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81) De vieux ennemis

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Se concentrer relevait de l'impossible. Les pleurs de Daphnée resonnaient dans sa tête tels une mélodie crispante. Un frisson d'effroi le parcouru et sa plume roula au sol.

Le silence dans la salle l'étonna, sa feuille blanche encore plus. Quelques élèves se levaient déjà pour rendre leurs copies, l'air confiant et déterminé.

Son cœur loupa un battement. Son avenir venait de lui filer entre les mains au même titre que sa vie entière. Plus de mariage, plus de poste au ministère.

"L'épreuve est terminée, annonça la femme à lunettes installée sur le bureau de l'estrade, veuillez venir rendre vos copies en silence."

Béat, Draco Malfoy regardait chaque candidat quitter sa place d'attribution pour faire la queue et rendre le fruit de plusieurs années d'acharnement.
Hermione Ganger, ses épais cheveux bouclés remontés en queue de cheval et son parfum de bergamote et de mûre, faisait partie de ces étudiants.

La jeune femme, en passant devant le pupitre de Malfoy, lorgna sa page blanche, arqua un sourcil et poursuivit son chemin.
Le cœur de Draco loupa encore un autre battement. Incapable de décoler de sa chaise inconfortable, ses yeux ne pouvaient pas lâcher son ancienne camarade.

Elle adressa à leur professeure un sourire chaleureux, lui tendant sa copies échangeant quelques mots. Ensuite, Hermione grimpa l'amphithéâtre pour quitter la salle d'examen du ministère.
Laissant sa feuille vierge sur son pupitre, Draco se précipita à la poursuite de l'ancienne Gryffindor.

Ils avaient tous les deux réussi les sélections pour prétendre au titre d'Auror, leur donnant accès à la formation la plus prestigieuse. Il était évident que seulement l'un d'entre eux aurait le privilège d'exercer ce métier.

Durant tous ces mois de formations, jamais ils ne s'étaient adressés un regard. En réalité, Draco s'appliquait à soigneusement l'éviter.

Une honte et une culpabilité maladive le rattrapant à chaque fois qu'il entendait la voix aiguë de Granger donner les bonnes réponses. Elle avait toujours été brillante et il en avait toujours été irrité.

Surtout, chaque fois qu'il sentait son parfum ou entendait sa voix, Draco se souvenait des insultes, de son comportement abusif et nocif envers cette née moldue qui avait tellement fois plus de mérite que lui. Il se souvenait d'Harry Potter, de la guerre et du rôle primordial qu'il y avait joué. Il se souvenait qu'il était du mauvais clan, celui des méchants, des tueurs.

Malgré cela, Draco avait décidé de mettre de côté son égo et sa fragilité et tentait de rattraper sa trace à travers les couloirs bondés du ministère.
Plusieurs personnes le stoppaient pour le saluer, tous vêtus de leur sourire le plus hypocrite. Les rumeurs sur la ruine de sa famille, le déshonneur des Malfoy envers les Greengrass et les deux mariages fichus en l'air allaient de bon train. Les sorciers adoraient les ragots.

Draco écourta plusieurs conversations, ne quittant pas des yeux la chevelure imposante de Granger qui se dissimulait et réapparaissait dans la foule. La jeune femme se dirigeait dangereusement vers la sortie.

Alors qu'un homme quelconque, dont le nom lui échappait, l'agressa d'une chaleureuse accolade, Draco prit ses jambes à son cou, les joues rouge rien qu'en imaginant la réaction de son père.