Reproches

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Je lève les yeux au ciel une énième fois alors que Roméo ne cesse de me faire des remontrances.

-Non mais putain de merde! Tu le connais oui ou non?

Assise en face de moi, Thysia regarde la scène se jouer sans pour autant ajouter un mot. Malgré son regard noisette, fuyant, j'arrive à le capter plusieurs fois causant des joues rouges.

Je souris, fier de moi alors que Roméo tourne en rond avant de descendre dans la cave où se trouve le cabrón.

Un long moment se passe sans qu'aucun de nous deux ne fasse un bruit.

Actuellement, la jolie brune me tue du regard et si elle avait des flingues à la place des yeux, ça fait bien longtemps que j'aurais rejoins mes géniteurs.

Je prends une cigarette et la coince entre mes lèvres, tirant une latte bien méritée.

-Pourquoi t'es revenu? S'autorise-t-elle à dire.

Je parcours son visage abîmé par les coups de ce chien. Quand j'y pense, entre mon séjour en prison et ma fuite pour trouver le coupable, je ne l'ai pas vu grandir.

J'expulse la fumée de la bouche et la regarde sans rien dire.

Je la vois perdre patience et se redresser d'un coup. Mais celle-ci grimace et se remet contre le dossier moelleux du canapé.

-Je suis revenu pour toi. Dis-je sérieusement pour voir sa réaction.

Rapidement, une légère teinte rouge prend possession de ses joues et je me félicite pour l'effet que je lui fais.

-Ta gueule. Si t'étais vraiment revenu pour moi, tu ne serais jamais partie! Grogne-t-elle.

-Qué pasa mi dulzura? Je demande en la narguant.

Furibonde, elle se relève malgré la douleur et se poste devant moi.

-Qué pasa?! Il se passe que tu pars pendant quatre ans après m'avoir montré des putains de têtes décapitées et pour m'avoir laissé comme seule réponse: « Je t'ai laissé un coffre rempli de sucettes à la fraise. ». Mais va te faire foutre toi et tes sucettes de merde! Hurle-t-elle sur moi.

Je ferme les yeux et me lève à mon tour, doucement. Je la surplombe de tout mon long et m'approche dangereusement d'elle.

-Je le jure devant Dieu, Thysia. Parle-moi une nouvelle fois comme ça et je te baise sur ce sol. Je pense avoir été assez clément entre toi et ton frère mais je ne suis pas et je ne serai jamais un bouffon à qui on manque de respect.

Sa mâchoire se serre et son visage s'approche du miens.

-Avec tout mon respect, Leonardo. Va te faire foutre.

Tandis qu'elle parle, je regarde sa bouche et compte le nombre de syllabes qui sort de son insulte.

-Six. Dis-je simplement avant de lui attraper le bras.

Elle essaie de se défaire de ma prise.

-De quoi six? Putain mais qu'est-ce que tu fais?! S'emporte-elle pendant que je la force à monter les escaliers vers ma chambre.

Je ferme la porte avec mon pied après avoir poussé la brune sur mon lit.

-Leo? Semble-t-elle supplier.

Je ne lui lance aucun regard et ouvre mon armoire avant d'attraper un cravate et de vérifier sa solidité.

Ça fera l'affaire.

Je fais volte-face et m'approche du matelas avant de poser mon genou droit sur celui-ci.

Thysia me questionne du regard mais je la retourne facilement sur le ventre, avec difficulté, et lie ses poignets avec le tissu.

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