4. Coup d'un soir.

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Même endroit, 20h11.

— Pas touche ! m'écrié-je en retirant violemment Mr.Finot des mains trop indélicates de Bradley.

Je serre la peluche contre ma poitrine comme pour la protéger et lui tourne le dos pour l'empêcher de s'en prendre à elle. Presque tout le monde éclate de rire devant ma réaction plutôt enfantine, mais ce doudou est le premier cadeau que m'a fait Nuna. Même si je ne l'avais plus en ma possession pendant des années, il compte énormément pour moi.

— C'est que t'es bonne couturière Yard ! se moque son meilleur ami.

Ce dernier glousse tandis que j'écarquille les yeux.

— Q...quoi... ? Bégayé-je devant cette révélation, je suis tellement surprise que je m'assois.

Il m'envoie un sourire en coin et mon estomac papillonne dans mon ventre. Il l'a recousu. C'était lui. Je contiens mes larmes qui menacent de couler et serre le doudou davantage. Il me fixe tendrement.

— Merci, chuchoté-je en me recroquevillant sur moi-même dans ma chaise. Son clin d'œil complice me fait l'effet d'un électrochoc.

— Un sushi ? propose Amina à Bradley, qui semble brûler d'envie d'intervenir avec l'une de ses blagues.

Je ris et lui tends une boîte en carton pour lui laisser le choix. Il se penche vers mes préférés et mange le dernier. Je réprime ma moue dépitée et j'entends Adan glousser sur ma droite.

— Tiens, me dit-il en me tendant son assiette.

Il ne lui reste qu'un sushi au fromage frais et au saumon et il sait pertinemment que ce sont ceux que je préfère. Je me mords les lèvres pour contenir mon sourire et attrape timidement la pièce.

— Merci.

Je n'ai jamais vu oncle Ed si absent. Les provocations de Bradley n'ont pas fonctionné, il est scotché à son écran et ne le lâche que quand c'est vraiment nécessaire. J'espère que ce n'est pas un problème avec l'Entreprise, dans le cas contraire, Dean m'aurait prévenu, du moins je l'espère.

Aya agite ses bras vers moi, je lui fais bêtement coucou mais je me ravise quand elle commence à pleurer. Amina se lève pour la bercer, marcher, mais rien y fait, elle ne me lâche pas du regard et tend ses mains dans ma direction. Merde...

— Je suis désolée de te demander ça ma grande, mais je crois que...

J'acquiesce d'un mouvement de tête et m'installe plus confortablement pour pouvoir l'accueillir dans mes bras. La jeune maman s'approche de moi, je crée un cocon de mes bras et tiens fermement la petite quand sa mère me la donne. Mon cœur accélère, cette fois, je suis seule. Si elle gigote dans tous les sens, je devrais gérer par moi-même.

Elle s'apaise, ses larmes se sèchent et ses doigts remplis de bave attrapent mes pointes de cheveux. Je souris et la laisse faire. Elle bouge comme pour se mettre plus à l'aise et se tourne légèrement vers moi. Je la berce et essaye de ne pas laisser l'angoisse qui monte en moi me submerger.

— T'as vu ça Adan ? Prête pour élever les vôtres ! envoie Brad avec une voix lourde, presque beauf.

Tout le monde rit sauf Adan, irrité. Il sait que je ne peux pas avoir d'enfants, son ami aussi, mais il semble l'avoir oublié.

— Un sushi ? Propose Yard pour demander à son ami de la fermer.

Je n'ose pas éclater de rire comme le font les autres par peur de déranger la petite. Elle commence à s'assoupir, ses paupières deviennent lourdes.

— Oh ça va ! Ça arrivera bien un jour ! insiste l'invité.

— Brad, crache froidement Adan.

Je lève les yeux au ciel et le fusille du regard.

L'avocat Du Diable II.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant