Le soleil approchait de son zénith, mes bras toujours autour de son corps. Le temps s'écoulait lentement et pourtant, je me sentais patraque. Je la sentais bouger, sa tête contre mon cou. Son souffle se terminait sur mon visage alors que je caressais distraitement son dos. Mon esprit divaguait vers la fenêtre d'où la lumière émanait.
J'étais enfin pleinement réveillé. J'ignorais l'heure qu'il était désormais, mais cette nuit était à la fois la meilleure mais à la fois, la pire de ma vie. Maki s'était blottie contre moi toute la nuit mais, contre toute attente, j'en avais pleuré. Je me sentais tellement en sécurité que toutes mes barrières étaient tombées en sa présence. Son corps près du mien m'avait fait rompre quelque chose en moi, mes larmes ruisselants pendant qu'elle ronflait au creux de mon cou.
Ainsi, je sentais mes yeux être boursouflés contre mon gré. Je soufflais avant que je ne déplace Maki sur le côté. Reposant sa tête sur son oreiller, je laissais mon corps se réveiller. Mes mains sur mes genoux, j'étirai mon cou et mes épaules avant de me lever complètement.
Partant vers la fenêtre, je papillonnai des yeux face à tant de lumière. Ne contrôlant pas mon corps, je baillais avant de m'accouder à la vitre désormais ouverte. La légère brise fit s'élever mes cheveux blonds, chavirant davantage mon cœur. Le vent froid me fit rougir, mon nez me picotant. La rue s'agitait sous mon regard. Les habitants se ruaient vers le centre commercial, voire même directement dans le motel.
De mes mains liées entre elles, j'avais l'impression d'être un vieux daron qui observait attentivement ses voisins. Je souris à cette idée en imaginant que le daron que je serai ne serait pas seul. Je rêvais, perdant mes prunelles dans le ciel nuageux, d'une vie d'adulte avec quelqu'un à mes côtés. Ce n'était clairement pas mon genre d'imaginer une vie de famille, un véritable avenir, mais je ne savais pas... Actuellement je me sentais mélancolique.
Je soupirais, mon souffle s'évaporant dans l'air pollué de Shibuya. Mais alors que j'allais retourner auprès d'elle, mon regard fut accroché par quelque chose qui s'évadait de la gouttière. La vitre était assez grande pour que je me fraie un passage à travers, sans réfléchir, je commençais à gravir le mur de l'extérieur. Levant le bras assez haut, j'arrivai facilement à saisir le bout de papier qui devait sûrement être caché pour une bonne raison.
Je le tint fermement dans mon poing avant de m'immiscer de nouveau dans la chambre de Maki. Elle continuait de dormir paisiblement, les douze coups de midis retentissant dans l'avenue peuplée. M'asseyant sur le côté, je dépliai le papier. Je le lis rapidement avant de broyer le papier dans mon poing.
Une discussion s'imposait réellement entre Maki et moi, c'était d'une évidence sans pareil.
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