Chapitre 15 : "Très beaux cheveux"

137 8 0
                                    


         L'été continuait d'avancer et Louis était toujours collé à Snape qui se sentait à présent franchement coincé avec lui et ne savait plus vraiment comment s'en sortir sans provoquer de scandale. Mais à part ce détail, les vacances n'auraient pu être plus agréables. Les deux jours de pluie qui venaient de passer avaient été les bienvenus dans ce mois de juillet jusqu'alors chaud et sec qui avait mis à mal les jardins et éprouvé les plus âgés. Il n'y avait plus eu un seul signe des sorciers qui avaient attaqué Snape et Lupin au début des vacances et les aurors commençaient à se relâcher dans leurs recherches. 


       Tonks passa à Poudlard en début d'après-midi pour dire au revoir à Lupin : elle partait pendant deux semaines avec un groupe d'amies faire un road-trip aux Etats-Unis. 
—  Remus ! l'appela-t-elle en arrivant à hauteur du salon installé dans le parc. 
Lupin se retourna et afficha un grand sourire en la voyant. 
—  J'ai cru que allais partir sans me dire au revoir, lui reprocha-t-il. 
—  Jamais de la vie ! 
Elle s'assit sur ses genoux et l'embrassa en prenant son visage entre ses mains. 
—  Bonjour Tonks, salua McGonagall qui arriva juste à ce moment-là. 
—  Bonjour Minerva. 
—  Très beaux cheveux, commenta-t-elle bien qu'il était très peu probable que cela soit sincère. 
Tonks arborait des cheveux courts dressés sur sa tête d'un bleu turquoise. 
« Question de goût » pensa Snape en levant les yeux de son journal. Il croisa furtivement le regard de Lupin. Celui-ci avait fini par lui avouer un soir qu'il n'aimait pas tellement les goûts capillaires excentriques de sa copine, et même pas du tout. Il trouvait que cela faisait terriblement gamin et cette attitude ostentatoire ne lui plaisait pas. 
—  Je crois que Severus n'aime pas trop, chuchota Tonks amusée à l'oreille de Lupin en voyant son regard sceptique. 
—  Il vient tout juste d'arrêter de ne porter que du noir –ce qui restait tout de même un événement fort rare–, ne lui en demandons pas trop d'un coup, répondit Lupin avec un sourire. 
Tonks rit et embrassa de nouveau Lupin avant d'annoncer : 
—  Bon, je suis déjà en retard, je vais devoir y aller. 
—  Déjà ? déplora Lupin. Bon, passe un bon voyage, alors. 
—  Ça va être dur, deux semaines sans toi, dit-elle avec une petite moue triste. 
Lupin l'embrassa sur la joue. 
—  Tu n'es pas obligée de partir, dit-il d'un ton implorant. 
—  Remus... fit-elle désespérée. 
—  Je rigole. File avant que je ne t'enferme dans le château ! 
Il la fit se lever et elle l'embrassa une dernière fois avant de s'en aller. 


—  Tu vas pouvoir survivre sans elle ? demanda Snape d'un ton sarcastique une fois qu'elle se fut éloignée. 
Lupin lui jeta un regard réprobateur. 
—  Au pire, si elle te manque trop, ses cheveux sont tellement voyants qu'il te suffira de regarder vers l'horizon en direction des Etats-Unis pour la voir. 
—  Oh ! arrête, dit Lupin sans pouvoir retenir un sourire. 
—  C'est pas si mal, ce bleu, continua Snape, ça donne l'impression qu'elle a un boursouf en colère sur la tête. En tout cas c'est toujours mieux que le mélange rose et vert de la dernière fois.
—  Tu veux qu'on parle de ton copain ? répliqua Remus. 
Snape resta un instant silencieux, évaluant s'il valait le coup de continuer de se moquer de Tonks, puis finit par répondre : 
—  Je ne préfère pas. 
Lupin acquiesça d'un air entendu et Snape se remit à lire avec un air faussement mal à l'aise, ce qui fit rire Lupin. 
—  Vous êtes... commença McGonagall. 
Mais elle préféra ne pas finir sa phrase en voyant leurs deux regards de merlan frit se poser sur elle dans une expression faussement innocente et poussa un soupir désespéré en levant les yeux au ciel. Ils échangèrent un regard amusé et elle-même ne put retenir un petit sourire. 


***


        Cela faisait quelques jours que Tonks était partie en vacances et Snape et Lupin avaient passé presque tout leur temps ensemble, ce qui ne plaisait pas vraiment à Louis. Il avait cependant jusqu'à présent pris sur lui et n'avait fait aucune remarque. Mais en cette belle soirée d'été, Louis sentait de plus en plus la jalousie l'envahir. Tout le monde, c'est-à-dire Minerva McGonagall, Pomona Chourave, Horace Slughorn, Filius Flitwick, Rubeus Hagrid et Olympe Maxime qui venaient de rentrer de leurs vacances, Remus Lupin, Severus Snape et Louis était éparpillé autour de la grande table et des tables basses, sur les canapés, les fauteuils et les chaises dans le salon extérieur pour un apéritif. L'ambiance n'aurait pu être meilleure, tous parlaient avec animation, riaient, buvaient... Sauf un. 
       Lupin, Snape et Louis étaient assis tous les trois autour d'une table basse et Lupin et Snape parlaient avec animation de cinéma, débattant de quel film était le meilleur de François Truffaut, un réalisateur français de la Nouvelle Vague. Snape soutenait que c'était Les 400 coups et Lupin Jules et Jim. Mais, pris dans leur discussion, ils ne remarquèrent pas que Louis, lui, ne participait pas du tout au débat. Silencieux, il les regardait d'un air ennuyé, piochant régulièrement dans un bol de chips posé sur ses genoux. Il détestait quand Snape faisait cela : il commençait à parler de films ou d'autres domaines du genre et Lupin le suivait mais Louis se trouvait immédiatement exclu de leur discussion car il n'y connaissait pas grand chose. Il n'avait actuellement aucune idée de qui était ce François Truffaut et avait seulement reconnu le nom de Jeanne Moreau qui était apparu dans la discussion à un certain point. Et les maigres connaissances qu'il avait dans ce domaine ne lui auraient jamais permis de tenir une discussion passionnée même si elle avait porté sur un film qu'il aimait. 

Les loups ont des sentimentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant