BALLE 37 (c)

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37.

Ses ongles tapaient de manière régulière contre le bois de la table, elle perdait patience face à l'air hilare de son ami lycéen. Giyu essuya de fausses larmes d'amusement au coin de ses yeux et tenta de se calmer :

- Si on m'avait dit que le chien que tu as si précieusement élevé allait finir par te mordre. J'aurais plutôt parié un rein qu'il finirait par se prendre une balle pour toi.

- Bien. Je connais un très bon chirurgien. Tu es disponible ce soir ?

- Eh ! Je n'ai rien parié du tout.

- Tu as quand même perdu. Giyu tu sais qu'on a le N.I.S aux fesses et je ne sais pas l'étendu des choses qu'il a pu raconter à l'agent.

- Tu sais au moins à quel est le nom de cet agent ? Tu pourrais peut être utiliser celui que tu as charmé.

Elle lui servit un sourire hypocrite. Il était rare de la voir perturbée, à cet instant même, elle laissait transparaître la tension qui l'habitait et ses poings serrés allaient laisser des croissants de lune sur sa paume.

- Oh mais je connais bien son nom puisque c'est le même que celui que je me suis tapée. Enfin presque.

- Tu as l'ouverture des jambes faciles non ? Tu prends sûrement exemple sur ta mère.

- Qu'est ce qu'on devrait dire des hommes alors ? Au moins, nous on est payées pour se déshabiller. Donc, dans l'histoire qui se fait baiser ?

- Féministe ?

- Égalitaire plutôt.

- Humaniste ?

- Quoi ? Non, si je pouvais je raserais tout être humain de la surface de la terre. Peu importe le genre, l'attirance sexuelle, la couleur de peau, l'identité

- Ouais très égalitaire tout ça. Du coup, qu'est ce que tu fais pour Hadès ?

- Je l'ai confié sous la garde de Joonie, il doit surement être enfermé dans un coin affamé et assoiffé.

- Et c'est tout ?

- Non. Je le rends suffisamment faible pour le faire parler. J'ai besoin des informations qu'il a vendu et à quel prix.

- Tu penses qu'il a fait sauter ta couverture ?

- Tu me poses des questions débiles. A la fin, je le vendrais au clan Cha en guise de paix. La fille a l'air très intéressé par Hadès et je suis généreuse, je donne mes restes aux autres.

- En attendant, ça va très vite se répandre que ton propre chien de garde t'a trahi. Les clans vont remettre en question ton leadership.

Elle se laissa tomber contre le dossier de sa chaise, soupirant, elle rejeta sa tête en arrière. Sa gorge exposée, son corps se mit à se secouer de manière frénétique, elle était en train de rire et Giyu ne savait pas si elle était en train de perdre l'esprit ou si elle venait d'avoir une idée machiavélique qui allait faire trembler le monde souterrain. Quoi que ces deux options étaient quelques peu similaires. Finalement ce n'était qu'une question de point de vue.

- Oh j'ai hâte !

Non, il avait fait son choix, elle était folle. Il s'écarta quelques peu en reculant sa chaise, il se demandait à l'instant si c'était contagieux.

- Tu voudrais pas aller voir un thérapeute ?

Son rire se coupa net et elle se redressa immédiatement, planta ses orbes polaires dans les yeux de l'héritier des Min.

- Et toi ? Tu vas voir un thérapeute ? Non parce que ce n'est pas moi qui me crois dans une darkromance ou dans un ennemiestolovers. D'ailleurs ça se passe comment avec ta belle ? Elle t'insulte encore à chaque fois que tu es dans la même pièce qu'elle ? Tu continues de hurler sur tes hommes de baisser les yeux devant elle car pour te provoquer elle se balade en lingerie dans ton propre manoir ? Ou encore, elle vole ton propre flingue avant de le pointer sur ton crane en te disant qu'elle est indépendante et forte.

- Et toi tu sais pourquoi les gens adorent ce type de livre ?

- Éclaire moi.

- Car les gens aiment l'idée que malgré la plus profonde noirceur qui nous habite, que malgré tous nos défauts et nos pires habitudes, quelqu'un puisse nous aimer. Et puis ça crée de la tension sexuelle.

- Et après c'est moi la perverse. C'est juste malsain cette histoire.

- Elle me déteste toujours autant. Elle dit que je suis un psychopathe, doublé d'un maniaque du contrôle.

- En même temps. Tu l'as confondu avec ta cible et maintenant qu'elle est mêlée à ton clan, tu es obligée de la garder. Car tu connais la règle.

- Déjà, ce n'est pas vraiment ma faute mais de mes idiots d'hommes. Elle était censée être l'enfant d'un politique. Manque de chance, elle portait le même nom et prénom que l'autre.

- Et quoi t'es tombé amoureux au premier regard ? Ne me fais pas rire, tu as déjà fait exploser mon quota. J'ai rigolé suffisamment pour les deux années à venir.

- Non. Je l'ai haï de tout mon coeur, elle me tient tête, elle semble ne pas savoir ce qu'est la mort et son insolence a failli me faire péter un plomb.

Il numérisait cette liste tout en levant un doigt un par un pour compter les choses qu'il avait reproché à la jeune femme qu'il gardait dans son territoire.

- Les sentiments sont une perte de temps.

- Dans ta vie entière, tu n'as jamais trouvé quelque chose de fragile et précieux que tu as voulu protéger ?

- Pour quoi faire ?

Son visage indigné voulait tout dire, Giyu avait été élevé au sein de la Pègre, torturer, tuer, harceler et se salir les mains étaient le travail classique, commun mais même si dans cette société était remplie de salauds sans coeur, des monstres assoiffés par le pouvoir, l'argent, tous les mafieux avaient un point faible. Mais elle ? Est-ce qu'elle était constituée de sang ? Enfin comme tous les autres humains ? Ou même animal ? Il se demandait si il tentait de la blesser, est-ce qu'elle saignerait ? Ou alors il découvrirait qu'elle est un cyborg ? Ses pensées dérivaient et il remettait en doute tout ce qu'il avait connu.

- Tu sais que la plus part d'entre nous, fonde une famille, a des amis, ont des sentiments.

- C'est surfait. C'est illusoire, parce qu'à la fin, on meurt seul. Tout seul. Et le fait que tu es eu des amis, une famille, ne changera pas le résultat. Tu pourriras dans un cercueil ou dans un vase pour tes cendres.

- Que c'est cynique. Justement, parce qu'on finira tous par claquer comme des merdes. Autant profiter, ressentir des choses. Vivre. Et c'est pour ça d'ailleurs que beaucoup traînent dans la boue, pour rendre leur vie décente, pour ressentir et toucher une once de joie, de bonheur. Pourquoi crois-tu qu'on court après l'argent, le pouvoir, le sexe et même la drogue ? Parce qu'on cherche un peu de plaisir.

Elle se pencha et tira la chaise afin de rapprocher son allié d'elle :

- Je vais lui re-faire vivre la pire partie de son enfance, il voudra mourir. La mort est trop douce, bien trop douce, il suppliera en pleurant jusqu'à ce qu'il n'y arrive plus. je poignarderai son esprit et son coeur.

DIE TO BORN [Édition Séoul] - TERMINÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant