51

102 14 0
                                    

[Je déambule.]

Sa bouche mordille mes seins, alors que sa main glisse entre mes jambes. Je sens ses doigts écarter mes lèvres et me caresser délicatement. Il saisit un objet lourd et froid qu'il insère en moi. Je frémis et me laisse envahir par une douce incandescence. Sa bouche glisse sur ma peau, remonte dans mon cou. Il s'approche de mon oreille pour me susurrer...

— Réveille-toi ! crie quelqu'un au loin.

Je me réveille en sursaut lorsque je tombe du lit. Je suis en sueur et essoufflée. J'essaie de reprendre mes esprits, de calmer ma frustration et de m'extraire de ce rêve. Je bondis une deuxième fois quand je vois Renaud, assis près de l'entrée, autour de la table qui me fait office de bureau. Il est en train de travailler.

— Ne refais plus jamais ça ! dis-je énervée.

— C'est que ça devenait gênant, ma belle. Tu sais que tu te..., aïe !

Je m'apprête à lui lancer un second coussin, mais il détale en riant. Je me lève encore plus difficilement que d'habitude. Je regarde l'heure et je le maudis intérieurement. C'est indécent de se réveiller aussi tôt.

— On a du boulot, dépêche-toi !

Depuis que je lui ai donné la charte graphique que j'ai faite pour lui, Ancrage Studio, il est motivé comme jamais. Il vient chez moi tous les jours pour bosser sur son projet de création d'un studio de photographies et pour développer son salon de tatouages. Il n'a pas besoin de moi, mais cela le rassure.

De mon côté, je travaille sur l'identité de mon entreprise. Je garde encore pour moi le nom que j'ai choisi et ça le rend dingue, mais il se retient et ne fouille pas mes affaires.

— Je vais prendre une douche.

— Je me doute bien, dit-il avec malice. Mets la musique, je ne veux plus jamais t'entendre gémir.

Je place un disque et je pars dans la salle de bain. Il a raison, j'ai besoin de me faire plaisir avant de pouvoir travailler. Je dois sortir ces images érotiques de ma tête. Depuis mon dérapage l'autre soir dans le bar avec Alex, je suis constamment excitée. Je ne pense qu'au sexe, devrais-je dire au sien.

Dès que je ferme les yeux, je vois sa bouche qui me dévore, ses mains qui me touchent. Les nuits sont les plus difficiles à gérer. Je passe mon temps à me caresser, mais rien ne me satisfais. Je me concentre le plus possible sur le travail, mais mon esprit divague facilement. Là encore, alors que je trace des lignes sur un papier, je m'imagine dessiner sur son corps nu.

Je pose mon crayon. Je décrète que j'ai besoin d'une pause. Je pars en laissant Renaud seul chez moi.

*

Tout le monde s'en rend bien compte tellement mon corps me trahit. Emma et Renaud aiguisent leur complicité à mes dépens sur ce sujet. Même Alex l'a capté.

La première fois, il est assis au bar.

Je rentre des courses. Je pousse la porte avec mes sacs à bout de bras, quand je le vois de dos, je m'arrête et mes yeux s'aventurent sur le galbe de ses fesses. Je m'imagine laisser glisser ma main le long de son dos, puis l'insérer doucement sous son pantalon et les serrer fermement. Je sors de mon fantasme lorsque José me jette un torchon et une éponge dessus.

— Tiens pour nettoyer !

— Quoi ? dis-je sans comprendre.

— Les œufs !

Je baisse les yeux, je viens d'échapper mon sac et la boîte d'œufs s'est répandue au sol. Dans le miroir, Alex me lance un regard amusé.

La deuxième fois, Alex donnait un coup de main à José, derrière le comptoir.

Folie toujoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant