BALLE 95 - EXTRA (c)

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NDA : Coucou, je vous dérange un petit instant pour vous avertir que je viens de finir la rédaction de cette fiction et par conséquent, elle se clôturera avec 100 chapitres au total. Puisque le chargeur est bientôt vide, je vous propose de publier tous les jours cette semaine afin d'annoncer l'oeuvre terminée avant la nouvelle année. Et que vous n'ayez pas à attendre pour avoir le dénouement de la situation. 

Bonne lecture. 


~Nocturne

95.

Kim Tae-Yeong, malgré son désintérêt pour l'activité de prestation de service de ces dames, passait régulièrement pour s'assurer de la satisfaction de tous  et notamment de ce qu'il appelait sa marchandise. Il traitait surtout avec celle qui surnommait "Mon petit oiseau".

Un jour, il lui offrit un fin collier en or, une simple chainette discrète mais qui ressortait sur sa peau. Un autre, ce fût un bouquet de fleurs. Régulièrement la jeune femme était remerciée par ce chef de la pègre. Et ces petites attentions commençaient à faire naitre une certaine jalousie au sein de l'établissement.

Comment faisait-elle pour être privilégiée ? Lui donnait-elle des informations à la place de son corps ? Après tout, se raccrocher à un mafieux pouvait être une porte de sortie de ce lieu, tout en sachant que ce genre d'hommes ne faisait pas de ces demoiselles, des femmes mais plutôt des maîtresses qu'ils exposaient comme des trophées. 

Ha-Neul était en train de gagner une certaine influence au sein de la maisonnée, étant la plus proche de leur employeur, les autres filles avaient tendance à suivre à la lettre tout ordre, faisant de sa parole un livre saint. Et cela déplaisait fortement à la Baronne des lieux qui était chargée du bon fonctionnement et de l'ordre. 

- Tu devrais savoir où est ta place, je suis votre référente et c'est moi qui doit tenir les comptes pour Monsieur. 

- Si tu te sens menacée c'est ton problème, ça veut juste dire que tu sais que je vaux mieux que toi. 

- Petite salope ! Je t'ai recueilli, offert à manger, un toit et un travail et maintenant tu veux ma place ? Ingrate ! 

- Oh allons, tu te fais vieille. Aucun client ne veut de toi, il faut savoir s'arrêter. 

La gérante trembla de rage en entendant ces paroles, surtout venant de la jeune femme qu'elle avait prise sous aile. Ha-Neul avait été viré de chez elle à l'adolescence et avait trouvé refuge dans la maison close, déjà un brin insolente et téméraire, Yo-Hoon ne s'en était jamais souciée, se disant que cela composait sa force de caractère.  Mais elle se mettait à regretter l'aide qu'elle avait donné ce jour-là. Surtout que les autres travailleuses semblaient avoir un parti pris et que par conséquent, plus personne ne l'écoutait. 

Ha-Neul ne regarda même pas son interlocutrice, occupée à appliquer une couche de rouge à lèvres, elle tenait son miroir de poche d'une main et de l'autre son tube. 

La plus âgée fut agacée par ce mépris ouvertement démontré, elle attrapa violement une poignée de cheveux et tira d'un coup sec, hurlant et se débattant Ha-Neul sentait tout son cuir chevelu la brûler face à la forte poigne de Yo-Hoon. Cette dernière ne relâcha pas sa prise, la secouant presque. Les hurlements se firent entendre et rapidement, un petit public assista à cette scène. 

- Yo-Hoon unnie !

- Par tous les cieux ! Qu'est-ce qu'il se passe ?!

- Lâche la ! 

Alors que Yo-Hoon traînait à terre Ha-Neul, celle-ci attrapa le mollet de sa geôlière et y planta ses ongles suffisamment fort pour qu'elle desserre sa poigne, lui permettant de s'échapper. Elle se releva, attrapa le verre à pied trônant sur le comptoir et l'envoya en direction de la directrice. Par chance, ou non selon les points de vue, la prostituée rata sa cible et le verre vint se briser en plusieurs éclats sur le mur blanc, désormais strié d'alcool. 

- Tu as essayé de me tuer !

- Tu comptais me battre !

- Mesdames, quel est tout ce raffut ? 

La source du conflit venait d'entrer et il fut salué par l'assemblée, il avait l'impression d'interrompre un match de combats de rue. Yo-Hoon se précipita vers lui, attrapant les plis de son costume :

- Vous devez arrêter Ha-Neul ! Elle me veut du mal !

La jeune femme se contenta d'aborder un air calme et froid devant ces accusations, elle croisa les bras sous sa poitrine, regardant sa supérieure avec un tel dégoût que des ordures auraient plus de considération à ses yeux. Leurs attitudes respectives étaient aux opposées, les témoins de la scène ne purent que donner tort à leur référente. 

Kim Tae-Yeong tenta d'éloigner Yo-Hoon, ses doigts encerclant les poignets de la femme, il essayait d'exercer suffisamment de pression pour qu'elle décide d'arrêter de froisser sa veste et par la même occasion sa chemise. 

- Vos problèmes de ménage ne m'intéresse guère, tant que ça n'impact pas le business. Sinon, je serais obligé de vous coller un peu de jugeote dans la cervelle. Est-ce clair ? 

Deux pas en arrières, sur ses jambes flageolantes, l'aînée comprenait qu'elle n'avait pas de porte de sortie, elle devait courber l'échine devant Ha-Neul pour survivre. En plus de devoir plaire à des porcs sans âme venant réchauffer leur coeur froid dans ses draps et ses bras , elle allait subir les caprices de la nouvelle amante du patron. Enfin si c'est ce qu'elle était. 

- Elle m'a agrippé par les cheveux, elle allait me défigurer. 

Ces mots furent prononcés sans aucune émotion, seulement comme les faits qu'ils étaient. 

Tae-Yeong sortit un revolver de la poche intérieure de son haut, il enleva le cran de sécurité d'un geste fluide, visant la fautive :

- Abimer de la jolie marchandise est un luxe de gens qui jettent l'argent par les fenêtres et j'appelle ça des idiots.

Yo-Hoon tomba à genoux, implorant d'être épargnée, elle frottait activement ses mains entre elles au dessus de sa tête.  Elle n'était plus qu'un gâchis de larmes et de maquillage souillé. Peignant là un tableau plus que déplorable, elle n'avait donc aucune dignité ? Quoi que peu de monde la gardait devant une arme à feu. 

Il appuya sur la détente. Regardant le front de sa victime se percer et le corps retomber en avant pitoyablement. 

Un petit cri aigue retentit de la part des autres femmes, certaines se cachèrent les yeux et, ou se détournèrent de la scène de meurtre. 

Ha-Neul tapa un coup secs entre ses deux paumes, afin d'attirer l'attention de tout le monde, un immense sourire ornée ses lèvres, dont la coloration avait débordé sur son menton suite à l'altercation. Elle était joviale, presque innocente alors qu'un cadavre demeurait à quelques mètres d'elle :

- Je suis donc votre nouvelle responsable, travaillons ensemble dans la bonne humeur ! 

Un frisson parcouru les employées. Rien de bon n'allait advenir. 


DIE TO BORN [Édition Séoul] - TERMINÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant