DIE TO BORN [Édition Séoul] - TERMINÉE

BALLE 47 (c)

47.

La honte, ce sentiment d'abaissement, d'humiliation qui résulte d'une atteinte à l'honneur, à la dignité. Et c'est ce que ressentait actuellement l'agent du N.I.S. Encore trempé par la douche quelque peu violente, il avait froid et il se forçait à serrer au maximum les dents afin d'éviter de les faire claquer entre elles. Mais il y avait aussi autre chose de dégradant dans cette scène, avec la sensation glaciale qui s'était imprégnée dans son corps, ce dernier avait décidé d'envoyer le sang dans son sexe.

Il avait été traité comme un moins que rien, il était à peu près sûr que même les chiens de la mafia étaient mieux traités que ça, et voilà qu'il se retrouvait en train de bander, menotté dans une pièce qui servait à la découpe de personne pour leur subtiliser deux ou trois organes.

Mee Na tenait toujours le tuyau d'arrosage, son regard rempli de vices vers le bout de chaire gorgé de sang. Elle s'approcha et dirigea le jet vers cette cible alléchante, elle alluma de nouveau le flux d'eau qui s'abattit violement dessus.

Il se mit à hurler, lui demandant d'arrêter. La pression et la température basse sur cette zone sensible étaient une torture très efficace.

- Tu dois être propre. Tu vas être montré à d'autres. C'est comme si tu étais à un concours canin, d'accord ?

Elle éteignit enfin l'arrivée d'eau. Se sentir autant rabaissé, la douleur stimulait ses nerfs et quel mélange étrange. Il était excité par tout ça, par cette folie. A en perdre la tête.

La patronne de la mafia souria avec douceur, il était sûrement trop déboussolé pour comprendre, mais pendant un instant, il regretta Jeon Jug-Eun. Cette femme douce et aimante. Cette femme sortie d'un shojo pour être "parfaite".

Elle toucha du bout des doigts le collier émeraude autour du cou de son prisonnier :

- Tu vois, tu seras magnifique avec les vêtements que je t'ai fait préparer. Est-ce que tu savais que ton collier est serti de minuscules diamants ? 

- T'es sacrément ravagée.

- Peut être que Miho a déteint sur moi, c'est vrai. Mais je ne fais jamais les choses sans intérêt.

Elle défit la sangle qui empêchait le jeune homme de se déplacer, à peine eut-elle défait le lien, qu'il passa rapidement ses bras autour de sa geôlière. Mee Na se retrouva prise au piège, les chaines des menottes contre sa glotte et son dos contre le torse mouillé de son prisonnier, la voilà en mauvaise posture pour répliquer.

- Tu vas ordonner à tes larbins de me libérer.

- Et sinon quoi ? Tu me tues ?

Elle exerçait une pression suffisante pour garder les poignets de Seo assez proche pour éviter que la chaine ne vienne appuyer contre son propre cou.

- Le jeu est fini.

- Vas y, étrangle moi jusqu'à la mort. Mais tu ne sortiras jamais d'ici. Je m'en contre fou de crever. Alors vas y.

Elle relâcha la résistance qu'elle maintenait jusque là. Et le fer froid rencontra la peau chaude de l'otage. La tuer ne ferait que raccourcir sa vie à lui aussi.

Il pourrait bien courir pour trouver une sortie mais il n'avait aucune idée d'où il était, de la taille de cette résidence et combien d'hommes étaient déployés ici. Le risque était trop grand, sans aucune assurance de réussite. A moins que Joonie ne puisse l'aider. Mais tout ça était trop vague. Il se ferait probablement abattre dès qu'il mettrait un pied hors de cette pièce.

Il abandonna donc cette fausse opportunité et libéra sa tortionnaire. Elle eut un petit rire, presque timide puis elle se mit à caresser avec gentillesse le sommet de sa tête. Comme on le ferait pour un chien.

- Tu vois que tu comprends vite.

Elle le traina dans les couloirs, ils croisèrent du personnel qui s'empêcha pas de pouffer ou de commenter sur le nouvel animal de compagnie.

Il put enfin regagner sa chambre où tout avait été nettoyé, les draps changés et des vêtements étaient soigneusement posés par terre, au pied du lit.

- Je vais te retirer tes menottes Seo, mais tu n'es pas un méchant chien n'est ce pas ? Alors tu ne vas rien tenter d'irraisonné.

De toute manière, il n'allait rien faire, deux hommes armés étaient à l'entrée de la chambre. Et il n'avait rien sous la main qui lui permettrait de menacer la mafieuse.

Elle le libéra de ses entraves :

- Change toi et on y va.

Pour la première fois, depuis qu'elle l'avait rejoint, elle lui laissa un peu d'intimité puisqu'elle sortit de la chambre.

Alors qu'elle était occupée à préparer Seo, quelques membres du Cercle s'étaient réunis avant de rejoindre la soirée.

- Réfléchissez un peu, Giyu veut se rebeller, au même moment Hadès sort d'entre les morts. Et ça vous parait pas bizarre ?

- Elle était censée en faire un exemple et là il se pointe, il descend Gu et elle a rien remarqué ?

- Je pense juste que les choses lui échappent.

- Elle est en train de se jouer de nous.

- On ne peut pas croire Hadès.

- Et quoi . On fou Min au pouvoir ? Même lui il s'est incliné devant Kim Miho.

- Il a arraché à main nu la langue d'un d'entre nous !

- Y a clairement rien qui va depuis qu'elle est arrivée.

- Elle doit conclure les négociations ce soir. Il faut la faire tomber là où alors c'est fini.

- La petite criminalité est revenue et la population commence à s'agiter.

- On la descend ce soir.

- On risque de perdre tous les contrats.

- Et si on poussait son frère à la tuer ? Un fratricide pour le pouvoir. Et vu que ça reste condamnable, on laisse Min le punir et prendre la tête du clan.

- On dirait le plan d'un enfant de 8 ans !

- T'as une meilleure idée peut être ?

L'ambiance était propice à la confusion générale et surtout à l'énervement. Les hommes en costards et aux armes à feu à leur ceinture étaient en train de chercher quelle marche à suivre il fallait choisir. Et les doutes étaient des boulets accrochés à leur cheville qui allaient finir par les noyer dans l'océan de la pègre.

Et dans l'ombre de cette discussion houleuse, un blond se tenait là, écoutant attentivement les arguments des uns et des autres. Ce gala avait comme thème : Vert.

Mais cela risquait de changer, car une rivière de sang allait couler, et il sera aussi sombre que les ténèbres de tous ces pêchés.