Nuit

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PDV Thysia

J'ai toujours aimé la nuit. Cette sensation qui me terrassait malgré moi, m'était étrangement réconfortante. Marcher seule avec moi-même dans la pénombre et le silence de la nuit. Admirer le ciel bleuté. Depuis petite, j'imagine que parmi les étoiles visibles, mes parents se trouvent quelque part entre elles. Je ne sais pas où ni comment, mais je sais qu'ils y sont.

Mais jamais au grand jamais, je n'aurais pu penser qu'un jour cette couleur du ciel étoilé, se retrouverait sur mon corps.

Un t-shirt coincé dans la bouche, je désinfecte la plaie qui jonche mon flan. Mon cri s'étouffe dans le tissu coincé entre mes dents et je ferme les yeux alors que ma respiration devient folle.

Je passe une main tremblante sur mon front essayant de me calmer.

-C'est quoi ce bordel..? Retentit une voix grave à l'entrée de ma chambre.

Je relève directement la tête en lâchant le t-shirt et panique en voyant Leonardo regarder les bleus qui maquillent ma peau.

Je récupère le haut qui a atterri sur le sol et m'empresse de cacher mon corps en m'enfermant dans la salle de bain.

Je jette la compresse que j'ai utilisé, dans la poubelle et allume l'eau avant de m'asperger le visage.

Putain. Pourquoi il a fallu qu'il voit ça?

La porte de la salle de bain se fait forcer mais ne rompt pas.

-Ouvre cette putain de porte Théodora. Ordonne la voix étrangement calme de Leonardo.

Je ne réponds pas à sa demande mais écoute attentivement chaque son qui provient de derrière celle-ci.

Après un moment calme, elle tremble sous un violent coup.

-Ouvre cette putain de porte! Si tu ne l'ouvres pas, je te jure que je la défonce et toi avec.

-Arrête de crier!

-C'est toi qui cries! Ouvre la porte. Demande-t-il une énième fois avant de donner un autre coup.

Je coupe l'eau et me recule contre la baignoire. Le derrière de mes genoux tape contre le rebord et je tombe malencontreusement dans celle-ci. J'entraîne dans ma chute le rangement à gel douche et crie lorsque ceux-ci tombent sur moi.

-Putain! Je l'entends jurer alors que la porte rompt finalement sous son épaule.

Je le vois entrer en furie avec les cheveux devant les yeux. Il me cherche un instant avant de me trouver entrain de me redresser difficilement.

-Ça te dérangerais de m'aider? Je demande en grognant. La chute va me laisser un vilain bleu sur ma fesse.

Encore un.

Il croise les bras avant de se poser contre l'encadrement de la porte.

-C'est quoi ça?

-Rien. C'est l'entraînement. Je chuchote en me relevant.

-Ne me mens pas. Jamais ton frère ne t'aurait frappé comme ça ou n'aurait laisser un de ses hommes le faire.

Je souffle avant de fouiller dans le tiroir à la recherche de la crème.

-Il faut croire que les choses ont changés depuis ton incarcération. Je crache.

Je le sens s'approcher dangereusement de moi et il m'attrape le coude.

Il me tourne violemment vers lui alors que j'essaie de le repousser. Je ne veux pas qu'il regarde mon corps de cette manière.

-Arrête putain! Je gueule en le poussant une nouvelle fois.

Bleu IndigoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant