Chapitre 17 : "Vous n'avez plus vingt ans"

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        Tonks était revenue de son voyage épuisée mais euphorique à l'idée de tout raconter à Lupin. Elle et ses amies avaient rencontré pendant leur voyage un autre groupe, des Hollandais, avec qui ils avaient fait un bout de chemin, ayant le même itinéraire. Elle parla avec animation d'un jeune homme de un an plus jeune qu'elle, un moldu qui venait de terminer ses études et qui allait venir vivre un an en Angleterre à la rentrée prochaine pour améliorer son anglais. Ce garçon s'appelait Acco, il était grand et fin avec des épaules musclées, sa peau couleur café presque imberbe. Ses cheveux coiffés en dreadlocks étaient la plupart du temps ramenés en une queue de cheval ; il avait fait des études en psychologie mais n'avait pas tout de suite envie de commencer à travailler dans ce milieu et avait donc décidé de partir un an sur l'île britannique. 
—  J'ai tellement hâte de te le présenter, Remus ! Dommage que les autres ne viennent pas. 


       Minerva McGonagall, Filius Flitwick, Pomona Chourave et Horace Slughorn –qui avait été récemment introduit à la petite équipe de cupidons–, assis dans des fauteuils juste à côté de la table où étaient installés Lupin et Tonks, ne perdaient pas une miette de leur discussion. Toujours très concernés par cette histoire d'amour qui refusait de démarrer entre leurs deux collègues, ils écoutaient avec une grande attention ce que disait Tonks, qui parlait en cet instant avec animation d'un jeune homme néerlandais du nom de Acco avec qui elle était devenue amie et qui allait passer un an en Angleterre. Ils étaient absolument ravis par ce qu'ils entendaient : de toute évidence, Tonks appréciait beaucoup ce garçon. Vraiment beaucoup. Et cela les arrangeait fort bien : ils n'avaient plus qu'à attendre qu'il vienne vivre près de Tonks et celle-ci, d'après la façon dont elle en parlait –qui aurait dû rendre Lupin jaloux, mais il ne faisait que la regarder d'un air poli en l'écoutant parler à toute vitesse–, lui tomberait rapidement dans les bras, « libérant » la place auprès de Lupin pour Snape, dont la relation avec Louis ne semblait pas vraiment représenter un obstacle. Bien que ce Acco présentait le désavantage de ne pas venir en Angleterre avant début septembre, il avait au moins le mérite de déjà connaître Tonks, contrairement au garçon que les quatre professeurs avaient récemment désigné pour leur plan : Charlie Weasley. Tonks et lui ne s'étaient jamais réellement parlé, seulement croisés de loin, et ils se seraient certainement très bien entendus ; Charlie Weasley n'avait qu'un an de moins qu'elle, tout comme ce Acco, et était comme elle quelqu'un d'assez excentrique qui aimait l'aventure. De plus, son amitié avec Hagrid leur aurait facilement permis de le faire venir à Poudlard un jour où Tonks l'était aussi, mais avec Acco dans les parages, il n'y avait plus besoin de se donner cette peine. 
C'est en tout cas ce sur quoi ils se mirent tous d'accord lorsqu'ils en parlèrent plus tard dans la journée, bien que Flitwick eut l'air un peu déçu ne plus avoir à jouer les cupidons. 


        De son côté, Snape ne faisait pas vraiment les efforts qu'il avait promis à Louis. En fait, il était même encore pire. Il était de plus en plus agacé par son compagnon et peinait à le cacher. Il ne le laissait plus être aussi démonstratif qu'au début de leur relation, ne se gênant parfois pas pour le repousser quand celui-ci venait se loger au creux de son épaule, prétextant d'avoir trop chaud ou mal au bras ; il ne passait plus aussi systématiquement son bras autour de ses épaules quand Louis entourait sa taille du sien et il s'endormait, ou le prétendait, généralement aussitôt après le sexe, coupant court aux espoirs de Louis d'avoir un moment de tendresse comme c'était le cas avant. 
       Snape n'arrivait plus à fournir les efforts qu'il consentait à céder à Louis auparavant, il n'arrivait plus à forcer son affection pour lui, il ne tolérait plus toutes ces choses qui l'avaient toujours ennuyé car il n'avait plus aucune envie d'être avec lui. Mais voir Lupin avec Tonks le rendait tellement jaloux –sans qu'il n'en ait réellement conscience, ou plutôt ne veuille se l'avouer– qu'il voulait garder Louis « sous le bras » pour lui aussi tenter de rendre Lupin jaloux. 
       Louis l'avait bien compris, que Snape ne l'aimait pas vraiment, et c'est pourquoi il n'osait se rebeller face au comportement franchement désagréable du Serpentard avec lui : il savait que s'il devenait trop embêtant pour Snape, celui-ci le quitterait. Et, bien que Louis soit blessé par l'attitude de Snape, il ne pouvait cependant se résoudre à se séparer de lui. Si Snape ne l'aimait pas, lui aimait Snape, et même si c'était moins bien qu'avant, il ne pouvait faire autrement que de tout faire pour le garder près de lui. 

Les loups ont des sentimentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant