Prison

3K 154 30
                                    

~~Six ans plus tard~~

Le geôlier déambule dans le couloir en agitant son trousseau de clefs. Son regard condescendant nous montre clairement qu'il ne se prend pas pour de la merde et que justement, nous ne sommes rien comparé à lui.

Certains prisonniers hurlent en frappant contre les grilles espérant l'atteindre et lui faire enlever son sourire de cabrón. Ça fait quatre ans que je suis ici dans cette prison de malheur au sud de l'Espagne et ça fait quatre ans que je dois supporter ce fils de pute. Au cours de mon séjour, je n'ai pas manqué de voir qu'il s'amusait à matraquer certains détenus sans aucune raison.

Je n'ai qu'une envie, c'est de me retrouver seul à seul avec lui. Je suis persuadé que c'est également le souhait de tous les détenus présents dans ce couloir

En six ans, je n'ai pas eu d'autres choix que de réfréner mes pulsions. Je n'ai pas pu faire souffrir alors parfois, j'ai cru devenir fou. Et c'est à ces instants que je fuyais la maison de redressement et que j'allais rejoindre celle des filles. Je me suis découvert une toute autre manière de passer mes crises. Et elles étaient plus que ravies de pouvoir m'aider.

Quoiqu'il en soit, j'ai été enfermé dans cette prison, remplie des pires ordures du pays. Étant nouveau, certains ont voulu me défier mais ils ont très vite arrêté lorsque j'ai envoyé un de leur confrère à l'hôpital pour commotion cérébrale.

J'ai les genoux durs.

De plus, l'infirmière m'a diagnostiqué un trouble comportemental. J'ai une personnalité sadique et je suis un sadique sexuel dû aux traumatismes de mon enfance et adolescence.

J'ai maintenant bientôt vingt-quatre ans et je n'ai toujours pas réussi à refaire ma vie. En même temps difficile quand tu es entouré de fous et de tueurs.

Je suis vraiment gâté par la vie.

Greg, le geôlier s'arrête devant ma cellule et me demande d'approcher en dégainant ses clefs.

-Une visite pour toi le glaçon.

Je me relève en prenant appuie sur mes genoux et me dirige vers lui.

Cet homme est assez petit, il m'arrive aux épaules. Ça serait très simple de lui tordre le cou.

Je lui tends mes mains et il les menottes avant de me faire reculer et d'ouvrir ma cellule.

Il m'en fait sortir et nous avançons jusqu'aux parloirs où il me détache et ferme la porte derrière lui.

Je guette les environs et remarque aussitôt Roméo assît tout seul à une table. Il fait toujours en sorte de venir me voir lors des heures creuses. Afin d'éviter les autres visiteurs ou détenus.

Je m'approche de lui et m'installe sur la chaise en face.

-Comment tu vas? Demande-t-il.

-Assez bien. Le temps se fait long. Quand est-ce que je sors?

-Il te reste deux ans. Mais si tu as une bonne conduite, on peut raccourcir ta peine d'un an.

J'acquiesce de la tête pensif.

-J'ai rencontré le jefe de l'Italie. Un chic type un peu pommé mais ça deviendra un bon allié. Il s'appelle Sofian Crúz.

Roméo a pris l'habitude de me dire chacun des changements du cartel. Je l'écoute attentivement et parfois, lui donne des conseils.

-Et le coupable?

-Toujours rien. J'ai l'impression de tourner en rond alors que ça se trouve, la vérité est en face de moi.

Bleu IndigoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant