Mon sang tout entier affluait d'avantage. Je n'étais pas censé rire de la situation, mais je la trouvais assez ironique. Après tout, il était évident que ça ne pouvait qu'être que lui, l'organisateur de tout cela. On l'avait tous supposé, et vraisemblablement, cela s'est confirmé.
Mais même en entendant la voix de Maki s'élever, et la voir se tenir à mes côtés me fit bizarre. Sentir sa présence près de moi après toutes les révélations, je ne savais plus quoi en penser. Cependant, ce dont j'étais certain, c'était ce que j'éprouvais pour elle. Elle m'avait menti, oui. Elle m'avait trompé, oui. Elle m'avait ensorcelé, oui.
Mais malgré cela, je soufflais intérieurement. Qu'est-ce qui m'arrivait ? Je ne devais pas être faible mais pourtant... Face à elle, je n'étais que cela, faible. En revanche, l'accoup de l'arme dans mon dos ne me fit rien ressentir autre chose, qu'un énorme fou rire. Je ne savais pas ce qui me prenait, surtout en cet instant et ce qui le précédait, mais en le voyant essayer d'être aussi menaçant, je n'avais qu'une envie, c'était de lui rire au nez.
Les mains toujours fermement ancrées dans mes poches, je soufflais du nez, me retournant pour lui faire face. Je sentis le flingue reposer sur mon torse, avant que je n'amène mon visage près du sien, lui riant directement au nez, tel l'insolent que j'étais.
— Eh bah vas-y Kisaki, tire.
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J'avais quitté le corps d'Izana, désormais, j'étais aux côtés de Manjiro, le regard baissé. J'ignorais l'identité de celui qui avait tiré sur Izana, mais une chose était certaine désormais : au fond de moi, celui qui l'avait tué m'avait volé une partie de moi. Une fine partie de mon âme, et l'heure n'était plus aux larmes.
J'ai assez pleuré la mort de ceux que j'aimais. De plus, j'étais certaine qu'Izana aurait détesté savoir que je pleure pour lui. Il a toujours voulu faire en sorte de me voir forte, heureuse, et désormais, capable des plus beaux monts et merveilles. Ce n'était pas par son départ, que je n'allais pas suivre ce qu'il avait crée en moi.
Même si la douleur était béante, il me fallait vite la recouvrir en le vengeant. Ainsi, même si j'étais plus que mal à l'aise et désolée d'être aux côtés de Manjiro, je me tenais là, face un jeune homme portant une capuche sur son visage, un pistolet braqué sur Manjiro. J'avais très distinctement entendu son prénom, et malgré tout, un pincement au cœur me prit.
Tout avait pris sens. Il était plus qu'évident que le dénouement serait ce soir, ici, au beau milieu du quai appartenant au Kukima. YnF était parmi nous, et Izana l'a subi de sa vie. Je me devais de lui rendre hommage, de sauver le reste des êtres chers à mon cœur. Même si cela me coûtait ma propre vie, je devais arrêter mes lamentations et réussir la dernière tâche qu'Izana m'avait confié.
