Le Protecteur (T1 à 3)

Chapitre 13 : If You Would Let Me

Alessandro

- Je ne vais pas y arriver, affirma Max en se regardant dans le miroir.

Nous étions rassemblés tous les quatre avec Salvatore et Adriano et nous regardions le futur marié avec un sourire en coin.

Nous nous étions réunis dans l'ancien appartement de Max. Il prévoyait de le transformer pour en faire des bureaux maintenant qu'il avait acheté une maison avec Marie mais il avait voulu s'y préparer pour laisser leur habitation à sa future femme.

Nous étions assis sur des canapés dans le salon, notre attention focalisée sur notre ami qui se tenait debout devant un miroir.

Je sortis mon paquet de clopes de ma poche avant d'en glisser une entre mes lèvres. J'approchai la flamme de mon briquet pour l'allumer avant de tirer dessus.

Ma cheville était croisée sur mon genou opposé et je penchai la tête en arrière pour recracher la fumée.

Marie m'aurait interdit de fumer chez elle alors j'étais bien content qu'on ait pu se rejoindre ici.

La nicotine m'aida à me calmer un peu mais c'était très loin d'être suffisant pour supporter la vision de Max en train de s'habiller.

- Arrête tes conneries, m'énervai-je en me levant d'un coup.

Je coinçai ma cigarette entre mes dents avant de me planter devant lui.

Il essayait d'arranger le col de sa chemise mais il ne faisait qu'empirer les choses. Il était hors de question qu'il se ridiculise devant Marie alors je n'avais pas d'autre choix que de l'aider.

Je sentis une pulsion venant tout droit de Carter qui me força à aller arranger ce carnage. Personnellement, je n'en avais rien à foutre de la manière dont il portait ses vêtements. Il pouvait même aller à son mariage en jogging, cela ne m'aurait pas dérangé. Tout ce que je voulais, c'était qu'il se bouge le cul pour que je puisse retrouver Evie.

Mes doigts se posèrent sur son nœud papillon afin de le positionner correctement autour de son cou. Il était tellement impatient et stressé qu'il ne parvenait pas à s'empêcher de bâcler tout ce qu'il faisait.

Il arrêta de parler et son regard se posa sur mon visage pendant que mes gestes essayaient de le rendre plus présentable.

Je ne pouvais même pas dire combien de fois les rôles avaient été inversés. Je n'avais plus tenu le compte des moments où il était venu me trouver pour me venir en aide. Je ne savais même pas à combien de reprises j'avais regardé le mouvement de ses mains pendant qu'elles nettoyaient les plaies que je m'étais moi-même tracées sur le corps.

Pas une seule fois il ne m'avait abandonné. Il n'avait jamais cessé de sourire, même lorsqu'il devait prendre sur lui pour ne pas s'effondrer devant moi.

Lorsqu'il qu'il fut un peu mieux apprêté, je ne retins pas mes émotions et je les laissai étirer mes lèvres. Je posai ma main sur son épaule avant de m'éloigner.

- Merci, déclara-t-il en me faisant un signe de tête.

Ses yeux me faisaient comprendre qu'il savait exactement à quoi je venais de penser et il me rendit mon sourire pour m'indiquer que je ne lui devais rien et qu'il avait fait tout ça de bon cœur. De mon côté, je savais que je lui étais redevable. Même si je tentais de le remercier pendant tout le reste de ma vie, je n'arriverai pas à lui rendre la moitié du soutien qu'il m'avait apporté.