BALLE 2 (c)

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2.

Jug-Eun hochait la tête de manière régulière alors que son supérieur de la branche financière parlait sans s'arrêter pour monologuer un grand discours sur l'état du trésor public ainsi que la position du pays à l'international.

Elle avait appris à passer sous le radar des gens. Elle effaçait au maximum sa présence, s'assurant de ne pas marquer les esprits.

Alors elle continuait son travail qui malgré le titre pompeux et le lieu pompeux, n'était pas si important que ça. Elle ne faisait que transmettre quelques appels et programmer des rendez-vous. Parfois, elle saisissait quelques documents avec le joli tampon du ministère.

De plus personne ne s'intéressait vraiment à elle, elle n'avait pas une fonction assez importante et même si elle devenait une cible des anti-gouvernements ou d'un parti adverse, elle ne savait rien. En tout cas rien de légal.

Ainsi, c'était parfait.

Car elle avait quand même les pieds dans l'enceinte la plus protégée, elle entendait les bruits de couloirs et elle voyait les mouvements. Et mine de rien, c'était utile pour le travail qu'elle effectuait quand les bonnes gens partaient se coucher.

- Vous avez arrêté de m'écouter ?

Jug-Eun releva la tête de l'écran de son ordinateur et passa son regard entre l'assistante et le ministre. Elle pencha la tête légèrement sur le côté et souria poliment :

-Je n'oserais pas Monsieur Hong. Je prenais seulement note de vos sages paroles.

- Bien bien ! J'aime votre efficacité Mademoiselle ... hum ...

Le regard de l'homme politique se porta sur le badge de la veste et trouva enfin le nom de son employée :

-Mademoiselle Jeon !

Les journées n'étaient pas palpitantes et elle avait soigneusement organisé sa vie.

Et son visage caché n'était connu que par la pègre mais avoir un salarié de l'état dans ses rangs restait un atout précieux donc personne n'oserait vendre la Colombe de Hadès. Si tant est que quelqu'un puisse la reconnaître au vu des précautions qu'elle prenait. Son seul défaut est qu'elle était une femme. Elle était donc facilement rabaissée.

Mais elle n'était pas fragile au point de faire passer son ego avant le reste.

Elle était ravie de retrouver son petit appartement après ses journées au bureau, elle fut presque reconnaissante à sa baignoire d'exister pour se préparer une bonne séance de relaxation.

Enfin une séance écourtée par un homme allongé dans sa baignoire, avec beaucoup trop de rouge sur une chemise censée être blanche. La chaire avait été mal menée de parts et d'autres.

Elle soupira et trouva son collaborateur dans sa chambre :

- Oserais-je demander que fait un déchet dans ma salle de bain ?

- Tu as demandé à parler à Vlad, tu te rappelles ?

- Parce que ce truc sans visage discernable, est Vlad ?

- Je t'ai dit que je l'avais amoché ce bâtard.

-Et l'amener chez moi est une bonne idée selon toi ?

- Voyons, je sers toujours son altesse à domicile pour ne pas qu'elle se déplace.

- Je t'étoufferai un jour avec ton ironie. On sent bien que tu as passé trop d'années aux États-Unis. J'ai perdu l'envie de discuter. Va me nettoyer tout ça Miho.

DIE TO BORN [Édition Séoul] - TERMINÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant