L'avocat Du Diable II.

7. Good In Goodbye.

Propriété des Anderson, Miami, 10h53.

— Tu te fais tatouer aujourd'hui ? me demande mon frère, élégamment vêtu d'un costume.

— Oui.

— Et toi ? poursuit-il à l'intention de son père, assis sur son fauteuil.

J'attrape un morceau de clémentine et en retire les petits filaments blancs. J'ai demandé à la gouvernante de faire des courses ce matin, les frigos et les placards de la maison de Dean sont enfin remplis. Matthew a décidé de nous rendre visite et je sais pourquoi.

Le tatouage. Il veut savoir quand est-ce qu'il a rendez-vous. Hors, j'ai décommandé le sien depuis qu'il a préféré se vider les couilles plutôt que de venir m'aider. C'est puéril, je sais. Mais j'ai été blessée et il doit le comprendre.

— Juste après ta sœur, répond-t-il simplement sans détourner son attention du journal.

Matthew acquiesce d'un mouvement de tête, un lourd silence pèse désormais dans la pièce et ni Dean ni moi n'allons le rompre. Je rassemble les pelures de mon fruit que je mets dans une tasse sale. Il se racle la gorge et me fait face.

— Et moi ? envoie Matthew.

— Toi, quoi ? rétorqué-je comme si je ne voyais pas de quoi il parle.

Un rictus étire les lèvres de Dean tandis que je reste impassible.

— Beh... le mien.

— De rendez-vous ?

— Ouais.

— Pourquoi faire ? l'interrogé-je, les sourcils faussement froncés.

Il prend la même expression que moi et attend que j'éclaircisse. Je ne le fais pas alors il reprend.

— Beh... Pour mon tatouage !

— Tu n'en as pas.

Sa tête recule de quelques centimètres tellement il est surpris. J'attache mes cheveux en un chignon large pendant qu'il sonde mon expression, impassible.

— Quoi ? Mais pourquoi ?

— Parce que je ne veux pas porter à vie le même symbole qu'un gars comme toi, craché-je froidement.

Sa respiration se coupe, Dean s'intéresse enfin à notre conversation.

— Un... un gars co... comme moi ? Tu t'entends parler ?

— Et toi ?

— Quoi ?! me questionne-t-il complètement déboussolé.

Je lui ris au nez tout en me levant, les mains posées à plat de part et d'autre de mon assiette.

— Et toi Matthew Anderson ? Tu t'entends parler ?

— Alaë...

— Va te faire foutre ! C'est ce que tu sais faire de mieux.

Il ouvre la bouche, sous le choc. Je hausse un sourcil provocant et le contourne pour me diriger vers la table basse devant laquelle mon troisième père est assis.

— Attends, tu fais pas la gueule pour si peu quand même ?!

J'écarquille les yeux puis le fusille du regard. Dean a toujours son sourire en coin pendant qu'il nous regarde nous disputer, muet.

— Je ne fais pas la gueule, je ne veux plus entendre parler de toi. C'est très différent, mens-je.

Évidemment, c'est faux. Je ne peux pas autant lui en vouloir, mais une part de moi se sent trahie et veut des excuses, sincères.