Bleu Indigo

À bientôt

PDV Thysia

Je me réveille difficilement. À la fenêtre, je vois Leonardo avec une jambe surélevée et une cigarette dans le bec.

Je souris lorsque la légère brise vient bouger ses quelques mèches indisciplinées.

Son regard bleuté se tourne subitement vers moi et je ferme les yeux.

Pourquoi?

Tout simplement parce que je me souviens lui avoir déclaré que je l'apprécie « plus que de raison ».

Non mais qu'est-ce qu'il m'a prit sérieusement?

J'entends ses pas lourds sur le parquet.

-Je sais que tu ne dors pas. J'ai quelque chose à te demander mais avant ça, comment tu as réussi à te déplacer de ta chambre à la mienne?

J'ouvre doucement les yeux et le regarde charger son gun.

Il tourne sa tête vers moi et me pousse à répondre.

-J'ai rampé.

Il me regarde étrangement et secoue la tête avant de souffler la fumée de sa clope.

-Tu voulais me demander quoi? Je demande curieuse.

Il range son arme puis écrase son mégot dans le cendrier prévu à cet effet.

-J'ai besoin de toi pour identifier des cabrón.

-Qui?

-Des mecs. Dit-il vaguement.

Je fronce les sourcils et me redresse en grimaçant.

-Leonardo.

Ses cheveux bruns cachent ses yeux et il ne perd pas une seconde pour sortir de la chambre.

-Leonardo! Criai-je. Reviens ici! Comment tu veux que je les identifie si je ne peux pas bouger?!

Je le vois revenir en soufflant et il se penche pour me porter.

Je souris, vainqueur.

-Pourquoi tu penses que je vais pouvoir les identifier? Je demande alors qu'il me repose sur le canapé en cuir noir.

Il ne répond rien et repart.

Je patiente en tapotant du pied sur le sol.

J'ai osé lui ouvrir un peu mon coeur alors qu'à tout moment il va aller se foutre de ma gueule à mon frère.

Mais dans un même temps, il semblait si perdu et fragile presque brisé.

Et puis, lui aussi il m'a en quelque sorte avoué qu'il était dans l'incapacité de me tuer. Venant de lui, c'est très fort comme mots.

Quelques minutes plus tard, le brun revient avec deux sacs poubelles.

-Qu'est-ce que c'est?

Il me lance un bref regard et enlève les sacs.

Un haut le coeur me prend subitement à la gorge alors qu'il relève les têtes décapitées.

-Oh mon dieu. Je murmure en posant une main sur ma bouche.

-Oui je sais je suis incroyablement beau et on peut presque me confondre avec une divinité.

Je lui lance aucun regard, trop ahurie par la vision que j'ai.

-Tu les reconnais? Me demande-t-il.

Je lève les yeux vers lui en grimaçant.

-Ils sont morts. Comment veux-tu que je les reconnaisse?