Chapitre 16 : Afraid

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Carter

Je venais de franchir le portail de mon manoir avec Max. Je conduisais l'une de mes voitures de sport et Max consultait ses messages sur son téléphone. Je savais très bien pourquoi il avait décidé de venir avec moi. Il n'avait pas eu besoin de me le dire, je savais qu'il voulait être là si je déconnais à nouveau. Il commençait à apprécier Évie et il ne voulait pas que je merde une nouvelle fois.

Le trajet s'était déroulé en silence. Nous n'avions pas besoin de mots pour savoir ce que l'autre pensait. Max était capable d'apprécier le silence et c'était surement ce qui m'avait permis de le supporter pendant toutes ces années.

Je garais ma voiture devant la porte d'entrée et tendis les clés à l'un de mes hommes. Une fois à l'intérieur, nous nous dirigeâmes vers la cuisine pour saluer Lucrezia et prendre quelque chose à manger. Cette dernière était derrière les fourneaux, elle portait son tablier et cuisinait de bons petits plats comme à son habitude.

- Buongiorno ! la salua Max.

- Buongiorno, répondit-elle.

Lorsque son regard se posa sur moi, je n'y lus que des reproches. On ne pouvait rien cacher à la maitresse de maison donc elle savait ce que j'avais fait à Évie. Lucrezia connaissait l'ampleur de ma colère et elle avait l'habitude que je déconne. En temps normal, elle ne se permettait jamais de me faire part de son avis, mais comme elle s'était, elle aussi, prise d'affection pour Évie, elle ne pouvait pas s'empêcher de me montrer son mécontentement.

- Nonna, j'ai merdé, je le sais. Je vais tout arranger, tentais-je pour me défendre.

Ma réplique ne lui fit pas le moindre effet. Elle avait toujours l'air aussi furieuse.

- Si tu es venu chercher à manger, tu peux te mettre le doigt dans l'œil ! Tu mangeras quand tu auras réparé tes bêtises, lança-t-elle en s'approchant de moi, les poings sur ses hanches.

Personne d'autre que Lucrezia n'avait le droit de m'interdire quoi que ce soit. Je la respectais tellement que je sortis de lui cuisine le ventre vide, après avoir déposé un baiser sur son front.

- Bon, qu'est-ce que tu attends ? cracha Max. Est-ce que le grand Carter Valentini aurait peur d'une petite brunette ?

Max avait raison, j'avais peur. J'assumerais les conséquences de mes actes comme un homme mais ça ne m'empêchait pas d'appréhender leur découverte. Il serait légitime qu'Évie me demande de la laisser rentrer chez elle après ce que je lui avais fait mais je ne savais pas si j'en étais capable.

Comme je ne répondis pas, Max reprit la parole.

- Je vais aller plaider ta cause, expliqua-t-il en sortant.

Je n'évitais pas Évie mais je voulais prendre le temps de réfléchir à ce que je lui dirais pour ne pas compromettre mes affaires. Je ne pouvais pas lui révéler ce qui m'avait fait disjoncter et il fallait que je trouve un moyen de me faire pardonner. Bon, d'accord, peut-être que je l'évitais un peu.

Je n'allais pas renoncer à elle, je voulais plus que jamais parvenir à exercer mon pouvoir sur elle. Je savais que ça ne serait pas facile de la convaincre de rester avec moi mais j'allais jouer sur le fait qu'elle s'était engagée pour une semaine. Il me restait quelques jours pour trouver une solution à mon problème. Si elle refusait, je n'hésiterais pas à utiliser la force pour la convaincre. Je serais même capable de menacer sa famille si ça me permettait d'arriver à mes fins.

Les derniers évènements m'avaient appris une chose : elle exerçait plus de pouvoir sur moi que ce que je pensais. Ses paroles pouvaient m'avaient fait disjoncter et je n'avais pas même été foutu de baiser sans qu'elle ne soit dans ma tête. Je ne pouvais pas la laisser faire. Et puis d'ailleurs, toute cette merde était arrivée par sa faute. C'était elle qui avait voulu me provoquer pour voir ce dont j'étais capable. Elle pouvait s'estimer heureuse car je l'avais seulement un peu bousculée et enfermée pendant quelques heures. Ce n'était pas si terrible ! J'aurais pu être bien plus cruel.

Le Protecteur (T1 à 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant