35. Je reviendrai.

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Mikosuke hotel, 4h35.

Alaë.

Le souffle haletant, nous nous arrêtons enfin. Tous mes membres vibrent, comblés par les gestes d'Adan. Je m'affale sur le divan pour reprendre ma respiration. Il se rue une énième fois sur moi et embrasse chaque recoin de mon abdomen.

— Est-ce qu'on peut faire une pause ? supplié-je presque.

Je sens l'air de son ricanement contre mon épiderme bouillonnant.

— Tout ce que tu voudras, ma douce.

Adan se glisse le long de mon flanc et s'allonge à mes côtés, la tempe posée sur mon épaule transpirante. J'entrelace nos doigts comme pour l'empêcher de s'enfuir lorsque je lui montrerai.

J'ai ce poids qui pèse sur moi. Cette épée de Damoclès prête à me trancher la tête chaque jour. Cette culpabilité qui me ronge l'esprit chaque fois que je suis avec lui.

Ce secret, que je ne veux plus garder.

Me voyant pensive, Yard redresse son visage et m'interroge d'un simple coup d'œil.

— Tout va bien ?

Mes joues rougissent de honte.

— O... Oui.

— Alaë... Parle-moi, qu'est-ce qui ne va pas ?

Je pince mes lèvres entre elles le temps de trouver ma réponse. Je n'en peux plus de lui mentir, de lui cacher la vérité, de garder l'existence de cette vidéo pour moi.

J'en n'en peux plus, mais au fond, je n'ai pas envie de lui montrer.

J'ai tellement peur de le perdre.

Ces deux dernières semaines ont été les plus longues de ma vie. Mes journées s'éternisaient, j'avais l'impression que sans lui, le soleil ne se coucherait plus jamais.

— Alaë ? répète-t-il devant mon absence de réponse.

Je me lève, récupère les vêtements qui jonchent le sol et je m'habille grossièrement. Je boutonne seulement la pression entre mes seins de ma chemise et j'enfile simplement ma petite culotte en coton.

Adan m'imite. Perplexe, il ne porte rien d'autre que son caleçon.

— Est-ce que tu comptes me dire ce qu'il se passe ? insiste-t-il.

Je m'assois à nouveau près de lui, une jambe recroquevillée sous la seconde et les bras enroulés autour de la nuque de mon fiancé.

— J'ai quelque chose à te montrer.

— C'est tout ? rit-il. Tu m'as fait peur, j'ai cru que j'avais fait quelque chose de mal !

Son sourire amusé me réchauffe brièvement le cœur, puis finalement, il me l'arrache en mille morceaux lorsque je me rends compte que bientôt, ce foutu rictus disparaîtra pour longtemps. Très longtemps.

Le regard sérieux que je lui lance le fait déglutir bruyamment

— Alaë, s'impatiente mon avocat. Qu'est-ce qu'il se passe ?

Je n'ai pas la force d'interrompre la douceur de notre étreinte maintenant, alors je trace les contours de sa mâchoire et je détaille son visage si parfait. Sa barbe pique le bout de mes doigts lorsque je les déplace sur sa peau.

— J'ai tellement de chance d'avoir un mari aussi beau que toi, soufflé-je tout en déposant un bisou sur sa tempe.

— C'est moi qui ai de la chance. Je ne te mérite pas.

L'avocat Du Diable II.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant