24. Objection.

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Même endroit, 20 minutes plus tard.

Adan.

J'entre brusquement dans notre salle privée à la recherche de ma femme. Elle est assise autour de la table recouverte de spécialités algériennes et discute avec les membres de sa famille. J'interromps leur moment de complicité en attrapant ses épaules. Elle sursaute et redresse son visage apeuré vers le mien pendant je lui souris faiblement en attendant qu'elle se lève.

Tous les Andersons ainsi que nos proches se mettent sur leurs jambes, inquiets d'apprendre la décision de la juge. Ce n'est pas vraiment pour ça que je suis là, je me fous de la recevabilité de cette pièce. J'ai vu ce que cet enfoiré lui a fait, même si Hurphy n'avait pas accepté d'ajouter la vidéo au dossier, j'aurais détruit ce fils de pute.

Plus jamais personne ne s'en prendra à elle. Je préfère mourir plutôt que de savoir qu'elle souffre encore. Elle est détruite et je n'y suis pas pour rien, mais elle a le droit de se reposer et enfin aujourd'hui, je peux lui offrir ce répit.

J'attire son corps contre le mien et sans prononcer le moindre mot, je la serre simplement. Elle semble dubitative et hésite à poser ses mains dans mon dos, mais elle le fait tout de même pendant que je caresse tendrement ses cheveux sur toute leur longueur.

— Qu'est-ce qui se passe ? s'inquiète mon beau-père aux cheveux blonds.

Max m'interroge du regard pendant que je garde sa fille contre ma poitrine. Je ne réponds pas, ce n'est pas le moment. Pour l'instant, tout ce qui compte, c'est Alaë. Elle relève sa tête châtain et m'envoie le même regard inquiet que son paternel. Je dépose un baiser sur son front pour la rassurer puis j'appuie sur l'arrière de son crâne pour qu'elle repose sa joue contre mon torse, ce qu'elle fait docilement.

— Yard, grogne mon patron qui s'impatiente.

Je l'ignore lui aussi pour rester concentré sur ma petite-amie qui commence à gesticuler entre mes bras fermement accrochés à sa taille.

— Qu'est-ce qu'il y avait dans cette vidéo ? m'interroge calmement Karl.

Je lui jette un coup d'oeil bienveillant, qui ne le détend absolument pas.

— Tout va bien ? envoie enfin madame Anderson qui a arrêté de se débattre en voyant que je ne la lâcherai pas.

— Et toi ?

— Ce n'est pas toi qui déteste qu'on réponde à une question par une autre ? glousse-t-elle en plantant ses yeux noisettes dans les miens.

Je souffle du nez, à court d'arguments. Elle n'a pas tort.

— C'est différent... me justifié-je. C'est toujours différent quand il s'agit de toi, ma douce.

Elle rougit timidement et détourne le regard en l'enfouissant dans mes bras. Son geste m'arrache un rire grave.

Je ne peux plus faire comme si les gens qui nous entourent n'existaient pas, Dean s'est approché et à relevé ses manches, prêt à me coller son poing en plein visage. J'attrape une dernière fois celui de sa nièce en coupe, elle me sourit doucement. Je ne sais pas si c'est ce que je viens de dire, ou si c'est le fait d'être dans mes bras, tout ce que je sais, c'est que ce sourire est sincère.

On y est Nuna. Alaë est heureuse. Heureuse contre moi. Heureuse avec moi.

— Tu sais ce qu'on va faire toi et moi ? reprends-je tout en caressant sa mâchoire.

Elle plisse légèrement le nez et secoue la tête négativement pour seule réponse.

— On va gagner ce procès et prendre des vacances. Où tu voudras et le temps que tu voudras, mais on partira. Loin... Ok ?

L'avocat Du Diable II.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant