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[Mon cœur.]

Ce n'est qu'en fin de semaine que la nouvelle tombe. Quentin est chez moi quand j'apprends l'info.

— Alors ? dit-il quand je raccroche.

— Ils ont refusé ma proposition.

— Je suis désolé, Loïs, dit-il très sincèrement. Est-ce qu'ils t'ont dit pourquoi ?

— Ils préfèrent diviser par étage pour faciliter les démarches et l'aménagement.

— Bien.

— Bien ?

Je viens d'apprendre que tout ce pour quoi je bosse depuis un an s'effondre et j'ai le droit à un bien ? Je ne sais pas encore ce que je ressens, mais ça ne ressemble pas du tout à un bien.

— Appelle Emma, on va retravailler sur ton plan.

— Tu n'as pas bien saisi, ils ont refusé, Quentin.

— Tu vas juste devoir t'ajuster un peu, il n'y a pas qu'un seul chemin, OK ? m'encourage-t-il. Allez, prend ton téléphone.

Nous avons passé la soirée à refaire mon plan et nous l'avons envoyé par courriel le soir même. Je suis de nouveau plongée dans cet état d'attente, qui s'ajoute à ma déception. Je commence vraiment à tourner en rond. Si j'ai appris une chose ces derniers mois, c'est que je hais faire du sur place.

Emma s'est mise en tête de me changer les idées. Elle a organisé une soirée fléchette et elle déambule dans mon appartement avec en beaucoup trop d'entrain à mon goût.

— Allez, ma belle, motive-toi ! Depuis quand tu ne portes pas de lingerie sexy ? dit-elle en me regardant me déshabiller.

Elle me lance un body et un short que je passe dans la foulée. Je la laisse mettre de l'ordre dans mes cheveux.

— C'est quand même désespérant de voir que tes cheveux se coiffent tout seuls, dit-elle en déplaçant quelques mèches. Tu as déjà porté autre chose qu'un carré flou ?

— Un carré pas flou ?

— Tu vas changer d'attitude quand même tout à l'heure, rassure-moi ?

*

Emma et Ben gardent la zone près du jeu de fléchettes, de peur qu'on nous la prenne. Renaud arrive et je m'échappe pour l'intercepter à l'entrée du bar.

— Sors-moi de là, maintenant.

— Oh, non, ma belle. J'adore jouer aux fléchettes avec toi, c'est toujours très...

— Douloureux ? dis-je en touchant mon épaule qui porte encore une cicatrice.

— C'est juste le métier qui rentre, mais depuis, je me suis entraîné avec José. Je suis sûre que je vais réussir cette fois-ci, dit-il en tapotant ma tête.

— En revanche, je pourrais viser autre chose moi, dis-je en regardant son entrejambe.

— Je vois. Alors premièrement, je te remercie de ne pas avoir tapoté mes parties intimes en me disant ça. Je sais que ça a dû te demander un effort colossal.

— Pas vraiment, non.

— Deuxièmement, tu es en beauté ce soir, dit-il en avisant mes seins.

Je lui écrase le pied, il grimace.

— Maël a prévu de venir ?

— Non.

— Quentin, alors ?

Folie toujoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant