DIE TO BORN [Édition Séoul] - TERMINÉE

BALLE 49 (c)

49.

Il n'y avait plus que le bruit d'un être agonisant sur la moquette de la salle de réception, la masse sombre qui s'était ruée sur le demi-frère de Mee Na, se releva tout en empoignant le cou de la victime.

Les pupilles dilatées et le souffle court, Hadès avait l'air d'un chien enragé à qui on venait de donner l'ordre d'attaquer. Il souria de toutes ses dents alors qu'un peu de sang avait éclaboussé son visage.

- Mon propre clan qui pousse mon frère à me tuer. Que c'est triste. Vous savez ce que l'on fait quand un membre se gangrène ?

Le silence fut suffoquant, le N.I.S attendait le moindre signe de leur directeur et Seo était paralysé par les événements. Il rêvait de pouvoir s'échapper de cet endroit mais elle avait raffermit sa prise sur la laisse, tirant sur le collier qui appuyé sur sa trachée.

Le représentant des agents leur fit signe de ne pas réagir, après tout si Kim Mee Na décidait de faire le ménage dans ses propres effectifs, cela ne concernait qu'elle.

Même les membres de la pègre semblaient de cet avis, après tout ce n'était pas le moment de raviver le brasier d'une menace de guerre tant qu'elle décidait de ne pas se tourner vers les autres clans.

Mais il fallait dire que la situation était inquiétante. La jeune femme semblait satisfaite dans cette panique contenue.

- On les tue, répondis l'homme tatoué.

A ces mots qui étaient la sentence des coupables, les membres du Cercle eurent deux réactions différentes. Certains se mirent à supplier en demandant le pardon et se trouvant des excuses. Un autre parti en courant, oubliant apparemment que la sécurité devant les attendre devant. Le visage de ces traîtres avaient sûrement été communiqué par les hommes à l'extérieur qui devaient soigneusement les attendre.

Une troisième réaction apparue, deux coupables tentèrent de saisir le verre de leur coupe de champagne brisé.

Hadès lâcha, en jetant au sol, le corps inconscient du Serpent, il sortit une arme à feu et tira sans hésiter sur les hérétiques. Puis il visa celui qui était à genoux demandant rédemption.

Il osa même bruiter le son lorsqu'il appuya sur la détente.

6 - 3

Un coup de feu lointain alors que les gens non initiés à cette violence brute, gratuite et constamment croissante, pleuraient, criaient de peur dans les bras de ceux qui avaient osé les emmener au coeur de la réunion de la pègre.

3 - 1

Il ne restait plus que Min Giyu et Lee Joonie.

Elle ne pouvait pas tuer l'unique héritier du clan allié et même s'il avait comploté. Car il faudrait l'exposer entièrement.

Le personnel vint ramasser les cadavres comme si un invité avait renversé un plateau de petits fours.

Hadès ramassa Le Serpent et le traîna jusqu'à un sac qui fut ramassé par d'autres.

- Je me chargerai personnellement de Jeon Jug-Eun.

Elle souria et tapa dans ses mains comme si elle reprenait après une courte interruption banale.

Kim Miho vint poser un genou à terre face à l'estrade, face à elle, baissant la tête humblement comme un chevalier revenant de sa mission :

- Comme vous le souhaitez Boss.

Sans être un génie, tous avaient compris. La vérité ? C'est qu'elle s'était amusée à se moquer d'eux. Elle les menait par le bout du nez, la manipulation était la base dans ce monde, mais elle était à un tout autre niveau.

Hadès avait agi sous les ordres de Perséphone après tout le roi des Enfers lui avait offert le trône sans même hésiter. Alors il obéissait, trahir n'était pas envisageable, comme un soldat aveugle et dont le coeur n'était pulsé que par la voix de cette Impératrice.

Il avait donc donné les informations à l'agent Park Seo sous la bénédiction de la patronne, elle avait imputé ses propres marchés et tout ça dans quel but ?

Car cette manœuvre était remise en question, elle avait entaché les clans et mis la ville dans une situation périlleuse. A quel point pouvait elle sacrifier sa propre Organisation pour juste éliminer quelques membres. Pour débusquer ceux qui attendaient patiemment de la faire vaciller dans le vide.

- Je vous remercie de comprendre ces légers troubles. Je vous promets de compenser toutes les pertes.

Elle parlait avec tant de confiance, sans jamais paraître déstabilisée, elle agissait comme si elle possédait tout le pays.

Comment pouvait-elle se tenir là, devant une foule d'hommes dangereux, devant une foule d'accompagnatrices dans ce monde patriarcal complètement paniquées.

Hadès attrapa un membre de la mafia et le secoua comme s'il n'était qu'une feuille :

- T'as dit quoi ? Qu'elle est folle ?!

Les choses allaient vraiment mal tourner si Miho commençait à agresser des mafieux hors du clan des Kim.

- Qu'ils pensent ce qu'ils veulent de moi, ça ne change pas le fait que je suis celle qui a le plus de pouvoir.

Elle descendit de l'estrade après avoir donné la laisse à son second qui avait dû lâcher sa petite proie. La jeune femme au charisme écrasant s'approcha d'une jolie européenne blonde perdue, ses yeux écarquillés, elle était de ces étrangers un peu crédules en arrivant dans ce pays qui se résumait à la kpop, aux gens "bridés" aux yeux de ces gens qui ne connaissaient rien à l'Asie et sa richesse culturelle multiple.

Kim Mee Na attrapa le menton de l'invitée et lui souria, comme quelqu'un qui sourit devant son plat au restaurant, elle s'exprima dans un anglais fluide :

- Votre place n'est pas ici. Vous avez du vous perdre, qu'est-ce que le directeur vous a promis ? De vous rendre votre passeport ?

- Vous êtes un monstre.

- Oh Chérie, le monstre je l'ai dévoré il y a déjà bien longtemps.

Elle attrapa une nouvelle coupe de champagne sur le plateau d'un serveur et le leva bien haut :

- Dans 3 jours tout sera en ordre. Fêtons cette nouvelle ère Messieurs. Une ère où, oh grandes divinités, vous allez devoir obéir à une femme. Bonne soirée Messieurs.

D'un geste elle avala d'une traite le contenu pétillant et partit sans se retourner, suivie par son fidèle chien et sa nouvelle acquisition.

Seo tenta d'interpeller son supérieur en sortant mais ce fut Joonie qui se pencha en murmurant :

- Han Jin vous fera sortir.

Hadès tira violement sur le cou de l'agent pour le forcer à avancer plus vite.

Une fois que l'ombre de la faucheuse quitta les lieux où comble de l'ironie l'entité du bien et celle du mal étaient réunies, Min Giyu se laissa tomber sur une chaise, aussi pâle que le blanc pur de son costume.

Il avait vu sa propre mort venir dans son esprit. Elle avait fait abattre les membres du Cercle, comme des bêtes. Il ne devait sa vie qu'à son sang.

Ses yeux se posèrent sur celui qui était resté sur le sol, laissant des taches, des éclaboussures carmins. Et avec la luminosité cela paraissait presque trop sombre.

Car quand la mafia est tenue par une femme, le sang qui coule est noir.