Miami Hospital, 18h28.
Alaë.
Je viens de laisser Dean avec son démineur. Il m'y a emmené pour que je puisse enfin récupérer ma voiture. Elle sent toujours le neuf et rien n'y manque. Dans la boîte à gant se trouve toujours l'arme que m'a offerte Bradley. Si j'avais su que l'accident était un piège, je serais descendue armée. Malheureusement, je suis tellement stupide que ça ne m'a même pas traversé l'esprit. Parfois, j'ai tendance à oublier que je suis une Anderson et que beaucoup sont capables de commettre les pires atrocités pour atteindre Dean.
Le parking de l'hôpital est blindé, je tourne en rond entre les trois étages du sous terrain depuis 20 minutes. Enfin, je suis une dame qui semble se diriger vers son véhicule pour quitter le bâtiment et lui prends sa place.
Mes mains sont moites sur mon volant à l'idée de le revoir. J'ai apporté des sushis pour notre repas de ce soir. Je ne savais pas si Adan aimait ça alors j'en ai pris plusieurs sortes et j'ai aussi commandé des plats plus « américains » au cas où il ne mange pas de poisson cru. J'ai assez de spécialités pour nourrir tout l'hôpital, mais je ne voulais pas qu'il ait l'estomac vide, je suis sûre qu'au moins une sorte de nourriture lui plaira parmi tout le choix. Je monte à reculons les six étages qui me séparent de mon petit-ami puis avance dans son couloir.
Devant sa porte, je marque une pause pour inspirer profondément. Il n'a pas arrêté de demander à Charles pourquoi je l'ignorais, le problème, c'est que je faisais pareil avec mon meilleur-ami. Et puis hier soir, au détour d'une rue, je me suis retrouvée par hasard en bas de la collocation. Je ne sais pas pourquoi je suis descendue de mon véhicule, je crois que j'avais besoin d'Adan sans l'avoir lui physiquement. C'est étrange cette sensation de manque couplée à celle du besoin. J'ai donc toqué doucement à la porte de Bradley qui m'a laissé passer la nuit dans la chambre de mon petit-ami sans me déranger. Il n'a pas posé de questions non plus.
Quand je me suis réveillée ce matin, il avait préparé le petit-déjeuner et des vêtements propres pour moi. Le jus d'orange frais était à température ambiante tellement je me suis levée tard. J'avais vraiment besoin de sommeil et ce qu'il s'est passé avec oncle Edouard il y a deux jours m'a ouvert les yeux. Lui aussi a peur de son image. Ils ont tous peur des hommes qu'ils deviennent quand leur famille est en danger. Je ne suis pas le seul monstre, on les tous un peu.
J'ose enfin toquer doucement. Adan m'invite à rentrer sans se douter de qui est derrière la porte. Mon cœur s'arrête, il n'est pas seul. Il est rayonnant parce qu'il tient Aya dans ses bras mais les traits de son visage paraissent exténués.
— Je... Je peux repasser plus tard... bredouillé-je un poil gênée.
— Entre, ordonne-t-il sèchement.
Je remplis mes poumons d'air avant d'exécuter docilement. Je ne peux pas vraiment lui en vouloir, sa colère est justifiée. J'ai passé les 3 dernières semaines à l'ignorer alors qu'il est au fin fond d'un lit d'hôpital. Amina est assise sur une chaise, près du fond de la pièce, elle est silencieuse et je peux voir sur son visage qu'elle va mal.
La jeune maman se lève brusquement en me voyant, je sonde son expression attristée. Elle tord ses lèvres tremblantes pour ne pas éclater en sanglots, mais c'est plus fort qu'elle. Je lui ouvre mes bras alors elle se plaque brutalement contre ma poitrine. Ses larmes me font l'effet d'un coup de poignard dans le ventre. Elle pleure bruyamment tandis que je caresse tendrement ses doux cheveux frisés.
Personne ne nous interrompt, même pas oncle Edouard que je n'ai pas vu depuis la nuit dernière. Il semble en pleine forme mais j'évite tout de même son regard. Amina et moi restons près de 30 minutes l'une contre l'autre sans prononcer le moindre mot. Elle se racle la gorge puis se redresse. Ses mains douces et flageolantes effleurent mon visage de mes tempes jusqu'à ma mâchoire. Je la regarde faire et essuie ses joues humides du revers de ma main.
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L'avocat Du Diable II.
Любовные романыAlaë a un procès aux basques et Adan, des démons à faire fuir. Quand les mensonges et les cachotteries se mêlent à une relation, peut-on encore la sauver sans risquer de détruire l'autre moitié ? Ils ont tous les deux des secrets, reste à savoir qui...