Mattheo Riddle et Flora Scamander sont les meilleurs amis de monde dès leur première année à Poudlard. Le lourd passé de Mattheo le rattrape et dans sa chute, il préfère épargner la seule personne qu'il n'a jamais aimé. Sa destinée semble toute trac...
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"Retrouve moi ce soir au piano. DM"
Un morceau de parchemin avait été arraché et recouvert d'encre puis posé sur sa table de chevet. L'écriture de Malfoy était soignée, italique et terriblement dramatique. Les boucles ondulaient entre elles.
Dans le Manoir, le silence était de mise. Il semblait vide lorsque Flora se rendit en cuisine -qui se transformerait petit à petit en laboratoire à potion.
Son petit chaudron de fortune était tranquillement installé sur le plan de travail et toutes ses herbes et condiments à potion traînaient à côté. Un bazar plus ou moins organisé.
Les pieds nus, les cheveux en bataille, le visage bouffis des émotions de la veille, Flora s'étira en grognant, soulageant son corps de toute cette tension accumulée.
Ses doigts tournaient les pages d'un épais grimoire abîmé, celui que sa mère lui avait légué. Dahlia avait écrit main ses propres recettes, elle en avait même inventée quelques-unes. Jamais elle ne se serait douté que son passe-temps passionnel sauverait maintes fois la vie de sa fille.
Autrefois, les pages avaient conservées l'odeur de la petite hutte chaleureuse des Scamander. Flora y décelait le parfum lavande de sa mère et quelques pages sentaient le tabac froid de la pipe que fumait son père. À présent, le bouquin ne sentait rien d'autre que le papier sec.
Alors que Flora avait entamé l'élaboration d'une potion et que le liquide de son chaudron portait à ébullition, Mattheo pénétra silencieusement dans la cuisine, d'immenses cernes sous les yeux, le teint blafard.
Ils échangèrent un long regard silencieux, où chacun tentait de jauger l'état émotionnel de l'autre. Le garçon s'appuya contre le plan de travail en bois de chêne, intrigé par la potion en cours.
"Qu'est-ce que tu fais ?" Demanda Mattheo, la voix enrouée.
Ce timbre de voix, Flora en reconnaissait toutes les nuances et les vibrations. Mattheo avait pleuré, elle en était certaine. Elle pouvait le sentir et le deviner rien qu'à son allure, sa voix, sa physionomie fatiguée.
Son cœur se serra si fort qu'il manqua d'imploser dans sa poitrine. Il lui était impossible de détourner son regard fixé sur lui, sur son ange déchu, qu'elle rendait triste.
Les yeux de Flora s'embrumèrent un peu. Elle était toujours à fleur de peau. Moins que la veille au soir mais plus que d'habitude.
Ses émotions avaient toujours été plus fortes que celles des autres, tout comme ses sens.
Des bruits trop forts et répétitifs pouvaient la mettre en colère. Elle n'oubliait pas les odeurs et les parfums, ayant la capacité de les sentir rien qu'en les imaginant.
