84.
Yura se montrait de plus en plus, elle intervenait dans les affaires du clan et à force d'acharnement, son père l'avait reconnu d'utilité certaine. Et ce au dépit de la matriarche en place, elle espérait voir sa fille échouer, ayant déjà organisé un certain plan de vie au Japon avec un héritier de Yakuzas. Par la force des choses, elle commençait à gagner le respect de ses paires et désormais, le titre pompeux et ironique de Princesse n'était plus prononcé pour se moquer mais était utilisé comme une marque de reconnaissance.
Miho devait bien admettre une chose, cette jeune femme ne manquait pas de détermination et de confiance. Il pensait qu'elle se briserait bien avant, que son enfance protégée et dorée par sa nourrice ne l'avait pas formaté à revêtir des crocs de prédateurs. Car il s'agissait des informations que tous connaissaient sans se douter de la réalité. Qu'elle abandonnerait après quelques mises en garde et le fait que son frère jumeau avait plus de pouvoir qu'elle.
D'ailleurs voilà une chose qui fragilisait l'équilibre des Cha, car chaque parti pris menaçait l'implosion du groupe lorsque les successeurs donnaient des ordres contraires. Cependant c'était à Madame Cha de délibérer, et il faut dire qu'elle n'était pas impartiale.
Cela n'échappait à personne et toutes ces informations avaient été remontées jusqu'aux oreilles des autres familles, notamment chez les Kim.
- Finalement l'intervention du N.I.S a fait du bien à Yura. Elle gagne du terrain par rapport à son frère. Je pourrais parrainer Yuri. Dans le fonds, ça ne coûte rien mais les conséquences seraient intéressantes.
Seo posa devant elle une tasse de café fumante, faisant attention à la disposer de manière délicate sur la table basse en verre. Il avait fourni de nombreuses pistes à ses collègues et la pègre connaissait un certain déclin, la première fois depuis plusieurs décennies. Même lors de la mort de Kim Tae-Yeong, la mafia n'avait pas sourcillé alors qu'il était le pilier même de l'Organisation et par conséquent de tout le réseau souterrain. Sûrement parce que la relève était assurée et connue.
Elle attrapa la anse, se soucier que peu de la chaleur trop vive du contenant, elle était le seul clan dont les revenus ne fluctuaient que très peu, maintenant un certain équilibre dans les bourses de ses commerces.
- En parlant de ça. Pourquoi m'avoir évacué avant l'arrivée des forces de l'ordre ?
Mee Na ne releva pas son regard vers son second, occupée à souffler sur le liquide encore brûlant, elle ne prêtait aucune attention à ce qui passait dans son dos. Si elle s'était retournée, elle aurait pu voir le doute dans les yeux de Seo, lui même ne savait pas vraiment pourquoi il avait donné l'ordre aux membres du clan de se retirer. Pourquoi, il avait choisi de l'extraire de cette vente aux enchères quelques minutes avant l'opération ?
Il avait expliqué à son supérieure que l'Impératrice des Enfers s'en serait sortie et qu'il aurait perdu sa confiance ainsi que sa petite place privilégiée. Or, ils avaient besoin de plus d'informations pour la coincer. Cependant, il s'agissait d'un doux mensonge pour retarder le moment fatal où il devra livrer la dernière Kim. Et ce serait mentir que de nier l'attirance qu'il éprouvait pour elle, une attirance contraire à tous ses principes. Le guidant sur ce chemin épineux d'amour et de haine.
- De la chance, je vous ai seulement conseillé de partir Madame Kim.
Elle se retourna pour faire face au masque professionnel de son homme de main, elle esquissa un léger sourire :
- La chance n'existe pas ici bas. Alors, dis-moi tu as reçu une médaille pour avoir balancé une vente ?
- Je présume qu'un indic se cache dans l'un des clans qui a été invité.
Elle plissa légèrement les yeux, cherchant à le sonder, penchant la tête légèrement sur le côté :
- Prends moi pour une idiote tiens.
- Je n'ai rien à voir avec cette intervention. J'ai accepté ta proposition et je garde ma position.
- Quel vilain garçon tu fais.
Elle le rejoignit et le força à reculer jusqu'à ce qu'il trébuche dans les coussins du canapé. Sans aucun effort, elle se plaça au dessus de lui, laissant quelques mèches de cheveux retomber et chatouiller son épiderme. Elle prenait appuie de ses mains, de part et d'autre du visage de Seo. Ses bras tendus lui permettaient de se tenir dans une position dominante. Crispé, sa mâchoire ressortait alors que l'agent double serrait les dents à s'en faire sauter une molaire.
Elle vint caresser son oreille de ses lèvres, pour murmurer tout doucement :
- Les vilains garçons, on les punit.
Il allait lui répliquer d'aller se faire voir au vue de la situation mais il fut coupée lorsqu'elle l'embrassa sauvagement. Dérouté par le changement soudain de comportement, il se laissa avoir par le goût sucré de cet échange. Au moment où il baissa ses barrières, elle le mordit fortement en attrapant sa lippe inférieure, il la repoussa. Mais elle se contenta de s'éloigner sans abandonner la supériorité qu'elle avait.
Il vit du sang tacher les chaires roses et la peau laiteuse de son employeuse, la brûlure de la morsure le fit toucher ses propres lèvres. Elle l'avait ouvert.
- Merde !
Elle ne prit pas la peine d'essuyer les indices la rendant coupable, comme un aveu silencieux. Elle appuya son bassin contre le sien :
- T'aimes tout ça dans le fonds, je peux le sentir.
Que c'était honteux pour lui de paraître si simple à déchiffrer. Elle avait ce regard envoutant qui pourrait faire obéir n'importe qui, ce touché électrisant amenant à la déperdition. Elle se mit à haleter légèrement alors que ses propres mains parcouraient son corps, passant de sa nuque gracile à ses seins, jusqu'à sa taille et enfin elle en passa une dans ses bas.
Dans une simple nuisette, elle était l'appel du pêché.
Plus rien ne l'empêchait de bouger mais Seo se retrouvait tétanisé, toute sa concentration était focalisé sur cette femme en train de se caresser devant lui. Il crut perdre l'esprit quand tout son sang érigea sa verge palpitante sous son jean. Elle était installée sur lui, sur son ente-jambe et voilà qu'elle se touchait. Une main s'afférait entre les plis de son intimité et l'autre malaxait l'un de ses seins.
Elle avait les yeux mi-clos, le regardant alors qu'elle s'occupait de son plaisir, gémissant doucement. Une douce mélodie érotique et envoutante.
Elle ne pouvait pas ignorer que ce spectacle avait provoqué une certaine réaction chez cet otage qui n'en était plus vraiment un.
Entre les sentiments, les désirs et ses convictions, il était en train de se perdre et de succomber.
La chaleur irradiait sa peau, il mourrait d'envie de la toucher, de l'embrasser mais il avait aussi peur que ce moment s'arrête.
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DIE TO BORN [Édition Séoul] - TERMINÉE
RomanceUn endroit où les femmes ne se baladent pas, un endroit que les enfants fuient, un endroit que l'on évite le soir, car ce quartier était connu pour sa population dangereuse. Ce soir-là, un homme s'approcha du bureau de son supérieur, ricanant grass...