BALLE 7 (c)

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7.

Jug-Eun avait envoyé un cadeau à chacun des 7 membres restants du cercle proche du siège de décision de cet empire. Bien évidemment, elle était une femme d'affaire perfectionniste et de ce fait, chaque cadeau avait été choisi avec soin selon les différents goûts des hommes de mains. Cela avait été une bouteille de bourbon millénaire unique, une voiture de sport de collection ou encore n'importe quel gadget pouvant accompagner leurs lubies et hobbies. Et même s'il fallait s'y connaître, la valeur de chaque offrande était dégressive selon la ferveur de l'adhésion qu'ils avaient  démontré lors de la petite réunion tenue par la jeune femme.

D'ailleurs, cette dernière avait décidé de se détendre dans le penthouse de son ami d'enfance, se laissant aller dans l'eau savonneuse et parfumée de la grande baignoire qui faisait face à l'une des immenses baies vitrées de la tour de verre. Offrant une vue unique au propriétaire. 

Elle allait fermer les yeux pour se délecter de ce moment quand des bruits de pas se firent entendre, elle rencontra une main tatouée qui vint relever quelques cheveux qui s'étaient échappés de son chignon, afin de ne pas les mouiller. 

- Quel pervers tu fais Miho. 

Il leva les yeux au ciel, son air négligé était accentué par sa chemise à moitié ouverte, laissant voir une musculature bien dessinée, son pantalon était encore couvert de sang maintenant sec qui sera difficile à faire partir et ses phalanges étaient abîmées par ses multiples combats. Ses cheveux normalement plaqués en arrière, retombaient devant son front en ondulant légèrement. 

- La mousse te cache et soyons honnêtes, tu es tout sauf pudique. 

- Es-tu en train de dire que je me montre à poil à n'importe qui ? 

- Je dis juste que ... 

Il suspendit sa phrase, afin de se pencher au dessus de la baignoire, prenant appuie sur les rebords de cette dernière, pour venir murmurer près de l'oreille de la brune :

- Je connais suffisamment les courbes de ton corps. 

Elle pouvait voir tout le torse de son acolyte alors que sa chemise baillée en étant penché ainsi, elle pouvait voir les veines qui parcouraient les muscles tendus de ses avant-bras qui le soutenaient. 

De sa main mouillée, elle vient caresser du bout de ses doigts la ligne marquée de la mâchoire de l'homme au dessus d'elle, semblant dominer la situation. Leurs visages étaient si proches, presque joue contre joue, pouvant entendre chaque inspiration, chaque expiration, chaque souffle émis par l'autre. Elle inclina légèrement la tête, la pulpe de ses lèvres vint frôler l'épiderme de son second :

- Dégage, tu gâches la vue. 

Il ria et se redressa, s'asseyant à même le sol, son dos contre la paroi froide de la céramique, tel un petit animal de compagnie restant près de sa maîtresse alors que cette dernière est occupée. Nullement touché par la pique de Jug-Eun , il avait l'habitude de son sarcasme. 

- Si tu devais disparaître un jour, tu aurais un regret ? 

- Le grand Hadès aurait-il des regrets ? On fait partie de ceux qui ont choisi d'être mauvais aux yeux des gens, on est les méchants qui sont sans pitié, alors tu crois que j'ai le temps d'être focalisée sur le passé ? Je suis de ceux qui font les choses parce qu'elles doivent être faites. Et si ce n'est pas moi qui m'en occupe, un autre ne se gênera pas. 

Il se contenta d'approuver en silence, de toute manière ça avait toujours été ainsi avec elle, il pouvait même dire que c'était la seule constance dont il pouvait être certain. 

Miho quitta la salle de bain et trouva dans son salon un de ses hommes de main qui venait lui apporter quelques nouvelles. 

- Boss, loin de moi remettre en cause votre idée mais, êtes-vous sûr qu'elle est capable ? 

- Dis moi. Tu la sous-estimes parce que c'est une femme ou parce que tu ne la connaissais pas ? 

- Un peu des deux j'avoue. 

- Vois-tu, mes excès de colère et mon goût pour le sang effrayaient les membres du Cercle, ils avaient peur que je détruise tout le travail de Kim Tae-Yeong mais parce que j'avais un collier et une laisse, j'avais des ordres précis à suivre, des ordres suivant un plan très clair. Ne crains pas l'impulsif, crains plutôt celle qui en tire les ficelles. 

- Mais Monsieur, c'est une femme. Elle est forcément plus sensible, plus émotive et moins apte à gérer l'Organisation, c'est pour cela que son père ne l'a pas ... 

L'homme si fit couper par un bruit lent d'un applaudissement glacial, Jug-Eun descendait les marches du penthouse pour rejoindre ses subordonnés. 

- Que c'est misogyne. Qu'Hadès se comporte comme un mafieux, c'est classe, attirant, envoutant, on le qualifiera de bad boy et on dira que c'est sexy. Et si je me comporte de la même manière, on me traitera de folle, de pute ou encore d'autres termes nobles. Quel est ton nom ? 

Miho se délectait de la peur qui ne faisait que croitre chez l'homme, il avait osé émettre son mépris voilé face à cette femme qui prenait les rennes mais il assumait beaucoup moins face à l'objet de sa critique. 

Ne répondant pas à sa question, Jug-Eun s'approcha et tapota la joue du petit merdeux qui se permettait la liberté de juger, souriant comme s'il avait dit la blague de l'année :

- J'ai besoin de ton nom. Pour ta tombe. 

Il déglutissa péniblement et sa bouche forma un O sans qu'aucun son ne sorte, elle ne l'avait pas encore réellement menacé et le voilà tétanisé. Pourtant il trempait dans des affaires louches et dangereuses, il était habitué à l'intimidation ou encore à prendre des coups. Mais la pression qu'il ressentait à cet instant était tout autre. Il avait presque l'impression que ses intestins s'enroulaient autour de ses propres organes pour les étouffer tant il se sentait compressé par ce qu'elle dégageait. 

Car malgré la petite communauté qui connaissait son visage : 7 Hauts Gradés du Cercle; la nouvelle du retour de la fille de l'ancien chef s'était répandue, enfin surtout le fait qu'elle venait réclamer le trône laissé par son défunt père. 

Mais si Hadès n'était pas celui qui était assis dessus contrairement aux apparences, ou avait-elle été ? Est-ce qu'elle était digne de succéder ? 

Malheureusement pour cet homme, il apprenait à ses dépens, qu'elle était loin d'être juste "une femme", elle ne se résumait ni à son genre, ni à son titre mais par elle-même. 

Elle essuya sa main carmin à même le visage encore chaud de l'insolent alors que ses yeux étaient grands ouverts, révulsés. 

- Je déteste voir ce regard de merlan frit. 

Miho se pencha et d'un geste vif creva les orbites oculaires du jeune mort. 

- C'est mieux ainsi ? 

DIE TO BORN [Édition Séoul] - TERMINÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant