Chapitre 15 : Red Flags

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Carter

Max réagit immédiatement à mon attaque, sachant déjà que j'allais répondre avec mes poings avant même que je n'agisse car ce connard me connaissait mieux que quiconque sur cette terre. Il m'envoya un direct en plein dans le nez et je sentis immédiatement du sang s'écouler. Je répondis par un crochet du droit dans ses côtes, ce qui lui coupa la respiration.

Nous nous battions au milieu du bar mais personne ne se risquait à intervenir. Les clients savaient qu'il ne fallait pas nous faire chier s'ils ne voulaient pas avoir d'ennuis.

-       T'as merdé une fois mais putain ce n'était pas de ta faute ! Tu ne pouvais rien faire ! T'as une nouvelle chance de recommencer avec Evie, pourquoi est-ce que tu gâches tout !? s'écria-t-il.

Je dois bien avouer que ce petit con savait comment se comporter avec moi. Me battre avec lui me faisait le plus grand bien. Il n'avait pas peur de me pousser dans mes retranchements car il savait qu'il n'y avait que la violence qui me permettait d'extérioriser mes émotions. Ma haine ne l'effrayait pas et s'il devait se prendre des coups pour me ramener à la raison, il le faisait.

J'avais rencontré Max pendant la période la plus sombre de ma vie. J'avais tout juste 18 ans et je venais de perdre l'une des personnes les plus importantes de ma vie. Je passais mes journées à boire et à me défoncer car c'était le seul moyen que j'avais trouvé pour gérer ma colère et ma culpabilité. J'étais accoudé à un bar en milieu de soirée lorsqu'un homme s'était installé à côté de moi. Ni lui ni moi n'avions prononcé le moindre mot. Chacun perdu dans ses pensées. Il avait l'humeur aussi sombre que la mienne et il semblait avoir le même âge que moi. Il était un peu plus petit et avait les traits typiquement italiens.

Nous buvions tous les deux de la vodka en silence lorsqu'un homme me bouscula. Ce connard devait avoir 40 ans et il ne s'était même pas excusé. J'en avais marre de me laisser marcher dessus donc je l'avais immédiatement insulté.

Comme il était aussi bourré que moi, il n'avait pas tardé à me répondre et le premier coup de poing était parti tout seul. Les habitués de l'établissement n'étaient pas surpris car il y avait souvent des bagarres dans ce genre d'endroits. Tout le monde continuait à boire son verre sans nous prêter attention. Je commençais à prendre l'avantage lorsqu'un de ses potes s'approcha pour l'aider. Il était beaucoup moins bourré que moi et j'étais incapable de faire face aux deux hommes en même temps. Je commençais à être en mauvaise posture lorsque l'homme qui buvait avec moi depuis le début de la soirée décida d'intervenir. Max et moi combattions déjà dans le même camp avant même qu'on ait eu la moindre conversation.

Le gérant du bar n'avait pas tardé à nous jeter dehors car nous perturbions ses affaires. Une fois à l'extérieur, je l'avais remercié d'un signe de tête. Depuis ce jour, nous ne nous étions plus quittés, lui et moi.

Il me comprenait sans que je n'aie besoin de mettre des mots sur mon humeur car il était comme moi. Nous n'étions que des gamins portant une douleur trop lourde pour nos épaules.

Nous nous étions soutenus et entrainés afin de devenir plus forts. Nous avions commencé par nous battre dans la rue lorsqu'on nous faisait chier et petit à petit, nous avions acquis une réputation aussi sombre que nous. Nous avions besoin d'argent donc nous avions commencé par faire du trafic d'armes.

Plus nous grandissions et plus il y avait de sang sur nos mains. Salvatore avait été le premier à nous rejoindre. Il était un peu plus vieux et son expérience était un avantage. Nous avions alors cessé de vendre des armes et nous avions proposé aux gangs de la ville de nous reverser une partie de leurs bénéfices en échange de l'assurance que les autres gangs n'interviendraient pas sur leur territoire. J'étais le plus manipulateur de nous trois, Salvatore, le plus expérimenté et Max, le plus imprévisible.

Le Protecteur (T1 à 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant