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[Nous.]

Sentir son torse se soulever au rythme de sa respiration, entendre son cœur faire écho au mien, humer son odeur. Je suis blottie contre son dos, la tête enfouie dans sa nuque chaude, nos jambes emmêlées et nos mains enlacées. Je l'embrasse dans le cou, non pas pour le réveiller, mais juste par envie. Et aussi parce que je le peux. Il se retourne doucement et il piège mes lèvres avec délice.

— Bonjour, Amour.

— Bonjour, Alex.

Il me pince le téton avec délicatesse.

— Hum, à quoi joues-tu, Alex ?

— Tu souris au réveil, Loïs. Je m'assurais juste d'être bien réveillé.

— C'est toujours toi que tu dois pincer.

Il recommence, plus fort.

— Tu es sûre ? dit-il en me mordillant.

— Non, tu as sans doute raison, dis-je en me laissant glisser sous lui.

Nous sortons de chez moi dans le seul but d'aller prendre le petit-déjeuner chez lui. 

*

Lovée dans sa baignoire, Alex cuisine des crêpes. L'eau devenue tiède, j'enfile sa chemise.

— Je ne t'ai jamais vu porter de chemise, Alex.

J'adore embrasser le creux de sa nuque, tout en l'enlaçant par-derrière.

— Comment te sens-tu ce matin, Amour ?

Je ne peux m'empêcher de lui sourire en entendant ces mots. Tous ces mots.

— Heureuse, amoureuse et chez moi.

— Et toi, Elya Roxel, comment te sens-tu ?

— Hum, fait-il en plissant les yeux. Amoureux, chez moi et en mouvement.

— Et comment est-ce que toi, tu vas ?

— N'arrête pas de me poser la question, Loïs.

— Je te le promets.

Il roule une crêpe qu'il m'offre à goûter.

— Hum, savoureux.

— Ce ne sont que des crêpes.

— Des crêpes délicieuses. Tes mains sont tout simplement magiques.

— Je me demande bien comment tu t'es nourrie pendant tout ce temps.

— Régime liquide pendant quelques semaines à base de chocolat chaud et de bière. Puis, j'ai mangé des chouquettes. Beaucoup. Des tonnes. Et avec les garçons, on connait à présent tous les livreurs du coin. Enfin, Emma est rentrée.

— Je vais t'apprendre, dit-il comme une résolution.

— J'ai déjà entendu ces mots, Alex.

Et c'est le cas, il a prononcé ces mêmes mots la première fois qu'il a cuisiné devant moi.

— Maintenant, dit-il en me tendant la louche.

*

Nous passons notre samedi matin à confectionner des crêpes. Nous avons vidé le saladier rempli de la pâte qu'il avait faite et nous avons recommencé à zéro, pour que je puisse la préparer moi-même. Nous disposons à présent de plusieurs assiettes remplies de petites montagnes de galettes.

— Que fait-on quand on a trop de crêpes ?

— On partage, affirme-t-il en s'emparant de son téléphone.

Folie toujoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant