72) Un rire en bouteille

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Il n'y avait pas eu de lendemain matin pour Flora.
Lorsqu'elle émergea, l'horloge clouée sur le mur blanc pointait treize heures.

Son crâne pesait lourd, ses yeux étaient bouffis d'avoir autant pleuré la nuit précédente. Encore sonnée, elle se redressa avec difficulté, étirant son corps engourdi plusieurs fois.
La fatigue lui collait à la peau. Elle se serait bien recouchée jusqu'au retour de Bill. Des jours entiers s'il le fallait. Elle se préférait inconsciente et en dehors de la vie plutôt qu'éveillée.

Fleur avait déposé devant la porte de sa chambre une jolie robe de son propre placard. Le geste la touchait, sa garde robe était plutôt limitée.
Son envie de porter une robe, de se faire jolie, de montrer ses jambes, notamment les crocs du loup garou encore perceptible sur son mollet ne l'enchantait pas vraiment.

Mattheo et Victor connaissaient son corps. Fleur connaissait son histoire. Bill l'avait vécu et portait les mêmes traces qu'elle. Il n'était pas question des autres, seulement d'elle-même.
Flora ne supportait plus la violence qu'inspirait son corps.

Quand elle sentait les reliefs de la cicatrice sous ses doigts, lorsqu'elle posait les yeux dessus, elle ressentait encore la douleur. L'odeur du sang s'imposait à ses narines. Des cris retentissaient dans ses oreilles.
Le meurtre de Silvia avait réveillé toutes ses douleurs endormies.

Après une lutte contre ses propres démons, Flora avait décidé d'enfiler cette robe. C'est juste un vêtement, ce n'est pas si profond. Elle prendrait soin de ne jamais poser ses yeux sur son mollet. Heureusement, elle ne pouvait pas voir son visage autrement que sur des surfaces réfléchissantes qu'elle évitait soigneusement. Elle laissait aux autres la fardeau de sa physionomie.

En descendant, elle trouva Fleur attablée, une tasse de thé à la menthe presque vide entre ses doigts délicats. Elle souriait, sentait la rose, inspirait la sérénité.

Mattheo, appuyé contre le plan de travail en bois massif discutait vivement avec elle, lui aussi tout sourire.
Étonnée, Flora pénétra dans la cuisine, lançant des regard confus aux deux protagonistes.

"Tiens, Flora ! Se réjouit Fleur. Tu dois avoir faim."

Le mot déclencha la sensation. Son ventre était vide. Affreusement vide. Elle hocha la tête, se rendant compte qu'elle n'était même plus capable de ressentir de simples besoins vitaux comme la faim.

"Mattheo nous a gentillement préparé un brunch, ce matin."

En s'asseyant à table, Flora leva les yeux vers Mattheo, surprise. Ce n'était pas dans ses habitudes de jouer au jeune homme galant. Il lui sourit sincèrement.

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