'il dépeignait était aux antipodes de celui qui avait allongé son corps imposant sur un canapé pour dormir près de moi et respecter ma volonté. Max se releva et marcha jusqu'à la boîte. Il l'ouvrit et en sortit une longue robe de soirée cousue dans un tissu noir qui reflétait légèrement la lumière et des talons beaucoup trop vertigineux.

Je ne vais pas mettre ça, m'exclamai-je.

Il pensait vraiment que j'allais mettre cette tenue ? Je serais incapable de sortir comme ça.

Tu as plutôt intérêt à faire ce qu'il demande si tu veux mon avis, me prévint-t-il.

Carter m'avait menacée à peine quelques heures plus tôt et maintenant il exigeait que je porte une robe pour sortir avec lui ? En voyant mon air déterminé, Max me lança un regard lourd de sens avant de sortir. Il n'avait pas tort, je n'avais aucune envie d'énerver un homme qui tuait sans aucun remord et encore moins dans une maison remplie de ses semblables. Je n'étais pas en position de force donc je n'avais pas le choix. Ce n'était qu'une robe et je n'avais rien contre une soirée. Je décidai alors de me forcer pour ne pas lui donner de raisons de s'en prendre à moi.

J'attrapai la robe et les chaussures avant d'entrer dans la salle de bain. Je me préparai rapidement. Je n'allais surement pas lui sortir de grand jeu donc je mis seulement une pointe de rouge à lèvres et du mascara avant d'admirer le vêtement qu'il avait choisi pour moi. Même si la robe était à ma taille, le tissu serait trop proche de mon corps à mon gout et une fente dévoilerait ma jambe. Je n'avais pas reporté de robe ou de jupe depuis mon agression, je n'étais pas encore prête à le faire. Pas maintenant, pas ici, pas de cette manière. Le jour où je déciderai de reporter un vêtement qui soit aussi facile à soulever pour me voler ce qui n'appartenait qu'à moi, je souhaitais que ce soit uniquement mon choix. Je ne pouvais pas laisser un homme me voler cette victoire que je me réservais à moi-même. J'acceptais de porter les chaussures mais je voulais choisir ma tenue.

Le Protecteur (T1 à 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant