83) Au nom du père, du fils

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Bill, d'un air solennel, se leva de sa chaise pour s'appuyer contre la table. La tension dans l'atmosphère était palpable, à peine respirable.

Flora avait de nouveau saisit la main de Mattheo, s'empêchant de pleurer pour de bon.
La situation lui échappait totalement. L'angoisse de perdre encore Mattheo ravageait son être.

"Ne te rends pas, supplia Flora, et notre avenir à deux ? Tu me l'as promis, Mattheo ! Si tu te rends..."

Les suspensions parlaient pour elle et Mattheo l'entendait. Si tu te rends, en plus de n'être qu'un bénéfice pour eux, ils t'exploiteront jusqu'à la mort. Une fois de plus, elle garda la silence. Ses yeux faisaient le travail. Mattheo savait lire en elle, il l'avait toujours su.

Le voyant de marbre, sans réaction, évitant son regard, Flora changea de cible. Elle se leva aussi, empoignant les rebords de la table, rendant les muscles de ses bras aussi tendus et durs que du béton. Une posture assurée et puissante.

"Gareth Greengrass a fait du cadavre de Fred un inféri."

Le visage de Bill se décomposa. Elle ne regretta pas immédiatement sa révélation, seulement lorsque Mattheo enroula de nouveau ses doigts autour de son poignet pour l'inciter à s'assoir et à ne plus bouger.

Malgré la faible lueur, des larmes perlaient aux bords des yeux de Bill. Elle ne s'en était pas rendue compte, mais elle pleurait. C'était la seule qui avait craqué. Les deux garçons essayaient de garder la face mais Bill commençait à rencontrer de sérieuse difficulté.

Le rouquin ravala un cri de rage. Tout son corps se tendit.
Mattheo lui tenait fermement le poignet et elle se laissa faire. Sa main glissa dans la sienne, il ne lui lâcha pas la main avant de l'avoir pincée. Surprise, elle jeta un regard confus à Mattheo qui grimaça.
Elle ne comprenait rien.

Il fallut plusieurs minutes avant que Bill ne retrouve ses esprits, qu'il chasse la haine et la tristesse pour y revenir plus tard. Tous les autres jours de sa vie.

"Mattheo ne va pas se rendre."

Une vague de soulagement parcouru Flora. La triste réalité des actions de Gareth ne pouvait être tue, encore moins lorsqu'elle représentait un argument de taille pour bénéficier de la coopération de Bill Weasley.

À présent, le maître des lieux regardait les blessures cicatrisantes sur le visage de Flora d'un autre œil. Elle se sentit rougir parce qu'observée de façon peu délicate et discrète.

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