BALLE 8 (c)

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8.

- Oh mais vous devriez la craindre. Je ne vous donnerais pas un long palmarès de ses exploits. Seulement sachez qu'elle n'a aucune raison de vivre mais aucune non plus de mourir et c'est ça qui la rend dangereuse. Enfin ça et le fait que ça doit être une psychopathe. 

- Vous exagérez surement le terme. 

- Non. Elle ne ressent aucune empathie pour autrui, les émotions humaines sont un concept inconnu, tout est calculé de manière froide, pragmatique. Alors que moi, ce qui passe en premier, c'est mon plaisir. D'ailleurs si je m'écoutais, je vous aurais tous fait souffrir lentement, parce que votre peine est ma plus grande joie. 

Quelques hommes grimacèrent, ce chien fou pouvait mordre à tout moment. Hadès était connu pour son impulsivité et sa colère sourde, il abattait ses propres hommes quand ça lui chantait. Le pardon n'existait pas dans ce monde, et encore moins avec lui. Il était respecté par la crainte, la seule protection existante pour tous était le code d'honneur. 

- Messieurs, vous êtes déjà fan de moi. J'aurais peut être dû me lancer dans une carrière d'idol. 

Revêtue d'un tailleur d'un blanc étincelant, elle attirait l'oeil dans cet endroit sombre, ressemblant plus à un fumoir qu'à une salle de réunion. Miho eut un sourire carnassier envers les 7 membres les plus proches de "la tête couronnée". En croisant le regard de l'un d'entre eux, il passa son pouce sous sa glotte dans un geste lent et horizontale. 

- J'ai bien connu votre père Mademoiselle Kim, il ne parlait que de vous. Et en tant que moi même parent je comprends. Il devait beaucoup vous aimer. Je suis ravi de vous rencontrer et en même temps, je ne suis pas sûr qu'il soit bon de se réjouir. 

Certains allaient tenter de gagner ses faveurs, pendant que d'autres joueront à un jeu contre elle. Et les paris avaient déjà commencé. Elle prit place au bout de la table :

- Mes adversaires ne se réjouissent pas je vous le confirme. Et mes alliés devraient savoir se tenir en ma présence. 

Elle glissa une mèche de cheveux derrière son oreille et regarda ces hommes tant craint dans le milieu, ces hommes à la tête de l'Organisation, souvent appelés les Cerbères. Cette mafia était d'une hiérarchie complexe mais cependant très clair. Jug-Eun venait juste de rajouter un échelon, ou plutôt de rétrograder tout le monde d'au moins un rang. 

- A moins que vous commenciez à me servir le café, débutons la réunion. 

Il était impossible de nier qu'elle était à sa place ici, elle menait les discussions et connaissait parfaitement chaque sujet abordé. Certains continuaient à émettre une réserve, certes elle avait l'air d'une très bonne femme d'affaires et ils l'avaient vu tuer sans hésiter mais aura-t-elle les crocs assez pointus pour se défendre, pour défendre tout le clan contre les rivaux ? 

Miho était comme un enfant à Noël en regardant sa supérieure mener par le bout du nez ces hommes qui se donnaient, la veille de grands airs, la prenant de haut et la méprisant. Maintenant, ce n'était plus des chaussures de costard qu'il fallait lécher mais des talons à la semelle vermillon. 

L'homme tatoué se délectait d'une cigarette quand un de ses subordonnés se présenta :

- Boss, est-ce que les rumeurs sont vraies ? La fille de Kim Tae-Yeong est revenue ? 

Il eut un petit sourire en coin, révélant une seule fossette, faisant tourner le tube de nicotine entre ses doigts, il était amusé par cette question. Le bruit courait vite, très vite et l'Organisation avait peur d'être une nouvelle cible toute désignée avec ce changement, surtout quand le successeur est une héritière. Car même si elle se hisse au-dessus des autres, elle devra toujours en faire deux fois plus, en vouloir deux fois plus et tuer deux fois plus, pour que l'on l'a considère égal à un homme. Un plafond de verre tenu sur des piliers de stéréotypes et de murs anciens. 

- Si je te réponds "oui", gamin, que vas-tu faire ? 

- Mais l'ancien chef vous avez désigné pour lui succéder. Il s'agit de votre place pas la sienne. 

- Tu ne comprends décidément pas grand chose. Qui est ton tuteur ? 

- Pretto. 

Ce n'était pas étonnant, l'italien était un bon soldat mais qu'est ce qu'il pouvait être bête, ce qui avait tendance à excéder n'importe quelle personne devant travailler avec lui. Et il était l'un de ceux les plus révulsé à l'idée qu'une femme soit aux commandes, s'il se mettait, demain à créer un anti-fan club ça ne serait pas étonnant. Miho se disait qu'il allait sûrement falloir le réduire au silence. De plus il s'agissait du dernier homme qui était au club l'un des soirs où "La Colombe" est passée. Oui, il serait judicieux de lui couper la langue et les mains, peut être qu'il ferait de lui un homme tronc pour s'amuser un peu avant de l'achever. 

- Alors écoute moi bien petit, je gardais juste sa place pour l'équilibre du clan, mais je n'ai jamais pris possession du trône, j'étais seulement au pied de ce dernier pour le surveiller. Car la jolie tête couronnée c'est elle. Est-ce que tu respectes les femmes ? 

Le bras droit venait de se rapprocher dangereusement du petit mafieux de bas étage et ce dernier regrettait amèrement d'avoir ouvert sa bouche, il sentait son souffle l'abandonner face à la pression exercée par l'aura de son supérieur. 

- Oui. 

- Tu aimes ta maman ? 

- Qu'est ce que ... oui !

Miho avait glissé sa main froide autour du cou du jeune homme, il se délectait de tous les signaux de détresse envoyés par sa petite proie. Allant de son rythme cardiaque qu'il pouvait sentir sous sa paume, de ses yeux écarquillés par la panique ou du léger tremblement dans tout son corps allant jusqu'à sa faible voix dont le débit des mots pouvait concurrencer pas mal de rappeurs. 

- Est-ce que tu oserais dire à ta maman qu'elle ne mérite rien car c'est "une femme" ? 

- Non !

- Que vais-je prendre pour ton insolence ? Un oeil ? Un doigt ? Ou peut être ... 

Miho passa sa langue sur sa lèvre inférieure et sa main de libre empoigna l'entre jambe de l'affolé qui tenta de se débattre mais il arrêta rapidement sous la force mise dans sa poigne. 

- Peut être ça. 

DIE TO BORN [Édition Séoul] - TERMINÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant