𝐒𝐎𝐕𝐄𝐑𝐄𝐈𝐆𝐍𝐓𝐘 ♕ ᴹᵃᶰʲᶤʳᵒ | ❝ 𝐓•𝟏 ❞ ━ 𝒍𝒆𝒔 𝒈𝒂𝒏𝒈𝒔 𝒅𝒆𝒔 𝒍𝒚𝒔

⁸ 𝐅𝐫𝐚𝐢𝐬𝐞𝐬 𝐝'𝐇𝐨𝐤𝐚

🏍 2350 mots 🏍

🏍️━━━━[♕]𝐅𝐑𝐀𝐈𝐒𝐄𝐒 𝐃'𝐇𝐎𝐊𝐀

Flashback :

La porte principale s'ouvrait devant mes affaires et moi. Le soleil du matin éclairait doucement ma peau sale et meurtrie par les jeunes filles qui partageaient mon quotidien depuis quelques temps. Le vent soufflait aussi, mais plus fortement.

Un sentiment de renouveau s'exerçait par ce vent d'hiver. Les oiseaux du matin, les rouges-gorges, ne sifflaient pas leurs douces mélodies que j'aimais écouter depuis ma fenêtre. Les seuls bruits, qui me paraissaient parasites, étaient des pauvres grillons qui avaient l'air malades à l'entente des sons bâclés.

Mon sac en cuir brun entre mes mains, j'avançai presque à reculons. Après ma détention non justifiée, je souhaitais réellement sortir, retrouver ma liberté. L'aurore s'élevait gentiment, me montrant le dos de mon frère accoudé sur sa moto.

Le tissu rouge de sa veste volait sous ce même vent endiablé. Mais les augures ne prévoyaient pas de grandes choses. En effet, le soleil levant ne reflétait pas l'ombre d'Izana sur le sol. Je suis intriguée, passionnée par tout ce qu'est astronomie et physionomie, et je savais que ce n'était pas quelque chose de normal.

Mes pas se firent lourds, presque hésitants, mais je parvins à rejoindre le blanchinet qui me regardait par-dessus son épaule. Le reflet de ses yeux violets sur ma silhouette me fit m'arrêter avant que mon sac ne finisse sa course sur le sol.

Le lourd bruit du cuir contre la terre boueuse, nous fîmes sursauter. Au loin, la grande porte de la prison se referma, acceptant alors la somme astronomique qu'Izana avait versé au directeur pour me faire sortir.

Je soufflai, reprenant contenance, avant de ressaisir mon sac dans mes mains grasses et gratinées. Mon haillon qui me servait de pantalon, trainait dans la boue avant que je ne fasse face à mon frère qui me regardait fièrement.

La moto entre nous, séparant nos retrouvailles, je ne lui daignai pas un regard avant d'enfourcher le véhicule, la tête haute. Il souffla avant de sourire et de prendre le volant devant moi.

Le paysage défilait devant nous. La mer s'étendait à perte de vue, les arbres s'élevaient aussi hauts que les cieux et les terres amenaient aussi loin que les imaginations de chacun pouvaient le permettre. Je ne faisais pas attention où il m'emmenait, et franchement je m'en fichais. J'irai, où il ira, pour que ce pays soit nôtre.

Le plan ? Je l'acceptais mais je ne voyais pas comment Izana pouvait me faire élever dans cette société en aussi peu de temps.

Mais lui, toujours avec son sourire rempli d'orgueil, il avait tout prévu. En revanche, jamais il ne me l'affirmera clairement. Après tout, je lui rabâchais sans cesse être dotée d'un cerveau, Izana ne voyait donc aucun problème à ne me tenir au courant de rien.