70) De rose et de flammes

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La voiture s'ébranlait dans un silence de plomb à travers la campagne française, aussi calme et sombre qu'un cauchemar.

Appuyée contre la vitre du siège arrière, Flora demeurait silencieuse, énervée, bouleversée. Ses mains tremblaient encore. Elle sentait son cœur battre contre sa poitrine à lui en donner la nausée. Essayant de maîtriser sa respiration, de chasser ses idées noires qui la devoraient, la jeune femme préférait ne pas croiser le regard de Mattheo, encore moins celui de Lucio.

La baguette de Mattheo était pointée sur son prisonnier, droit dans son crâne. La moindre tentative de désobéissance le foudroyait dans la seconde.
Le regard glacé, imperturbable et sanglant du gamin passager le rendait atrocement nerveux. Lucio savait qu'il vivait ses dernières heures. Rien ne pouvait faire flancher Mattheo Riddle, le Prince des Ténèbres, fidèle à sa réputation.

Le décor de champs de blés s'évanouit au bout de quelques heures.
Zizagants à travers les montagnes rudes, le trajet se faisait de plus en plus long et pesant. Le silence qui régnait dans la voiture laissait les uns et les autres perdus dans leurs pensées les plus mortuaires.

L'école de Beaux-bâtons n'avait pas de localisation précise. Un lieu secret, protégé, invisible aux yeux des moldus. La rumeur courrait que l'école était en réalité un majestueux palais, aux jardins à la française, perdu dans une chaîne de montagnes.

Leur plan était hasardeux et stupide.
Fred avait déjà évoqué la chaumière dans laquelle vivaient Fleur et Bill, en France. Elle se trouvait dans le même secteur que l'école, Flora en était certaine.
Aucune adresse précise.

Les battements de son cœur s'accélèraient alors qu'ils pénétraient un village. Flora demanda au conducteur de ralentir la cadence, lui permettant d'analyser toutes les maisons.

Finalement, c'est avec déception qu'elle s'entassa dans son siège. Aucune de ses habitations ne ressemblaient à la description qu'elle connaissait de la chaumière : elle était faite en coquillages. Au soleil, les reflets nacrés se reflétaient dans l'herbe épaisse et moelleuse qui contenait leur habitat.
Un tel endroit était difficilement manquable.

Rassuré que le glas ne sonne pas déjà, Lucio poursuivit sa route en expirant un long souffle. Il n'avait pas envie de mourir. Encore moins des mains d'une homme envers qui il était capable de porter allégeance.

"À gauche." Ordonna froidement Mattheo qui analysait le décor à travers les vitres salies.

Le conducteur s'éxecuta sans un mot.
Mattheo lui fit signe d'accélérer et de s'engouffrer dans un tunnel particulièrement sombre et étroit.
Son intuition lui soufflait que le bon chemin était celui-ci.

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