[Mon esprit divague.]
Je suis entièrement nue, assise dans l'amphithéâtre. Autour de moi, une trentaine de personnes – des étudiants comme moi – sont assises. Eux ne sont que des hommes et ils ne sont pas nus. Ils me regardent me lever et me diriger vers le centre de l'estrade. Je m'assieds sur le bureau, face à eux, j'écarte doucement les jambes. Juste un peu. Juste assez pour que ma main puisse glisser avec aisance entre mes cuisses et remonter lentement. Des bruits de papiers froissés, de sacs qu'on ferme, de personnes qui se lèvent et de portes qui s'ouvrent me sortent de mes pensées. Il est onze heures cinquante, je suis assise dans l'amphi, habillée, le cours est fini et c'était le dernier de la matinée.
Je ne sais pas pourquoi, mais aujourd'hui je ne pense qu'au sexe. J'ai envie de faire l'amour. Je suis terriblement excitée. Je n'ai pas réussi à suivre un seul cours ce matin. Je regarde l'heure, puis mon planning du jour. Le mardi midi, ma pause déjeuner dure une heure trente, ma résidence étudiante se trouve bien plus loin que le quartier universitaire. Un aller-retour, même en marchant vite, ne me laisserait qu'une trentaine de minutes pour relâcher la pression, me faire plaisir et tenter de retrouver mes esprits. J'envoie un message à ma colocataire : « J'ai besoin de la chambre ce midi, c'est bon pour toi ? » Je me mets en route sans attendre, quelques minutes plus tard, je reçois la réponse de Lucie : « Aucun souci ! Au fait, au cas où l'on ne se croise pas, n'oublie pas que je pars ce week-end. »
« Oui, c'est vrai », pensé-je. J'avais oublié qu'elle partait vendredi soir. Tant mieux. Je me réjouis déjà de pouvoir passer un week-end sans avoir à partager ma chambre. Ma coloc s'avère sympa dans le sens où elle est réglo et propre. Sommes-nous amies ? Je ne pense pas, même si l'on s'estime chanceuse de s'être trouvée.
*
En passant devant le café, où je me réfugie dès qu'elle a besoin de la chambre, je salue Tom par la fenêtre. Cette fois-ci, c'est moi qui ai rendez-vous avec un orgasme, hors de question de m'arrêter. Célibataire et sans plan cul régulier, quand j'ai envie de sexe autrement qu'en solitaire, j'opte pour le coup d'un soir. J'aime boire un verre, me faire draguer – ou l'inverse – et me laisser porter par la soirée. Pour l'instant, ça sera mon lit, un disque et mon vibro préféré.
Notre vaste campus propose de nombreux espaces communs et les chambres se distinguent par leurs diversités. La mienne est prévue pour deux et possède sa propre salle de bain. Certains bénéficient du luxe de vivre dans une chambre tout équipée, rien que pour eux. Mais, beaucoup doivent la partager en plus des douches. Cette résidence, qu'on nomme parfois campus, ressemble à une auberge de jeunesse réservée aux sédentaires. Je suis donc heureuse, d'autant plus que Lucie m'a annoncée il y a quelques jours, que sa candidature avait été retenue pour un stage de huit mois, à l'étranger. Elle voulait sous-louer l'appartement et j'ai sauté sur l'occasion. Le loyer que je lui ai proposé ne comblait pas ses attentes, mais elle a accepté. Je paierai la moitié de son loyer, tout restera en ordre avec notre propriétaire, elle n'aura pas besoin de déménager ses affaires et elle pourra revenir quand elle veut pour les vacances. Dès début octobre, je rejoindrais le club fermé des solitaires.
L'ascenseur arrive, les portes s'ouvrent sur une cabine vide et j'appuie sur le bouton du huitième étage avec une certaine impatience. Il m'arrive régulièrement de vivre des périodes où ma libido est en roue libre. Aujourd'hui, je dois dire que c'est arrivé un peu sans prévenir. Je me regarde dans le miroir et je ne peux m'empêcher de glisser ma main entre mes jambes. Je la pose à plat par-dessus ma culotte, tout en appuyant fermement sans la déplacer. Puis, je resserre mes cuisses et mes fesses bougent pendant que mes muscles se contractent contre ma main, toujours immobile. Je vois mon regard qui s'assombrit, ma bouche qui s'entrouvre, mon corps qui ondule. Les portes s'ouvrent déjà et me sortent de ma bulle de plaisir.
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Folie toujours
Romance"Si tu tombes, je tombe." Alex la trouve belle et sauvage, ses seins sont même sublimes. Loïs le découvre beau et mystérieux, aux mains assurément magiques. Leur vie s'entrelace depuis longtemps, pourtant c'est un jour de septembre, dans la chambre...