Épisode 3 : Les Tâches Quotidiennes

19 1 0
                                    

18 Février 1190.

Robin s'affaire à organiser son camp pendant que Petit Jean l'observe sans rien dire depuis près d'une heure.

- Robin, agacé : Ça va, ça t'fatigue pas trop de rien faire ?

- Petit Jean, qui ne comprend visiblement pas le second degré : Ah non ça va ...

- Robin : Nan mais sérieusement, tu veux pas t'bouger un peu !

- Petit Jean, sceptique : Bah t'a l'air de bien t'en sortir là, non ?!

Robin fixe Petit Jean avec de grands yeux.

- Robin : Nan mais, tu sais, y a plein de qu'tu peux faire pour m'AIDER !

- Petit Jean : Ah t'as besoin d'aide ? Bah fallait le dire !

***

Robin chercha désespérément quelque chose que Petit Jean serait capable de faire.

- Robin : Bon ! Bah je sais pas ... t'as qu'à préparer le repas.

- Petit Jean : Je voudrais bien mais il y a pas de feu ...

- Robin : Alors allume un feu !

- Petit Jean : Je voudrais bien mais ... je sais pas allumer un feu ...

- Robin, énervé : Tu sais faire quoi exactement !

Petit Jean s'appliqua à trouver une réponse à cette question pendant plusieurs minutes

- Petit Jean, enthousiaste : Si tu veux ... Je peux refaire les lits !

- Robin, soupirant : On dort sur d'la paille, on a même pas de couverture ... tu peux m'expliquer c'que tu comptes refaire exactement ?

- Petit Jean : Ah j'avais pas pensé à ça ...

Robin s'assit en face de Petit Jean. Il a de la peine pour lui.

- Robin, marmonnant : Tu penses jamais à grand chose j'ai l'impression ...

***

Cette conversation dure depuis un peu trop longtemps au goût de Robin. Il a prit du retard sur ses tâches et, à son désespoir, ils ont même raté l'heure du repas.

- Robin, blasé : Sinon ... tu peux ... aller r'lever mes pièges ...

- Petit Jean : Tes pièges ... à oiseau ?

- Robin : Ou... Non ! Bah non mes pièges à ours !

Petit Jean le regarde, horrifié.

- Robin, soupirant : Mais évidemment mes pièges à oiseaux !

- Petit Jean : Moi j'aime pas bien ça ...

- Robin : Quoi encore ?!

- Petit Jean : Voir des p'tits animaux morts, ça me fait pleurer.

- Robin : Quand ils se retrouvent dans ton assiette t'es bien content de les avoir les p'tits animaux morts j'te signale !! Bon, tu sais quoi ? On va rester sur ton idée d'base, si ça te fait plaisir, tu peux aller à l'auberge, demander des couvertures. "De vraies couvertures", pensa-t-il.

- Petit Jean, en se levant : Ah ça c'est dans mes cordes !

Il commença à marcher en direction de la forêt avant de se retourner vers Robin.

- Petit Jean : Rappelle-moi juste ... Nottingham, c'est par où ?

Robin soupire.

***

- Nottingham, Village -

Petit jean déambulait dans les rues de la ville en cherchant l'auberge. Arrivé sur le seuil de la porte, il frappe.

- Aubergiste, voyant Petit Jean pousser la porte : Entrez, entrez mon brave !

- Petit Jean, timidement : Euh, bonjour Monsieur ...

- Aubergiste, enthousiaste à l'idée de pouvoir parler à quelqu'un d'autre qu'à lui-même : Bonjour ! Alors dites-moi : qu'est c'est qu'c'est qui vous faut ?

- Petit Jean, presque en chuchotant : Il me faudrait deux couvertures si vous plait.

- Aubergiste : Vous pouvez parler plus fort savez, j'vais pas vous bouffer !

- Petit Jean, après une grande inspiration : Ce s'rait pour savoir, si vous pouviez nous faire don de deux couvertures, à mon ami et moi.

L'aubergiste tente de regarder derrière Petit Jean.

- Aubergiste : Mais vous êtes seul ? Eh puis vous v'nez d'où comme ça ? Z'êtes pas du coin vous ? D'vez vivre dans un bien sale endroit pour venir mendier du linge ici !

- Petit Jean : On vie dans, dans la forêt

- Aubergiste : "Dirait bien qu'j'suis tombé sur un illuminé, ou plutôt un bon pigeon !", pensa l'homme. D'accord, j'vous demande pas pourquoi, ça n'intéresse pas, écoutez, moi je veux bien vous faire de ce que vous voulez seulement ... Il faut payer !

Petit Jean, sans hésiter, sort de sa poche une petite bourse remplie de pièces.

- Aubergiste, émerveillé par la quantité d'argent que lui présente Petit Jean : Eh bah voilà !

L'aubergiste prend le contenu entier de la bourse et tend deux couvertures à Petit Jean.

***

- Forêt de Sherwood, Camp de Robin des Bois -

Près de deux heures après son départ, Petit Jean revint tout content, avec ses couvertures.

- Robin : Eh bien ! T'en as mis un temps ! Bon j'vais pas m'plaindre maintenant qu'tu fais quelqu'chose !

- Petit Jean : Elles sont drôlement douces, mais elles ont coûté drôlement cher !

- Robin, inquiet : Comment ça ?

- Petit Jean : Il a pris toutes les pièces de ma bourse, et il y en avait un sacré paquet ... j'me demande s' il m'aurait pas un peu arnaqué d'ailleurs !

- Robin : Et c'est maintenant que tu te poses la question ! Eh puis quand tu as une bourse rempli de pièces toi ?!

- Petit Jean, étonné que Robin lui pose cette question, tant la réponse lui semble évidente : Bah, je les ai piquées dans celles de la dernière fois !

L'humeur de Robin changea en une fraction de seconde.

- Robin : J'espère que j'ai mal compris ? Les pièces qu'on a volées ?

- Petit Jean : Bah, oui ...

- Robin : J't'ai dis qu'on devait en faire quoi de ces pièces ?

- Petit Jean : Je crois que t'avais dit un truc du genre : redonner, paysans, jesaisplusquoi ...

- Robin : Voilà ! On doit les redistribuer aux plus pauvres ! Nous on en a pas besoin d'cet argent...

- Petit Jean, lui coupant la parole : Par contre on avait vachement besoin de couverture parce que la nuit on s'les gèle ! Et pis ... l'aubergiste on peut p'être dire que c'est un plus pauvre, nan ?

De désespoir, Robin se laisse tomber dans l'herbe. D'un certain point de vue, Petit Jean n'a pas tout à fait tort; Mais la simple idée que cet abruti est pu dépenser autant de pognon dans des COUVERTURES lui donne des envies de meurtre ! 

Sherwood 🏹 - Chapitre IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant