38) Le Terrier

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  Milieu de soirée, l'air humide, une pluie battante, la fin de l'été.

Le jardin des Weasley sentait encore la cendre, les arbres étaient morts sous les flammes, l'herbe cramée reproduisait le symbole de l'ombre, ce fameux crâne et le serpent qui s'enroulait autour.
Flora frisonna de peur. Le bras de Mattheo se mit à le démanger.

Les Weasley ne risquaient pas de sauter de joie en le voyant. Il risquait gros, sa vie entière à vrai dire. L'Ordre du Phénix pouvait le tuer ou pire, le livrer aux Mangemorts. Avançants dans la pénombre du jardin, Flora lui lança un regard déterminé et confiant. Avec un peu de chance, ils ne croiseraient aucun membre de la famille ou de l'ordre.

Les Weasley faisaient une erreur en ne sécurisant pas plus que cela leur maison biscornue. D'un agile sort, Flora avait réussit à déverrouiller la porte et s'avancait à pas feutrés dans la maison qu'elle connaissait plutôt bien, maintenant. Mattheo, baguette en main, couvrait ses arrières.

Les chambres des jumeaux, de Percy et Bill se trouvaient au deuxième étage. Celle de Ron et Charlie au troisième et Ginny avait le droit à sa propre intimité en bas, dans une ancienne chambre d'amis. Il fallait donc traverser le hall d'entrée, le salon/salle à manger pour pénétrer la chambre de Ginny et récupérer la Coupe.

De la lumière semblait émaner des étages. On entendait le bois craquer sous des pas, des brides de discussions, du mouvement. Il fallait faire vite. Alors qu'ils dépassèrent les escaliers, que la pièce était tout près d'eux, une voix les fit sursauter :

"Flora ?"

Les jumeaux, au milieu des marches, semblaient ahuris, étonnés. Fred descendit les marches deux par deux, se jetant dans les bras de la fille qui le serrait contre lui en retour.

"Par la barbe de Merlin ! S'extasiait Fred. Newt nous a prévenu que tu étais tirée d'affaire, mais j'ai eu tellement peur !
- Et vous ? Tout le monde va bien ?
- Presque."

Il la serra encore contre lui, infiniment soulagé. Fred s'imaginait ne plus jamais la revoir. C'était mal connaître Flora.

"Qu'est ce qu'il fout là ?"

Goerge tendait sa baguette vers Mattheo, le regard dur, les sourcils froncés. Cette visite lui faisait beaucoup moins plaisir. Mattheo le menaçait aussi d'un regard terrifiant, baguette tendue.

"Non, non, non !"

Flora s'interposa entre eux, se tournant vers le jumeau mécontent et prêt à attaquer.

"Comment tu peux ramener ici, au QG de l'Ordre, notre ennemi principal ? Gronda George en poussant Flora. Tu as massacré la moitié de l'école, Dumbledore, attaqué notre maison ! Tu ne vas pas t'en sortir comme ça, Riddle."

Flora fit bouclier les bras tendus devant Mattheo.

"Goerge ! S'il te plaît !
- Il a raison, trancha Fred, il n'est pas le bienvenu ici.
- On a juste à hurler pour que l'intégralité de l'Ordre débarque et te fasse la peau."

Fred, qui s'était armé à son tour, retorqua :

"Je préfère m'en charger moi-même.
- Recule, Weasley, ordonna Mattheo.
- Non ! Cria Flora en arrachant la baguette de Fred de ses mains. Écoutez-moi ! Je dois récupérer un objet que j'ai laissé ici. C'est dangereux. Vraiment. Je dois le détruire.
- Alors il attendra dehors, pesta George.
- C'est trop dangereux, souffla la fille, si les Mangemorts l'attrapent...
- Ce n'est en rien notre problème, grogna à son tour Fred. Qu'il retourne avec les siens.
- Ce ne sont pas les siens !
- Flora ! Que tu es naïve, ma pauvre. Les démons peuvent avoir des gueules d'anges parfois. N'oublie pas que Lucifer était un ange déchu. Il est des leurs."

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