DERNIER SET

CHAPITRE 86 : DRAPEAU BLANC

- Ok, ça marche, je leur dis et on fait ça. On se rejoint directement chez moi. À tout à l'heure.

Hinata raccrocha son téléphone et se tourna vers Amaya et Kenma.

- Un ami de Tobio peut lui prêter une voiture, mais faut qu'on bouge maintenant, annonça-t-il. Il ramène son pote chez lui avec la voiture et il nous rejoint chez moi.
- Je préviens la voisine que je m'absente et on y va, dit aussitôt Amaya en se levant avec entrain.

Rapidement, la joyeuse troupe quitta l'immeuble et prit les transports jusqu'à arriver chez Hinata. Ils échangèrent différents commentaires sur le fait que c'était étrange de dire adieu à un nouvel endroit et se perdirent dans leurs souvenirs communs. Ce ne furent que les coups frappés à la porte un peu plus tard qui les sortirent de leur allée des souvenirs.
Hinata s'empressa d'aller ouvrir à Kageyama et, pris d'une certaine pudeur, se contenta de lui adresser un sourire rayonnant pour le saluer, que celui-ci lui rendit avec chaleur.

- Tobio ! s'exclama Amaya, qui semblait plus satisfaite que jamais. Ravie de te voir en de telles circonstances.
- Amaya, toujours un plaisir, répondit Kageyama en s'avançant vers elle.

Il se tourna alors vers Kenma et parut soudainement hésitant.

- Ko... Kenma, dit-il alors d'un ton solennel avec un bref signe de tête.
- ... Tobio.

Amaya et Hinata échangèrent un regard partageant leur exaspération mêlée d'amusement. Peut-être ces deux-là étaient-ils irrécupérables.

- Bravo pour hier soir, intervint alors Amaya, attirant l'attention de Kageyama. Tu as conclu la soirée avec une action imprévisible de haute volée... le genre qu'on attendait depuis des mois. Des félicitations s'imposent, dit-elle avec un sourire malicieux.

Hinata ne put réprimer lui-même un sourire. Elle était douée et se montrait parfois capable de subtilité, il devait l'admettre.

- Merci, répondit sobrement Kageyama, malgré un amusement évident.
- Je ne parlais pas du match, précisa-t-elle.
- ... J'avais compris.

Cette fois-ci, Hinata jeta à Amaya un regard exaspéré qui lui était destiné. Il faisait marche arrière. Elle était encore loin de maîtriser l'art du tact et de la subtilité.
Ils se mirent en action et à quatre paires de bras, eurent assez vite fait de débarrasser l'appartement et de charger la voiture. Bien qu'il n'y eût pas tant d'affaires que cela, c'était suffisant pour condamner les sièges arrière du véhicule. Assez rapidement, Hinata fit un calcul qui lui arracha un petit sourire sadique. Il croisa le regard d'Amaya et sut aussitôt qu'elle pensait à la même chose que lui.

- On pourra pas tous rentrer dans la voiture, il faudrait que deux d'entre nous prennent les transports pour aller chez Kenma, annonça-t-elle alors au petit groupe posté sur le trottoir, ouvrant les hostilités.
- Kenma, ce serait bien que tu ailles dans la voiture. On va chez toi après tout, t'as les clés et tu connais ton immeuble, ton appartement. C'est plus pratique, assura Hinata.
- Tobio, tu ferais mieux d'aller avec lui, enchaîna aussitôt Amaya. Ceux qui prennent la voiture vont arriver les premiers et je compte pas porter de trucs lourds. On va aussi éviter de surmener Shoyo et sa pauvre jambe. Toi, tu es un sportif fort et musclé. C'est dans les déménagements que les mecs comme toi révèlent toute leur utilité. Et puis, c'est la voiture de ton pote, tu vas quand même pas laisser quelqu'un d'autre la conduire.

Hinata regarda les visages de Kageyama et de Kenma se renfrogner comme s'ils n'étaient qu'une seule personne. L'un comme l'autre le fixait comme s'il les avait personnellement offensés. Prévisible, mais plutôt amusant.

- Je peux simplement laisser mes clés à Shoyo sinon, protesta alors Kenma.
- Non vraiment, vas-y, ce sera plus pratique. Je m'emmêle dans tes clés, j'oublie toujours ton code et ta porte d'entrée est dure à déverrouiller, je risque de trop galérer.