BALLE 56 (c)

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56.

Mee Na abordait cet air froid au sourire mauvais qui faisait trembler ses propres hommes. Elle avait pris la tête du clan depuis peu mais son génie stratégique et sa cruauté marquaient l'histoire de la pègre.

Elle était en train de tordre le poignet de la jeune femme de chambre qui avait eu le malheur de s'inquiéter de la santé du kidnappé.

Seo ne savait pas s'il devait intervenir, de peur de condamner le sort de l'employée. Mais il ne comprenait pas le geste de la mafieuse.

Cette dernière attrapa une lame et la posa contre les doigts de sa victime sans appuyer dessus :

- Ton boulot c'est de nettoyer. Pas de t'inquiéter pour mes affaires. Seo fait partie de mes biens, et personne ne touche à ce qui m'appartient. Sinon ça s'appelle du vol.

Paniquée par la situation, elle ne s'attendait pas à se retrouver être prise dans la poigne de la patronne sans coeur.

La descendante Kim n'avait que faire des larmes de son employée. Elle se mit à forcer sur la lame, provoquant l'apparition d'un léger filet de sang mais aussi de la douleur.

- Je vous demande pardon Madame Kim, pardon, pardon. Je vous en supplie, pardonnez moi !

Que c'était pitoyable, presque dégoutant de voir un être si faible faillir aussi facilement.

La seule erreur de la femme de chambre avait eu d'avoir de la compassion quant au sort de Park Seo, elle avait alors posé sa main sur l'épaule de l'agent pour lui demander s'il allait bien.

- Je devrais te couper les mains.

- Je ne voulais pas vous défier Madame Kim ! Pardon, pardon. Ayez pitié.

Demander ce genre de requête à la tête de la pègre était perdue d'avance. Mee Na appuya d'un coup sec seulement sur l'annulaire de sa victime. Découpant la chaire jusqu'à l'os. Laissant les hurlements vriller les tympans des personnes présentes.

Seo eut un haut le coeur et cru qu'il n'allait pas pouvoir retenir les remontées acides qui venaient brûler sa trachée. La scène était barbare.

Elle se débattit en vain et se retrouva avec un doigt complètement mutilé.

Mee Na relâcha sa proie, la regardant tenir d'une main, celle qui baignait dans son sang.

- Dégage de ma vue avant que je ne change d'avis.

Malgré le choc et la douleur violente qui monopolisaient toutes ses neurones, son instinct de survie lui criait d'obéir. Ce qu'elle fit, partant à toute vitesse, elle se fera soigner par l'un des médecins du clan ou une autre personne ayant un peu de bonté pour l'aider.

Mee Na se tourna vers son nouveau petit chien :

- Retiens la leçon aussi. Sinon c'est les autres qui le paieront. Tu es à moi.

Seo était sans cesse balloté entre la personnalité de Jug-Eun et celle de Mee Na. Et il fallait avouer qu'alterner le bâton et la carottes était une méthode très efficace.

Miho appréciait beaucoup moins les choses, il avait l'impression de perdre le peu d'attention qu'il avait eu le droit d'obtenir auprès de son amie.

- Si tu as finis de jouer l'obsédée possessive, on a une entrevue pour affaires. Parce qu'au cas où tu l'as oublié, tu diriges la mafia et pas un chenil.

- Heureusement. J'aurais probablement organisé des combats de chiens de rue.

Il haussa un sourcil et porta son regard de braise sur l'agent du N.I.S.

- Pourquoi tu ne le tues pas ? Il ne nous sert plus à rien.

- Et toi Miho ? A quoi sers tu ?

Elle tapota la tête de Seo comme elle le ferait avec un animal de compagnie et lui souria avec une douceur glaciale :

- Sois sage. Et tu auras une récompense.

Elle ne prenait plus la peine de l'enfermer dans une des chambres du penthouse, il avait accès à tout l'appartement mais ce sous l'oeil de gardes et de caméras de surveillance. De toute manière, même s'il parvenait à s'enfuir une nouvelle fois, qu'est-ce qui l'attendait dehors ?

Pouvait-il encore se considérer comme un agent du N.I S alors que personne n'avait souhaité son retour, personne ne l'attendait. Et la seule famille qui aurait pu être son point d'ancrage avait péri.

D'ailleurs à chaque fois qu'il voyait le visage de bouffon de Kim Miho, il avait une folle envie de lui taillader les lèvres pour qu'il ne puisse plus jamais aborder ce sourire suffisant, arrogant ...

Et le mafieux avait bien compris qu'il tapait sur le système du détenu, tout autant que ce dernier l'agaçait.

Miho fit signe à Mee Na de la direction à prendre, profitant qu'elle tourne le dos à Seo et lui même pour tirer la langue, comme le ferait un enfant en cour de récréation.

- T'es vraiment puéril.

- Demande toi plutôt à cause de qui j'agis ainsi ?

- Oh, parce que c'est à moi de prendre cette responsabilité ? Ce n'est pas ma faute si tu as des mommy issues.

Il eut un petit rire et se pencha pour venir frôler l'oreille de sa maîtresse, de ses lèvres :

- Je suis donc ton babyboy ?

Elle se retourna et elle allait le gifler mais il para le coup qu'il avait vu venir. Toujours ce rictus provocateur présent, à croire qu'il ne savait faire que se moquer. Ses orbes brûlantes dans celles froides de la jeune femme, il serrait de plus en plus fort son poignet.

- Tu es dégoutant Miho.

- Ce n'est pas toi qui adore mélanger haine, sexe et obsession ?

- La haine n'a rien à voir avec le dégoût.

- Chez toi ? Absolument.

- Et toi ? Ton cocktail c'est quoi ? Soumission, sexe et obsession ?

Il vint poser ses lèvres contre le dos de la main prisonnière de Mee Na, afin de déposer un baise-main. Elle ne se débattait pas au vu de la poigne qui la retenait mais ses expressions faciales laissaient transparaître ses pensées. Et elles n'étaient pas en sa faveur.

Il la relâcha après cette scène :

- Je sais que dans le fonds, tu aimes tout ça. Car si ça t'avait tant rebuté, tu m'aurais déjà abattu d'une balle dans le cervelet.

- Il faudrait déjà que tu en sois doté.

Il posa ses deux paumes contre son torse, mimant une mine de chien pitoyable, faisant ressortir sa lèvre inférieure :

- C'est blessant.

- Tu t'en remettras.

Elle reprit sa route pour rejoindre le lieu de la réunion, Miho sur ses talons, amusé par la discussion menée. De toute manière, la seule compagnie de sa supérieure, lui suffisait à le rendre heureux. Comme un imbécile se réjouissant du simple fait que l'eau mouille et le feu brûle.

- Quand est-ce que tu régleras ses comptes à Min ?

Il sautillait derrière elle, prêt à recevoir n'importe quel ordre.

- Et toi, chez les Cha ?

- Tout s'est passé comme prévu. Je l'ai juste un peu embrassé. Pour ma défense, elle en rêvait.

- Tu fais ce que tu veux, ce n'est pas mon problème.

Si ça l'était.

DIE TO BORN [Édition Séoul] - TERMINÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant