Je ne voyais que des ombres. Les arbres bougeaient. Le vent se nichait dans mes vêtements. Et pourtant, plus rien ne se passait.
Tout était comme terminé. Révolutionné. Amélioré ou justement déchu. Plus rien ne me parvenait. Mes cinq sens n'étaient plus.
Tandis que j'essayais de m'acclimater à l'obscurité naissante, je ne percevais rien. Pas plus loin de le bout de mon nez. Ma vue ne mettait plus qu'inutile, et mon ouïe ne fonctionnait plus. J'avais l'impression d'être un pantin. Un pantin au service de qui en aurait besoin.
Malgré tout, je restais debout, ferme sur mes pieds. Je manquais de chanceler toutes les secondes qui s'écoulaient comme des minutes. Mes yeux ne renvoyaient aucune informations à mon cerveau. J'avais l'impression d'être aveugle, complètement dépendant de mes sens.
Mais c'était ce que nous étions. Dépendants. Dépendants les uns des autres. Déterminés par des causes qui sont elles-mêmes dues à des effets.
Mes mains tâtonnèrent le sol difficilement. Ce que je sentais s'insinuait en moi, me sonnant complètement. Mais le pire était que je n'arrivais pas à savoir si les gars allaient tout aussi biens.
Jonchant le sol les yeux clos et l'ouïe inutilisable, je touchais quelque chose. C'était gluant et chaud. Je m'interrogeais quelque seconde sur ce que c'était avant de l'amener à mon nez. Cela n'avait pas d'odeur. Ça ne sentait rien. Juste... Un parfum corporel assez bizarre. Je pestai contre moi de ne rien voir et rien entendre avant d'arpenter de nouveau les marches à l'aveuglette rien qu'avec mon toucher.
Et puis soudain, tout se stoppa.
Ma main toucha Kenchin.
Elle toucha son crâne.
Son crâne ensanglanté, baignant dans une marre de sang.
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