Chapitre 15 : Don't worry babe

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Evie

Trois jours s'étaient écoulés depuis la rencontre avec sa mère. Trois journées entières qu'il avait passées dans le plus grand des silences.

Il avait mangé ce que je lui avais apporté, il m'avait laissée l'aider dans la salle de bain et il avait accepté que Max et Marie viennent le voir mais pas il n'avait pas prononcé le moindre mot. Même lorsque nous nous étions retrouvés seuls, tous les deux, il n'avait pas parlé.

Si au début, je ne m'étais pas alarmée, j'avais fini par me dire que j'étais incapable de gérer la situation toute seule. J'avais donc fouillé dans ses affaires pour chercher le numéro de téléphone de son psy. Il m'était impossible de rester impuissante.

J'avais fini par le trouver dans sa table de chevet. Je m'étais alors empressée de lui téléphoner. J'étais restée dans la chambre pour ne pas le quitter des yeux. Même si je savais qu'il avait parcouru un long chemin, je devais avouer que j'avais toujours peur qu'il replonge.

J'avais dissimulé chacun des rasoirs et chacune de lames qui demeurait dans la salle de bain pour être certaine qu'il aille bien.

Dès que j'avais tenté de parler à son psy, il était revenu à lui. Il m'avait demandé de raccrocher. J'avais hésité avant de le faire mais l'entendre me parler avait fini par me convaincre.

Je m'étais ensuite assise sur le lit, auprès de lui et je l'avais écouté m'expliquer que la discussion avec sa mère lui avait fait du bien. Il m'avait affirmé qu'il se sentait beaucoup mieux et qu'il n'avait pas besoin de son psy.

J'avais tout de même enregistré le numéro dans mon téléphone en cas de besoin.

Plus d'un mois s'était écoulé depuis et tout était rentré à la normale. Carter était au contrôle la plupart du temps. Il travaillait énormément mais avait pris l'habitude de rentrer avant dix-neuf heures pour passer du temps avec moi. Alessandro et Alessio faisaient des apparitions régulières et Luca était même venu une fois ou deux.

Max et Marie n'avait pas arrêté de m'envoyer des messages et de passer nous voir pour s'assurer que tout allait bien.

Si au début, je m'étais dit que cette rencontre lui avait fait plus de mal que de bien, aujourd'hui, je pouvais dire qu'il se portait véritablement mieux. Il avait affronté sa mère et il en était ressorti plus fort. Il avait pu lui dire ce qu'il avait sur le cœur et nous avions retrouvé une vie normale.

Nous étions retournés en France et je passais la plupart de mes journées à l'école. Même si ma vie personnelle semblait être dépourvue de toute angoisse, je ne pouvais pas en dire autant de ma vie professionnelle.

Depuis plusieurs jours, quelque chose n'allait pas. Lorsque j'étais arrivé à l'école en début de semaine, j'avais trouvé un petit garçon devant le portail. Il était encore beaucoup trop tôt pour qu'un enfant soit ici.

Il aurait dû être en train de dormir dans son lit avant que ses parents l'aident à se préparer pour sa journée. Personne ne se trouvait à l'école à cette heure-ci. J'avais pris l'habitude de venir bien avant le début des cours car j'avais toujours beaucoup de préparations à faire. J'étais une enseignante débutante donc je tâtonnais toujours.

Je m'étais approchée doucement de lui. Je l'avais déjà vu plusieurs fois dans la cour de récréation. Il n'était pas l'un de mes élèves. Il était en grande section, à l'école maternelle.

Comme nous étions dans une petite ville, les deux écoles étaient attenantes.

Je lui avais demandé si ses parents étaient avec lui. Il avait simplement secoué la tête. Un mauvais pressentiment m'avait immédiatement serré la gorge. Je n'avais pas pu laisser cet enfant dehors, seul, à cette heure-ci. Je lui avais donc proposé de me suivre dans ma classe.

Le Protecteur (T1 à 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant