BALLE 22 (c)

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22.

- Arrête de rire Jin !

- Tu crois vraiment à cette histoire ? Que Mee Na la reine des Enfers manipule ta petite Jug-Eun pour la remplacer ? Et tu tiens l'information de Hadès ? Excuse moi mais c'est tiré par les cheveux ! J'en ai vu des histoires saugrenues, tordues mais celle là !

Le plus âgé tapa du plat de la main contre la petite table de la cuisine de l'appartement de Seo. Son rire faisait trembler ses épaules et ses dents dont une manquante étaient visibles.

- Il m'a donné son nom. Son vrai nom.

L'informateur cessa de se moquer de son ancien petit protégé, il suspendit tout son corps dans son amusement, il plissa les yeux comme un prédateur à l'affût :

- Son identité ? Ça fait 10 ans qu'on court après une information "civile" de ce type ? Et tu vas me dire que ce foutu salopard s'est offert à toi ?

- Il correspond aux quelques photos qu'on avait de lui.

- Hum, ça change tout.

Seo observa son mentor se frotter le menton, il remarqua de la cale sur ses doigts et de légères coupures un peu partout sur sa peau qui avaient légèrement brunie avec le temps.

- Tu sais Seo, on lutte depuis toujours contre tous ces criminels et ces mafieux de merde. Parce que c'est notre putain de taff.

- Évidement Hyung. Tu veux en venir où ?

- La société légale et illégale n'ont jamais été aussi prospères depuis l'ère de Kim Tae-Yeong. Il a organisé les clans et mis en place un code de la mafia. Il a éradiqué la petite criminalité pour asseoir une certaine autorité mais aussi c'est bénéfique pour ses affaires. Il a même fait profiter les civils d'une certaine protection. Ce qui a permis aux gens d'être plus sereins et confiants. L'économie n'a cessé de croître.

- Mais ce qu'ils font est mal !

- Leurs affaires sont profondément entremêlées à notre économie. Ils font partis de notre pays. Et les détruire totalement, serait arracher un membre du corps de la Corée. Et penses tu que le gouvernement pourra maîtriser l'hémorragie ? Non. C'est pour ça que des accords sont régulièrement passés entre la mafia et l'Etat. Mais on cherche plus ou moins à prendre l'ascendant. L'Organisation tremble sous le changement. Le souci c'est que si elle s'écroule, on ne sait pas quel clan prendra la main sur la pègre. Or tous nos accords reposaient avec Kim Tae-Yeong. C'est pour ça que ton supérieur ne veut pas bouger le petit doigt.

- Au contraire si on fait tomber Kim Mee Na, nous aurions le dessus sur la pègre !

- Tu parles. Ça serait le bordel. Les clans se feraient la guerre et ça serait le retour des petits gangs et les rues de Séoul seraient pavées de sang.

- On pourrait les menacer. Avoir l'ascendant sur eux. Après tout, si on réduit à néant le clan des Kim, on pourrait anéantir les autres.

- Tu vis dans une utopie, gamin !

- Bien et je fais quoi maintenant ?

Jin ferma les yeux un instant et s'humidifia les lèvres, il cherchait à savoir ce qu'il devait dire à ce jeune qu'il avait formé.

- Fait profil bas Seo-ssi. Attends les ordres de tes supérieurs. Tu risques de te mettre à dos le N.I.S. et la mafia.

- Je pourrais recueillir des informations auprès de Hadès !

- Seo ... tu as des valeurs et je respecte ça. Mais ça ne sert à rien d'avoir des valeurs une fois mort !

L'agent soupira et appuya sur le bouton lumineux de sa cafetière :

- Jug-Eun me donnera aussi des informations. Puisqu'elle se fait passer pour Perséphone, soit Mee Na la fille de Tae-Yeong, elle doit savoir des choses.

- Dans quelles affaires tu t'es mis. Tous les agents avec qui j'ai bossé sont morts en fouillant près de 3 clans. Min, Kim et Han. Même si ce dernier a été détruit par Kim.

- Hyung ... ton nom de famille est Han ?

Jin ricana et tira de la poche arrière de son jean, un paquet usé de cigarettes. Il en tira une et la tapota doucement contre la table, tenue entre son index et son majeur, le tube de nicotine rebondissait de manière régulière.

- Ouaip.

- Tu étais un héritier du clan Han ?

- Le dernier. J'ai passé un accord avec le N.I.S. C'était ça ou me faire descendre par Kim Tae-Yeong.

Il alluma enfin la cigarette et la porta à sa bouche, ses traits étaient tendus, parler du passé faisait remonter des souvenirs plus ou moins traumatisants. Mais surtout des choses qu'il regrettait.

- Mais ...

- Oh je t'en prie ! Arrête d'être aussi buté. Les méchants ne sont pas que méchants et les gentils ne sont pas que gentils. Arrête d'être crédule. Le monde n'est pas l'un ou l'autre. Tout n'est qu'une question de point de vue.

- Mais tu t'es repenti !

- Gamin. Je l'ai fait parce qu'on m'a offert une rémunération, l'immunité et la protection.

- Mais tu m'as formé et tu m'as accueilli.

- J'ai des sentiments. Forcément que j'ai appris à t'apprécier Seo. T'étais un gamin quand le N.I.S t'a confié à moi. Et je t'ai rapidement vu comme un petit frère, crois moi. Mais je n'adhère en rien aux valeurs ou à la morale des putains de chiens de l'Etat. Je fais passer ma personne et les miens en priorité. Tu fais partie des miens Seo, sache le. C'est pour ça que je continue à te côtoyer d'ailleurs.

Seo ne savait pas s'il devait se sentir flatté par cette déclaration de Jin, ce qui était rare. Il n'était pas un homme sentimental, plutôt quelqu'un de grossier.

- Je veux croire qu'on peut rendre le monde meilleur. Il y a une justice et elle doit être faite.

- La fougue de la jeunesse. Bien. Fait ce qui te chante. Mais je ne serais pas toujours là pour sauver ton cul.

- Je suis grand, je peux me débrouiller.

Jin observa le jeune homme devant lui, il en avait vu des agents remplis de rêves et d'espoirs. Avant de découvrir la profondeur de l'horreur de l'humanité. Il en avait vu beaucoup périr, et parfois de sa propre main.

L'ancien mafieux regrettait presque de ne pas avoir été assez proche de Kim Tae-Yeong, il aurait peut être pu connaître sa famille. Ça lui aurait été plus utile que toutes les données qu'il avait pu vendre au N.I.S.

Enfin, il eut comme un éclair de rappel :

- Putain ! Je savais bien que Kim Mee Na me parlait. Je sais une chose. Enfin le monde de la pègre le sait à demi mots.

- De quoi ?

- Kim Tae-Yeong a beau avoir été le saint de l'Enfer. C'était un sacré détraqué. Il a épousé une ancienne prostituée d'où le nouveau régime de protection de ces catins. Enfin un métier ou un autre ...

- Et ?

- Cette femme était enfermée dans une villa, et on ne l'a jamais revu. Mais elle s'appelait Mee Na. Ce fou a appelé sa fille comme sa femme.

DIE TO BORN [Édition Séoul] - TERMINÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant