Chapitre 13 : "Je m'appelle Louis, et toi ?"

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        Si Lupin et Snape avaient d'abord cru que le loup-garou n'aurait aucune séquelle de l'attaque qu'ils avaient subie, ils s'étaient rapidement rendus compte que ça n'était malheureusement pas le cas. Le sortilège qui l'avait atteint manquait de puissance et de précision dans l'exécution, mais il n'en restait pas moins qu'il était censé être mortel et en réchapper sans subir la moindre conséquence aurait relevé du miracle. Ainsi Lupin se retrouva dans l'incapacité de faire le moindre mouvement : il ressentait dans chacun de ses muscles jusqu'au plus reculé une douleur si forte qu'il crut au début qu'ils étaient déchirés. Heureusement, il n'était pas en si mauvais état, il subissait plutôt une forme extrême de courbatures suite à la violence du sortilège qui avait ébranlé son corps. Et, encore plus heureusement, il se trouvait que son colocataire était un potionniste hors pair. Snape lui prépara une potion qui rendit la douleur plus supportable. Mais Lupin resta tout de même alité trois jours entiers. 
La potion préparée par Snape était complexe et lourde à intégrer pour l'organisme, Lupin passa donc le plus clair de ces trois jours à dormir. 


       Pendant ce temps-là, les recherches menées par les aurors pour comprendre ce qu'il s'était passé la nuit de l'attaque et qui étaient ces sorciers ne progressaient pas vraiment. Le principal suspect était bien sûr le mangemort qui avait échappé à la vigilance du ministère, Kyle Davies. Mais l'on n'avait trouvé aucune trace de lui nulle part, pas la moindre piste pour orienter leurs recherches, et Snape affirmait ne pas l'avoir vu parmi les assaillants. Quant à l'identité des quatre autres, elle restait un mystère total. Et Snape, qui passait à présent ses journées entre la chambre de Lupin et son bureau qui était devenu le QG des aurors, était tout à fait incapable de les aider. Aucun nom possible ne lui venait en tête et sa description de ceux dont il se rappelait le visage ne les aidait pas. Le seul qui présentait une ressemblance avec quelqu'un de connu était le grand blond. Sa description correspondait à un homme du nom de Braceus Fawley qui avait été un haut fonctionnaire du ministère. Mais cet homme était mort depuis de nombreuses années. 
La « cellule de crise » qui avait été aménagée dans le bureau de Snape finit donc par être dissoute au bout d'une petite semaine et les aurors quittèrent Poudlard. La question d'une garde rapprochée fut évoquée mais Snape refusa catégoriquement qu'on le suive en permanence et l'idée fut abandonnée devant son obstination. 


        Le soir-même, Lupin étant de nouveau sur pieds, lui et Snape décidèrent d'aller s'amuser un peu en ville malgré les nombreuses mises en garde de McGonagall. Lupin se sentit un peu coupable de prendre si peu en compte ses avertissements et d'ignorer les risques, mais il avait si vite repris goût à cette vie pleine de sorties qu'il ne put résister. 
       Snape, lui, n'avait pas réellement envie de sortir, bien que ce soit lui qui ait proposé d'aller en ville. Il avait beau avoir énormément changé ces derniers temps, il restait assez casanier et cette semaine sans une seule seconde tranquille avait mis à rude épreuve ses ressources sociales. En réalité, il ne savait pas vraiment pourquoi il avait proposé de sortir. C'était un peu sorti malgré lui, comme un réflexe. Il ne fut forcément pas très joyeux ce soir-là, regrettant rapidement de ne pas être tranquillement chez lui et déjà fatigué par la musique bien trop forte qui résonnait désagréablement à ses oreilles. Et son humeur ne s'améliora pas quand il vit Tonks entrer dans le bar et se précipiter vers eux avec un grand sourire. Elle sauta dans les bras de Lupin et l'embrassa tendrement. Ne se lâchant plus, ils se regardaient tous les deux dans les yeux en souriant bêtement. Tout près l'un de l'autre, ils se parlaient à voix basse mais le peu de niaiseries que Snape entendit suffit à le dégouter. Levant les yeux au ciel, il prit son verre vide et alla s'asseoir au comptoir pour se resservir un gin tonic. 


        Affichant clairement un air ennuyé, appuyé sur une main, Snape jouait mollement avec la rondelle de citron qui flottait dans son verre depuis de longues minutes déjà, se demandant ce qu'il attendait pour partir. Lupin finit par réapparaitre avec Tonks greffée à lui mais devant la froideur du Serpentard qui daignait à peine lui répondre, il finit par s'en aller. 
« Qu'est-ce qu'il t'arrive, Sev' ? 
—  Rien, répondit Snape d'un ton sec après avoir poussé un soupir agacé. 
—  Bon, je te laisse te morfondre tout seul alors. On va danser, Tonks ? 
Sur ce, Lupin entraîna Tonks vers la piste de danse, laissant Snape seul face à son verre, plus amer que jamais. 

Les loups ont des sentimentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant