CHAPITRE 62 : JUSTE UN PEU D'AIDE

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Pour une fois, Hinata commençait à y voir un peu plus clair. Il lui semblait même qu'il commençait à ressentir quelque chose proche de l'espoir quand il pensait à son futur. C'était un sentiment très inhabituel alors il le remarquait, l'appréciait mais s'en méfiait tout de même un peu. Après tout, il était plutôt habitué aux déceptions.
Cet état d'esprit, Hinata le devait principalement à Amaya et Kenma. La veille au soir, la conversation s'était éternisée mais elle n'avait pas été aussi pénible qu'il n'avait pu l'imaginer – loin de là. Alors qu'il s'était attendu à ce qu'ils essaient de lui forcer la main, ils avaient tout simplement commencé par se renseigner tous ensemble sur la formation universitaire puisque Hinata manquait cruellement d'informations.
La formation s'étalerait donc sur deux ans, séparés en quatre semestre. Le premier semestre était un tronc commun principalement théorique tandis que les trois suivants portaient sur la spécialisation choisie – en l'occurrence, le volley – et à la théorie se mêleraient de la pratique et des stages.
Le trio avait longuement réfléchi mais il était vite apparu qu'il n'existait pas mille et une solutions. Il était évident que Hinata devrait trouver un travail en temps partiel mais ils avaient vite conclu qu'un temps partiel ne lui suffirait pas pour payer son loyer actuel tout en vivant dignement.
Kenma avait alors fait une proposition aussi surprenante que généreuse. Après un moment de silence, il avait proposé à Hinata de s'installer chez lui durant les deux années que durerait la formation. Il n'aurait ainsi pas de loyer complet à payer et il pourrait participer financièrement aux charges de l'appartement à la hauteur de ce qu'il gagnerait.
La proposition était tentante et Hinata avait envie de l'accepter mais il était conscient que cela demandait à Kenma de sacrifier en partie sa tranquillité, lui qui tenait tant à sa paix et sa solitude. Il avait donc conclu la conversation en remerciant à outrance ses deux amis et en particulier Kenma, avant de leur assurer qu'il y réfléchirait sérieusement.
Et le lendemain, en ce banal samedi où il devait tenir un café assez bondé, Hinata ne cessait d'y penser. Il avait envie de tenter cette formation. Il avait envie de faire quelque chose de nouveau, quelque chose qu'il aimait vraiment. Obtenir cet entretien était déjà inespéré et il se rendait compte qu'il n'avait aucune envie de laisser passer sa chance une nouvelle fois.
Dépendre de Kenma durant deux longues années n'était pas vraiment une perspective réjouissante, ni pour l'un, ni pour l'autre. Cependant Hinata ne pouvait qu'apprécier la générosité de cette offre et admettre que c'était une option plutôt confortable.
Il eut un petit sourire en réalisant qu'il se projetait déjà dans la formation alors qu'il n'avait même pas encore passé l'entretien, ce qui était plutôt stupide. Il n'avait aucune idée de ce qui l'attendait, pas plus qu'il ne savait quels types de profils étaient recherchés. Les possibilités d'échec étaient juste bien trop nombreuses pour être ignorées. Mais pour une fois, il n'était pas d'humeur à se laisser aller au défaitisme pour autant. Il voulait mettre toutes les chances de son côté et il savait pertinemment ce que cela voulait dire. Il l'avait réalisé dans la matinée et ne s'était pas repenché sur le sujet depuis. Pourtant, il était bel et bien déterminé à réussir cet entretien et c'est pour cette raison qu'il venait de se résoudre à se comporter comme un jeune homme sensé en contactant Kageyama.

*

Le bruit strident du sifflet résonna dans le gymnase et la voix tonitruante du coach retentit alors qu'il criait « Temps mort ! ». Les deux équipes trottinèrent jusqu'aux bancs et Kageyama se laissa tomber sur l'un d'eux, à bout de souffle. Il attrapa aussitôt sa gourde pour se désaltérer et jeta un œil à l'équipe adverse qui se faisait crier dessus par le coach. Ces temps-ci, les entraînements étaient intensifs et le coach était exigeant. L'approche du championnat stressait à peu près tout le monde et l'ambiance était assez tendue.
Aujourd'hui, en ce samedi ensoleillé que Kageyama aurait adoré passer dans un joli parc, l'équipe s'était séparée en deux groupes qui s'affrontaient inlassablement, sous les cris de leur coach qui avait toujours des défauts à souligner.

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