32. Selena...

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Bradley.

Appartement de Karl et Max, 14h32.

Ma prise se resserre sur le nœud rose entouré autour du bouquet de rose blanche que je tiens entre mes mains moites. Mon angoisse grimpe en moi, à la même vitesse que l'ascenseur dans lequel je me trouve. Cela fait des semaines qu'Alaë ne donne plus de nouvelles, ni à moi, ni à Charles, et encore moins à Adan. Je ne peux que la comprendre, mais bordel...

Ma princesse me manque.

La plaidoirie d'Adan lui a mis un sacré coup, et j'ai peur qu'elle ne s'en remette pas. Comment elle le pourrait ?

Adan a été plus méchant qu'Andrew ne l'a jamais été avec elle.

Parce que si les bleus s'estompent avec le temps, les mots eux, restent ancrés à jamais.

Soudain, la poche de mon pantalon chino pâle se met à vibrer. J'enfonce mon poing à l'intérieur, et j'extirpe mon écran. Je souris comme un idiot devant son prénom.

Selena...

— Selena ? Tout va bien ?

Son souffle inquiet traverse mes tympans et me fige sur place.

— Est-ce que tu as des nouvelles de ton père ? Il n'est pas rentré depuis presque 2 semaines...

— J... Je... N... Non.

— Bradley, si tu sais quelque chose, tu dois me le dire. Je préfère une vérité douloureuse, plutôt qu'un mensonge rassurant.

Je gratte machinalement l'arrière de mon cuir chevelu, tandis que les portes de l'ascenseur s'ouvrent sur mon passage.

— Tu es à la maison ? demandé-je.

— O... Oui, pourquoi ?

Son air perplexe fait frissonner ma colonne vertébrale.

— Je rends visite à une amie, et après ça, je t'expliquerai tout de vive voix. D'accord, Selena ?

— Fais vite s'il te plaît, tu me fais peur.

Je prends une inspiration intense.

— Ne t'en fais pas, tout ira bien.

— Hmhm.

Elle raccroche sans rien ajouter. Mon corps m'accable d'une puissante pince au cœur. Je continue à remonter le couloir à l'ambiance tamisée, jusqu'à l'appartement de ma princesse. Sans pouvoir penser à autre chose qu'à Selena, seule et en stress dans l'immense maison de campagne de mon père, je toque à la porte des Anderson.

J'entends des pas enthousiastes s'approcher à travers la cloison, puis la bouille de Karl apparaît dans l'interstice lorsqu'il m'ouvre.

— Bradley ! C'est gentil d'être venu, Alaë va être ravie !

Je souris de toutes mes dents, heureux d'entendre que ma petite protégée va bien et qu'elle a réussi à se sustenter, malgré le monstre pour lequel Adan l'a fait passer.

— Max ! s'écrit Karl depuis le salon, où il m'invite à m'installer. Tu peux apporter de quoi grignoter ?! Bradley est venu rendre visite à notre puce !

— Oh ! C'est tellement gentil d'être venu !

Ils ne sont pas mariés pour rien.

Je m'assois sur le fauteuil une place en tissu gris du salon, puis j'essuie mes paumes le long de mes cuisses.

— Ne bouge pas, je vais la chercher.

Sur ces mots, le grand brun part vers le couloir en trottinant, comme un enfant impatient de révéler une surprise à ses parents.

L'avocat Du Diable II.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant