DIE TO BORN [Édition Séoul] - TERMINÉE

BALLE 20 (c)

20.

Miho était maladroit dans ses gestes et ne savait pas réellement comment prendre soin d'un enfant, après tout personne ne lui avait appris à être doux ou encore attentionné. Toute son enfance était faussée biaisant ses futurs relations et son comportement.

Il avait donc tenté d'amener son petit protégé à un stand de tir mais ça ne lui avait pas plus. Il avait tenté de lui apprendre comment menacer quelqu'un mais ça l'avait intimidé. Il avait tenté de l'amuser en l'emmenant dans la maison close où il allait mais cette fois ci ce sont les dames qui ont refusé de l'accueillir.

Et puisque Internet est un puit de connaissances, il avait consulté quelques pages pour savoir ce qui pourrait trouver grâce à cet être humain version miniature. Bien évidemment, voulant bien faire, il avait appelé un de ses collègues, père de famille, ce dernier avait d'abord cru à une blague. Que ferait Hadès avec un enfant à part le vider de son sang pour conserver jeunesse éternelle ?

Après l'avoir menacé de lui répondre rapidement, ce sans quoi le paternel se réveillerait sans langue et sûrement avec une tête de cochon dans ses draps, il eut des réponses.

Finalement il avait dévoué tout son temps et son énergie à prendre soin du petit, comme s'il essayait de sauver son propre enfant intérieur. Parce qu'il s'agissait de ça, dans chaque gosse qu'il croisait, il se voyait et cherchait à soigner son esprit dérangé. Quoi qu'il était certainement trop tard.

- J'aurais dû descendre ce saekki moi même !

Mee Na n'écoutait plus les promesses de tortures et les insultes. Elle ne lui avait pas encore dit qu'avant qu'il n'arrive, Petro s'était enfui.

- Tu as tué une des filles de nos maisons. Tu n'as pas su protéger un môme, t'enchaînes les erreurs plus que les problèmes mentaux. Et crois moi il y a foule qui veulent ta place.

- Et toi ? Combien veulent ta place ? T'es une femme et ils ne voient pas une patronne. Ils voient une chatte bonne à remplir.

Elle aurait pu seulement ignorer cette remarque venant de son second. Cependant, le Cercle était présent pour discuter des différentes affaires avec la nouvelle patronne.

Tous suspendirent leur geste, retenant leur respiration et alors que certains évitaient tout contact visuel, d'autres fixaient leur supérieure.

Elle signait un papier et déposait le cachet de sa famille, relevant les yeux vers l'insolent.

- Ce que tu ne sais pas faire.

Elle tendit le bras devant elle, en sa direction et mima un pistolet avec ses doigts, un sourire mauvais sur les lèvres.

-Boum.

Quelques secondes suivirent avant que Miho se mette à hurler de douleur, se pliant en deux.

Joonie venait de sortir son arme et avait tiré sans hésiter une balle directement dans le foie. 

- Merci Joonie. Reprenons, le complexe immobilier de Jeju prend du retard et j'aimerais savoir pourquoi.

Miho grinçait des dents alors qu'il appuyait fortement sur le lieu de l'impact afin d'éviter un afflux sanguin trop important.

Il se contentait d'intérioriser le mieux qu'il pouvait la douleur, se demandant si la réunion allait durer longtemps pour savoir combien de temps il devrait rester avec le plomb logé dans en lui.

Mee Na continuait de tenir la séance auprès des 7 membres du Cercle qui exposaient les derniers chiffres et les informations de leurs secteurs d'activités.

Alors qu'une légère plainte de douleur échappa de la part du blessé, la jeune femme, tourna sa chaise vers lui et d'un geste rapide lui infligea un coup dans sa blessure.

- Silence.

La balance était assez floue, était-elle impitoyable mais juste ou simplement impitoyable et folle. Au moins Hadès était simple à comprendre, il était dérangé faisant seulement ce qui lui plaisait. Même s'il était en réalité à la botte de la fille de l'ancien dirigeant. D'ailleurs il avait perdu de sa superbe aux yeux des membres du clan, savoir qu'il n'était pas le cerveau de toutes les opérations menées, qu'il obéissait comme un bon petit chien à cette femme, cela révoltait beaucoup d'hommes. A croire que c'est obsessionnel de penser que le genre conditionne les limites d'ascension sociale.

D'ailleurs l'un des privilégiés présents, ne pu s'empêcher de faire la remarque lorsque Mee Na quitta les lieux, suivie de Joonie. A croire que ce dernier cherchait à profiter de la situation pour évincer son ancien "faux" boss. Pour tenter de prendre le poste de "second".

- Alors comme ça Hadès est plutôt Cerbère ?

Le tatoué ricana malgré la douleur qui le lançait, il allait devoir retirer cette balle rapidement, ça commençait à devenir gênant.

- C'est vous qui m'avez affabulé ce surnom pompeux, j'ai toujours su où était ma place. Et tu devrais connaître la tienne avant que je te morde.

- J'aurais presque peur. Mais ouvre les yeux, cette petite pussy est en train de te reléguer à un niveau inférieur. Apparemment, tu ne la baises pas assez bien.

Hadès saisissa par la gorge l'homme insolent, et 2 autres membres du Cercle sortirent leurs armes, prêts à défendre leur collègue alors que les 3 autres restants préféraient jouer les aveugles face à cette scène.

Le souffle interrompu, il chercha à enfoncer ses courts ongles dans la chaire du dos de la main qui enserrait sa trachée maintenant étouffée.

- Lâche le !

- Je vais tirer.

Le bourreau eut un sourire horrible, déformant son visage dans un rictus mauvais presque fou, il approcha ses dents d'un blanc éclatant à l'oreille de sa proie :

- Et si je te dévorais ?

A l'entente de ces mots, un mélange de bleu et de pâleur apparu sur sa peau. Hadès tourna son regard fiévreux de folie vers les autres :

- Et si je vous dévorais tous ?

- Mais quel taré.

- A croire que dès qu'elle n'est pas là, c'est un chien enragé.

- Oh mais ce que je suis.

Sous les yeux incrédules de tous, il mordit violement l'oreille du membre du Cercle qui avait osé l'insulter. Ce dernier se mit à hurler et à s'agiter maigrement avec le désespoir d'un être humain rencontrant un cannibale. Même si Miho ne l'était pas, enfin pas réellement.

La chaire fut percée et le goût métallique du sang se déposa sur le palais gustatif de Miho. Comme un souvenir déclenché par la mémoire gustative.