21. Séance levée.

1K 48 10
                                    

Position inconnue, au beau milieu de la nuit.

Alaë.

Je suis brusquement réveillée par... je ne sais quoi. Je suis couverte de transpiration, la respiration rapide et intense. Si j'ai fait un cauchemar, je ne m'en souviens pas. Une main hésitante attrape mon épaule et la caresse tendrement.

— AH ! m'écrié-je, surprise.

— C'est papa... souffle Max à côté de moi.

Je détaille la pièce et ris faiblement de gêne. Je suis dans le lit de mes parents qui m'entourent. Je ne sais pas comment j'ai atterri ici, ni pourquoi ils ne m'ont pas installé dans ma chambre, mais je les remercie intérieurement. Je n'aurais pas eu la force d'être seule à mon réveil, pas après la journée que je viens de passer.

— Désolée de t'avoir réveillé, m'excusé-je honteusement.

Il me tend un verre d'eau fraîche que je saisis et que je descends d'une traite.

— Et moi, je pue ? ricane mon père brun, lui aussi éveillé.

Je manque de m'étouffer avec ma gorgée à cause du gloussement que sa réflexion m'arrache.

— Tu en veux ? proposé-je tout en lui tendant mon verre vide.

Il rit franchement avant de l'attraper et de le poser sur la table de nuit de son côté.

— Comment tu te sens ? m'interroge innocemment Max à ma gauche.

Je lui fais face pour lui envoyer un faux sourire rassurant. Il ne semble pas du tout y croire puisqu'il attrape ma joue et qu'il la caresse de son pouce pendant que Karl masse mes épaules.

— Comme un monstre, réponds-je honnêtement.

— Tu n'y es pour rien, me rassure le brun dans mon dos.

Je sais. Je sais que ce n'est pas de ma faute, que je ne l'ai pas fait exprès. Mais cette culpabilité ne veut plus quitter mon estomac, j'ai ôté la vie à une inconnue. J'ai détruit toute une famille. J'ai gâché leur vie. Sans moi, elle aurait sûrement été géniale.

— Tu n'es pas un monstre, Alaë. Tu es une jeune femme incroyablement forte qui s'est battue toute sa vie contre les vrais monstres, envoie Maximilien ému. Mais c'est fini, tu as gagné. Tu peux enfin te reposer.

Mes lèvres tremblent subitement, je retiens mes larmes de toutes mes forces mais elles coulent malgré moi. Je m'allonge pour enfouir mon visage couvert de honte dans le coussin que m'ont installé mes parents. Ils me rejoignent et sans prononcer le moindre mot, ils me serrent tous les deux dans leurs bras réconfortants.

— Tes papas sont fiers de toi, chuchote l'un.

Je ne parviens pas à reconnaître sa voix déjà lointaine. Je sombre à nouveau dans un sommeil profond.

*****

Dade County Courthouse, Miami, 9h37.

— Levez-vous, ordonne le greffier qui s'apprête à laisser entrer la juge et le juré.

La salle entière exécute, Adan plus difficilement, mais il parvient à se mettre sur ses jambes tout de même.

Je n'ai pas osé lui dire pour ma soirée d'hier soir. Ce matin, quand il est passé à l'appartement de mes parents en apportant des viennoiseries accompagné de Brad, il était tellement souriant que je n'en ai pas eu le courage. Je ne voulais pas que ce que j'ai commis efface ce foutu sourire.

Et puis, si je lui annonce, il me demandera ce que je faisais chez Keaton et je serai obligée de lui dire pour sa sœur. Ce n'est pas le moment, j'ai besoin de lui. Aujourd'hui un peu plus que tous les jours.

L'avocat Du Diable II.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant