[Mais avec l'imagination.]
Je n'aime pas ressentir ça. Non, je déteste éprouver ça. L'angoisse. Je n'ai pas l'habitude, pas pour ce genre de chose, pas quand il s'agit de boulot. Seulement, j'ai beau avoir préparé cette soirée avec minutie, j'ai beau m'être exercée à tracer des lettres, des mots et même des phrases avec la nouvelle typographie que j'ai imaginée, je n'y peux rien, j'angoisse. Pour la quatrième fois, je vérifie que ma tablette graphique est fonctionnelle.
— Tu ne vas pas t'enfuir quand même ?
Et maintenant, en plus d'être angoissée, je suis profondément vexée. Comment Renaud peut-il penser que je pourrais le laisser tomber maintenant ? À moins qu'il angoisse, lui aussi.
— C'est cool, intervient Alex, on va simplement rester là, tous les deux dans l'espace salon. Tu dessines, tu écoutes la musique, tu peux même boire une bière ou deux...
— Pas plus ! lance Renaud depuis l'autre côté de la pièce. Et vous n'allez pas prendre l'air ou je ne sais quelle autre excuse sexuelle.
— ... tu vas t'amuser, termine Alex doucement.
— Pendant que toi, tu vas poser tes mains sur le corps de toutes les midinettes qui voudront se faire tatouer simplement pour t'approcher ?
— Midinettes ? se moque-t-il.
— Oui, midinettes !
— Je vois, dit-il en plissant les yeux.
— En particulier avec toi, oui.
— Je t'aime.
— Si tu crois que ça aide.
La soirée commence tranquillement par un apéro. Renaud papillonne, il a rapidement oublié ses angoisses et à présent, il est à l'aise et il est tout simplement heureux. Je suis ravie de l'aider, seulement je viens de recevoir un message de Quentin, qui lui ne m'aide pas vraiment : « Présente mes excuses à Renaud, je ne pourrais pas venir ce soir. Petit exercice pour toi : ajouter cinq contacts à ton réseau professionnel. Je vérifierais tes réseaux sociaux. Bonne soirée. »
Alex qui était en train de lire ce message repose mon téléphone, l'air apaisé.
— Pourquoi est-ce que tu sembles soulagé ?
— Oublie ça et amuse-toi.
— Midinettes !
— Tu sais quoi, je te lance un défi, moi aussi.
— T'es sérieux ?
— Je te défie d'être au moins aussi audacieuse que la première fois que je t'ai vue.
— Excitée, nue et avec un vibro ? Aucun souci, laisse-moi deux minutes.
— Non, pas la première fois où je t'ai vraiment rencontrée, Loïs. Je te parle de la première où je t'ai vue.
— La première fois que je t'ai vu, Alex, c'était dans le couloir devant ma chambre. Tu étais terriblement beau, tu venais surement de baiser, tes cheveux étaient décoiffés et tu remettais ton t-shirt en sortant. J'ai pu entrevoir ton corps, je me souviens bien de ce détail. J'ai remarqué la tache que tu as juste sur les côtes, j'ai eu envie de la caresser. Tu t'es retourné et tu as sursauté en m'apercevant.
— Oui et tu as éclaté de rire. Je m'en souviens aussi, mais je ne te parle pas de ce jour-là. La première fois que je t'ai vue, Loïs, tu étais avec Emma dans mon ancienne école.
— Quand ? Tu ne me l'as jamais dit.
— Il y a deux ans. J'ai compris que c'était toi beaucoup plus tard, quand je t'ai revu avec Emma dans le bar.
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Folie toujours
Romance"Si tu tombes, je tombe." Alex la trouve belle et sauvage, ses seins sont même sublimes. Loïs le découvre beau et mystérieux, aux mains assurément magiques. Leur vie s'entrelace depuis longtemps, pourtant c'est un jour de septembre, dans la chambre...