CHAPITRE 30 : AVEU

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Une fois encore, ce magasin était une impasse. Hinata sortit et soupira en regardant le ciel d'un gris particulièrement sombre. Il sentit la main qu'il tenait exercer une légère pression sur la sienne. Il baissa les yeux vers la petite personne qui l'accompagnait.

- T'as toujours pas d'idée tonton Shoyo ? demanda Akio en penchant un peu la tête.

Hinata ne put s'empêcher de sourire devant la bouille adorable du petit garçon.

- Non, toujours pas, répondit-il en levant une nouvelle fois la tête vers le ciel. Tu sais quoi ? On va faire une pause. Il va sûrement pleuvoir. On sera bien mieux au chaud dans un café pour prendre un bon goûter !

Une dizaine de minutes plus tard, Hinata et Akio avaient bravé la pluie et étaient à présent confortablement installés dans un café, devant des boissons chaudes et des parts de gâteau.
Hinata commençait à désespérer. Il s'était dit qu'aller faire les magasins avec Akio serait sympa et amusant mais il n'avait pas prévu d'y passer autant de temps et il voyait bien que le petit garçon commençait à fatiguer.
Ils avaient passé une bonne partie de l'après-midi dans les magasins et il ne trouvait toujours pas ce qu'il pourrait prendre pour l'anniversaire de Kageyama. Il avait d'abord bien évidemment pensé à trouver quelque chose en lien avec le volley, mais le jeune homme avait déjà un équipement haut de gamme à sa disposition.
Hinata s'était alors dirigé vers autre chose sans avoir d'idées précises et tout ce qu'il trouvait lui semblait trop cher, trop banal, trop personnel ou trop bas de gamme. Rien ne lui convenait et il commençait à perdre patience.

- Je peux faire un dessin pour l'anniversaire de Kageyama ? demanda soudainement Akio, qui jusque-là sirotait son chocolat chaud en silence.
- Oui, bien sûr, répondit Hinata, attendri. Ça lui fera très plaisir.
- T'as qu'à faire un dessin, toi aussi, dit le petit garçon comme si c'était une évidence.

Hinata ne put s'empêcher de rire devant une telle simplicité, une telle innocence.

- C'est une bonne idée mais les grandes personnes ne font pas vraiment ça.
- Pourquoi ?
- Généralement, on achète plutôt quelque chose.

Akio réfléchit un instant, les sourcils froncés.

- Mais un dessin personne peut l'acheter, personne peut avoir le même. C'est mieux !
- Tu as raison. Mais moi, je sais pas dessiner.
- Moi quand c'était l'anniversaire de mon copain je lui ai offert un bracelet que j'ai fabriqué ! Regarde, j'en ai fait un pour moi aussi.

Akio tendit son bras pour que Hinata puisse voir le bracelet à perles coloré qu'il portait autour du poignet. Il lui assura avec un grand sourire que c'était très joli.
Alors qu'il reconsidérait sans grande conviction la piste du bijou comme cadeau, une idée lui traversa l'esprit. Il se pencha vers Akio, une expression survoltée sur le visage qu'il avait du mal à contenir.

- Je viens d'avoir une idée. On finit de goûter, on va acheter du papier cadeau et on va chez moi, ok ? Il faut que je retrouve quelque chose et toi pendant ce temps, tu pourras faire ton dessin.

Akio hocha la tête, le regard empli de curiosité.

*

Hinata referma sa porte d'entrée, content d'être rentré chez lui. Il venait de ramener Akio auprès d'Amaya et s'était retrouvé à rentrer sous la pluie. Il avait évidemment oublié son parapluie et était trempé jusqu'aux os. Il enleva rapidement plusieurs couches de vêtements et alla prendre une serviette pour se sécher.
En sortant de la salle de bain, son regard se posa d'emblée sur le paquet emballé sur la table, juste à côté du dessin d'Akio. Il ne lui restait plus qu'à appeler Kageyama pour lui proposer de le voir. Par contre, il ne savait pas quoi lui proposer précisément. Venir au café ? Aller boire un verre ? Sortir dîner ? Il n'avait aucune idée de ce que préfèrerait Kageyama. Il ne savait même pas si ce dernier avait envie de le voir. Et il ne savait même pas ce dont lui avait envie.
Hinata s'assit sur son lit, son téléphone en main, la serviette posée sur sa tête. Il était de nouveau anxieux. Il était de nouveau perdu. Il avait l'impression que ces sentiments ne le quittaient plus et c'était épuisant. Il en avait marre. Et le seul moyen de faire disparaître son angoisse était probablement d'agir.
Pris par une impulsion, il appela Kageyama et porta son téléphone à l'oreille. Après un long moment, alors qu'il pensait qu'il ne décrocherait plus, sa voix retentit.

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