Reine

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PDV Leonardo

Ce matin, le temps est maussade et quelques orages sont prévus pour l'après-midi mais rien de plus méchant.

J'adore lorsque ces sources d'électricité jaillissent du ciel pour rejoindre la terre. Mais, il y en a une autre qui déteste ça et celle-ci, se trouve sur mon torse et se laisse vaguer contre ma main qui dessine de petits cercles sur sa peau quelque peu abîmée.

Plongé dans mes pensées, je ne la sais réveillée que quand elle grogne et gigote avant de s'étirer et de manquer de me coller une droite dans la mâchoire.

Je grogne à mon tour. Elle se tourne vivement vers moi et se met en garde avant de me reconnaître et de se détendre.

-Putain...

Je déplie le bras et la laisse sortir doucement du lit pour rejoindre sa salle de bain.

Je souris discrètement en repensant à la nuit qu'on vient de passer.

Ça fait bien longtemps que je ne me suis pas senti aussi bien. À vrai dire. Je n'ai jamais ressenti de telles choses avec quelqu'un.

Pour la toute première fois de ma vie, une peau a touché la mienne sans me faire mal. Un corps s'est collé au mien et m'a transmis toute sa chaleur sans rien demander en retour.

J'étais heureux et détendu. Et je voudrais croire en Dieu pour prier afin que cet état soit permanent. Mais je ne crois pas en lui.

Comment y croire quand la personne qui est censé t'aimer et te protéger, t'a abandonné?

Mais aujourd'hui, ne serait-ce pas une sorte de pardon de sa part? N'aurait-il pas envoyé un de ses anges sur ma route pour me sauver de mes démons?

Le sourire encore scotché aux lèvres, je redresse lorsque la petite brune s'assoit sur le bord du lit.

Je fronce les sourcils.

Elle est tendue et se triture les doigts encore décorés d'une french-manucure.

-Ça va? Je fronce les sourcils.

-Sí! C'est juste que...

Elle cherche ses mots tandis que moi je suis suspendu à ses lèvres rouges.

-Qué?

-Tu sais, je t'aime vraiment beaucoup. Et je suis reconnaissante pour tout ce que tu as fait. Dit-elle en se tournant vers moi avant de poser sa main sur mon avant bras.

Je souris brièvement attendant son "mais". Il y a toujours un "mais"

-Mais je ne veux rien de sérieux. Je veux juste prendre du plaisir sans me prendre la tête.

Boum.

Le cœur battant à la chamade, j'affiche un sourire franc et mesquin pour essayer de cacher mon trouble.

Je ne sais pas ce que je ressens, c'est la première fois que ce sentiment prend possession de mon être. C'est la première fois que je suis tiraillé entre rigoler, m'énerver et pleurer.

Que se passe-t-il?

Je repousse sa main qui tombe sur le drap et relève les yeux vers elle.

-Oh non... Ma pauvre douceur. Je souris vilement. Tu as cru que je voulais construire quelque chose de sérieux avec toi?

Je la vois froncer rapidement des sourcils, frapper par mes mots.

-Je ne voulais pas te brusquer. Dit-elle.

Je retire le drap de mon corps et me lève avant d'attraper mes vêtements.

-Ne t'inquiète pas, je ne suis pas brusquer. Je tiens seulement à te dire que je ne veux rien de sérieux avec une fille brisée et salie.

Bleu IndigoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant